lundi 10 septembre 2007 par Notre Voie

La RTI, depuis vendredi, n'émet plus par satellite à l'intérieur du pays, en Afrique et dans certains pays du Moyen Orient. La raison. Intelsat, transporteur sur satellite des signaux de la RTI, exige à l'Etat de Côte d'Ivoire de se mettre en règle.
Conformément aux promesses tenues par le directeur financier du ministère de la Communication, je rappelle encore que dès la signature du contrat et du service order(SO), Intelsat attend le règlement intégral du montant de la dette en cours au plus tard le 15 septembre ?, écrit la direction commerciale d'Intelsat basé en Afrique du Sud avec à sa tête Gloria Alavo, dans un courrier en date du 29 août 2007 adressé aux responsables de la RTI. Mais avant ce délai, Intelsat s'est rétracté, elle qui se félicite pourtant dans le même courrier des efforts du ministère de la Communication pour le paiement de deux tranches de sa dette à hauteur de 116000 dollars, soit 60 millions FCFA. Intelsat avance en effet que la Côte d'Ivoire reste lui devoir des arriérés sur un montant global de 225 millions FCFA que le pays doit lui verser tous les ans. En outre, toujours selon la multinationale qui détient le monopole du transport des émissions satellitaires de la RTI, malgré plusieurs relances et rappels adressés à l'Etat de Côte d'Ivoire, il n'a pas signé le contrat-cadre de service MSA d'une durée de 10 ans qui les lie.
Ainsi les signaux radio et télévision de la RT ne sont plus perçus, depuis vendredi, à 18h, par les téléspectateurs de Côte d'Ivoire - excepté ceux d'Abidjan -, et de l'étranger. Tout simplement, parce que Intelsat, l'opérateur qui les transporte, en a décidé ainsi ; il a interrompu l'utilisation du secteur spatial sur le satellite IS903 par la RTI.

C'est le ministère... ?

Interrogé hier, Issa Sangaré Yéresso, Directeur général adjoint de la RTI chargé des antennes, a soutenu que c'est le ministère de tutelle qui doit signer ce contrat-cadre et se charger du règlement de la facture. Je constate tout simplement comme vous, que les antennes ne fonctionnent pas à l'intérieur du pays et dans les pays du monde où la RTI émet d'habitude. Une telle situation, ça fâche. On m'appelle de partout?, se défend le premier responsable des antennes. Issa Sangaré ne manque surtout pas l'occasion de faire les excuses de la RTI aux téléspectateurs, qu'ils soient de Côte d'Ivoire ou de l'extérieur, pour les désagréments que cette interruption leur cause.
Toutes les notes qui nous parviennent sont envoyées directement au ministère de la Communication. Par ailleurs, je voudrais souligner que lorsque la RTI avait la gestion financière, il n'y avait jamais eu de coupure de ses antennes. En 1995, pour des raisons que j'ignore, nous avons demandé à l'Etat de Côte d'Ivoire de dispenser la RTI du paiement des 225 million FCFA. Depuis cette date donc, que la Côte d'Ivoire intègre à son budget les frais de transport des signaux par satellite de la RTI avec Intelsat. Notre responsabilité dans cette histoire d'interruption est donc entièrement dégagée?, clame le DGA de la RTI.
Lorsque la nouvelle équipe s'est installée, dès janvier, le DG de la RTI a envoyé une délégation en France pour négocier, avec le DG de Canal+Horizons, de l'entrée de la RTI Première chaîne et de Fréquence 2 dans le bouquet de cette chaîne. Ce qu'il a accepté. Il s'est même par la suite rendu à Abidjan pour la signature du contrat, avec à la clé une audience du président de la République. La condition technique à remplir, reste la signature de ce contrat avec Intelsat?, révèle Issa Sangaré.

Abidjan sauvegardé

Comme les habitants de Côte d'Ivoire ont dû s'en rendre compte, la zone d'Abidjan n'a été aussi frappée par cet incident.
Dans le mois de juin 2007, lorsque nous avons pris connaissance de l'avertissement de Intelsat, nous avons aussitôt réuni nos collaborateurs - qui ont été d'ailleurs bien formés dans les écoles occidentales -, pour mettre en place un comité de crise afin de prendre toutes dispositions au cas où. Parallèlement au notre démarche, nous nous sommes mis à harceler l'administration ivoirienne afin qu'elle prenne le problème au sérieux. Ainsi mes collaborateurs et moi dont Michel Niangoran, directeur de la diffusion, Benjamin Tchieffolo, conseiller des affaires technique du DG, avons émis le souhait de remettre en marche les faisceaux hertziens (terrestres) grâce aux émetteurs implantés dans nos différentes régions. Il y en a au total 26. Ce que le directeur de la diffusion a fait. Pour nous, il importait qu'on sécurise le centre de production. Cette opération, nos techniciens l'ont réussi. C'est pourquoi la zone d'Abidjan a pris immédiatement le relais?, se félicite Issa Sangaré.
Pour le reste du territoire ivoirien, continue le DGA, une équipe se trouve à pied d'?uvre pour réactiver tous les 26 centres émetteurs. Cette opération ne coûtera pas moins de 5O millions FCFA à l'Etat?, s'inquiète Issa Sangaré avant de rappeler. Dans la partie Sud, les 13 centres émetteurs sont plus ou moins opérationnels. En revanche, dans la partie Nord, Centre, Ouest et Est du pays, certains émetteurs ne marchent pas. En général, ils sont vétustes. Certains datent de 19963 et d'autres de 1980 avec des pièces qui ne se trouvent plus sur le marché du commerce. Si ce n'était le cas, on les aurait parallèlement entretenus pour satisfaire à l'ensemble de nos spectateurs ?, regrette-t-il. Tout en soulignant que la diffusion satellitaire est de très loin la meilleure. Avec elle, on a l'avantage d'avoir nos grandes villes autonomes dans la mesure où elle les arrosera directement alors que la liaison terrestre est faite en ligne. Il suffit qu'un maillon soit défaillant pour que la ligne soit handicapée?, précise-t-il.

Schadé Adédé

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