lundi 10 septembre 2007 par Le Patriote

Quand le présent n'est pas rassurant, les hommes se cherchent des ancêtres . Cette citation de l'historien Ibrahima Baba Kaké sied bien à l'état d'âme actuel du candidat déclaré de la refondation à la prochaine élection présidentielle. Conscient de la débâcle qui l'attend lors du prochain scrutin, Laurent Gbagbo, à travers ses missi dominici, Fologo et Mamadou Koulibaly, ne finit pas de susciter l'hilarité, en se présentant depuis quelque temps, comme le digne héritier d'Houphouet Boigny , le bâtisseur de la Côte d'Ivoire moderne . La bourde est si splendide, qu'il faut la mettre sur le compte d'une puérile visée électoraliste. Au regard de sa minorité sociologique, le Chef de l'Etat veut maladroitement porter les habits de l'Houphouétisme qui fédère beaucoup d'énergies dans notre pays. Mais personne n'est dupe. Tout le monde sait bien que Gbagbo est celui-là même qui a le plus honni le premier président ivoirien. Comme il le disait si bien pendant les années d'opposition, c'est le combat contre la dictature silencieuse d'Houphouet Boigny, qui a favorisé la naissance du Front Populaire Ivoirien. On ne peut avoir traité de tous les noms et revenir se réclamer de sa philosophie. Point n'est besoin de le dire. Un héritier, dans la langue française, est un continuateur d'une ?uvre, qu'il aide à peaufiner et à parfaire. Ainsi quand le maître croit l'héritier incapable de le dépasser, le rêve de ce dernier est de le surclasser. En la matière, on ne peut pas dire que tel est le cas avec le Président Laurent Gbagbo. De tous points de vue, il est l'homme qui a détruit et ravagé les acquis d'Houphouet Boigny. Et la liste des gâchis ne sauraient être exhaustive. Si Houphouet était connu pour la culture de la Paix, Gbagbo, lui, s'est illustré comme un homme de la guerre. Si Houphouet était un panafricaniste reconnu, l'ancien opposant historique est un acteur de la préférence nationale, qui met en mal la cohésion nationale. C'est justement sous son règne que la Côte d'Ivoire a connu la première guerre de son histoire. De plus, si Houphouet Boigny était le bienfaiteur des agriculteurs, Gbagbo se précise chaque jour comme le bourreau des planteurs avec la mafia de prédateurs qui appauvrit ceux qui ont fait naguère la gloire de notre pays. Sous Houphouet, notre pays faisait la fierté de l'Afrique avec ses édifices et ses routes. Avec Gbagbo, tout s'écroule. La Côte d'Ivoire n'a plus de route, les bâtiments faits sous le premier Président ont perdu de leur superbe. Il n' ya qu'à faire un tour au Plateau et voir l'état de délabrement de nos immeubles, pour comprendre que Gbagbo ne peut pas être l'héritier de Boigny. De plus, si Houphouet a mis un point d'honneur à développer notre système éducatif, Gbagbo et ses amis, de surcroît, des enseignants, pour la plupart, l'ont conduit dans les profondeurs abyssales du chaos. Notre école qui formait des cadres enviés par la sous région, produit aujourd'hui, par la faute de Gbagbo, des adeptes de la machette et de l'impunité. Pour ces quelques raisons, ce serait provoquer le retournement d'Houphouet dans son sommeil éternel que de présenter Gbagbo comme son successeur. Pour sûr, Gbagbo est un anti- héritier de Boigny.

BN

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