mardi 11 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Il n'a pas encore tiré sa révérence politique, mais au FPI, la guerre de succession a déjà commencé entre les ténors du régime en place. Sur la ligne de départ, 8 personnalités se distinguent comme les prétendants les plus sérieux à la succession de Nanan Koudou Laurent Gbagbo. Parmi eux, 2 favoris se dégagent devant 2 outsiders et 4 tocards. La prochaine élection présidentielle sera un rendez-vous politique capital en Côte d'Ivoire et au FPI. Laurent Gbagbo défendra les couleurs de ceux qui ont pour programme de société de refonder la Côte d'Ivoire. L'unanimité s'est déjà tissée autour de sa candidature, tous les ténors du régime se sont alignés avant même la convention d'investiture et des directeurs départementaux de campagne du candidat Gbagbo ont été désignés. Ceux-ci ont reçu la mission d'investir leurs différentes bases pour remobiliser leurs troupes et séduire de nouveaux militants et sympathisants. Mais au niveau du "parti des bleus", on pense surtout à l'après-Gbagbo. S'il remporte par miracle les élections devant le RHDP ou s'il trébuche et perd ou encore si pour une tout autre raison, il n'est pas en mesure de se présenter à ces élections. Dans tous les cas, il faut parer à toute éventualité, il faut penser aux pièces de rechange, à qui va ou qui peut, au mieux, défendre et perpétuer l'?uvre de Laurent Gbagbo à court et moyen termes ?
A en croire des sources proches de la direction du Front populaire ivoirien (FPI), 2 personnalités semblent être au-dessus du lot des soupirants les plus sérieux au trône de Gbagbo Laurent. Il s'agit du président de l'Assemblée nationale Mamadou Koulibaly et de Simone Ehivet Gbagbo qui a réussi à tisser un solide réseau humain autour de sa personne. Incontestablement, nous confient des sources proches de l'actuel régime, ce sont les 2 personnalités fortes du régime qui émergent actuellement du lot.
Mamadou Koulibaly est l'idéologue du régime, c'est le maître à penser, l'idole de la jeunesse "patriotique". Même si ces derniers temps, l'homme est soupçonné d'être en froid avec le couple présidentiel pour une affaire dont il est gênant de décrire sur ces lignes, même si encore il s'est autorisé récemment à traduire le régime FPI au tribunal de la critique libre et constructive, ce qui n'a pas manqué de soulever une tempête d'interrogations et de vent contraire au sein du régime, Mamadou Koulibaly continue d'affirmer sa fidélité à ce régime et de le défendre en public. Il semble s'être donné pour mission de réveiller le FPI au sein des populations du nord où le parti demeure encore très minoritaire. Dans une lutte de succession Koulibaly pourrait être le porte-flambeau du nord contre sa plus sérieuse adversaire Simone Ehivet Gbagbo. L'ex-première dame de Côte d'Ivoire ne veut apparemment pas s'arrêter à ce terminus de femme légitime de Président de la République. Elle en veut plus. C'est pourquoi, en plus de s'être fait élire présidente du groupe parlementaire FPI à l'Assemblée, elle s'est créé un réseau d'influence au sein des cadres du FPI. Simone Gbagbo est une des portes d'entrée les plus sûres au gouvernement et dans l'administration publique pour ces cadres FPI. Elle reste aussi très entreprenante dans le domaine des affaires. Simone Gbagbo plante, construit, vend, rachète un peu de tout. Elle pèserait plusieurs dizaines de milliards de nos francs. C'est la candidate du sud pour la succession de Gbagbo. Les outsiders et les tocards
Les deux outsiders les plus menaçants pour Koulibaly et Simone Gbagbo sont Pascal Affi N'guessan (Centre) et Bohoun Bouabré Paul Antoine (Centre ouest). Le premier est le président du FPI, mais reste très impopulaire au sein des faucons du régime. Affi a pratiquement été imposé au dernier congrès du FPI pour des raisons géo-stratégiques. Gbagbo, qui voulait gagner la sympathie du peuple Akan a fait de Affi son 1er ministre et le président du FPI. Après Marcoussis, Affi a perdu son chapeau de 1er ministre et au niveau du FPI, il ne joue plus les premiers rôles. Ces derniers temps, il essaye de rappeler aux siens qu'il demeure encore bon pour le service, et qu'il n'a rien perdu de ses talents d'insulteur public. L'autre outsider reste Paul Antoine Bohoun Bouabré. Depuis son passage à la tête du ministère de l'Economie et des finances, il se serait constitué un joli trésor de guerre évalué à plus de 30 milliards de francs. Bohoun est un parent proche de Gbagbo, et au FPI, c'est un critère qui compte. Les tocards de cette course sont au nombre de 4 : Hubert Oulaye et Alphonse Douaty (Ouest), Amani N'guessan (Centre) et enfin Assoa Adou (Est). Ce sont les personnalités les plus significatives du régime FPI, dignes de constituer une alternative à Gbagbo. Mais eux pourraient jouer également le jeu des alliances et des reports de voix.
Paul Koudou

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