lundi 10 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le président du Conseil d`administration de la Bourse du Café et du Cacao a bien voulu se prêter à nos questions relativement à la filière et aux bruits répandus ces temps-ci autour de l`usine du FRC (Fonds de régulation du Cacao) à Fulton (USA). Que doit-on retenir finalement de l`affaire SIFCACOOP ?
Nous avons tous appris ce que constitue aujourd`hui l`affaire SIFCACOOP par les rumeurs qui se sont avérées vraies par la suite. Nous attendons maintenant que Amouzou nous explique ce qui s`est passé réellement pour en arriver là. C`est pourquoi j`ai demandé à Bernard Kouamé de faire attention aux différentes déclarations qui se multiplient sur cette question. Nous rencontrerons Amouzou pour débattre de ce problème et trouver une solution qui arrangera toute la famille des producteurs de café/cacao. Etes-vous sûr que le PCA retrouvera son poste à la SIFCACOOP après la rencontre avec Amouzou ?
Amouzou a bien ses raisons que nous ne connaissons pas. Mais, nous lui dirons que le moment de limoger quelqu`un a été mal choisi. On ne peut pas chercher à régler des problèmes en créant d`autres. La filière café/cacao a été beaucoup fragilisée par des remous. Il faut maintenant en finir avec. Je ne dis pas aussi que nous allons imposer notre point de vue à Amouzou. C`est un dialogue que nous allons instaurer dans l`intérêt de l`ensemble des producteurs qui donnera quelque chose qui aidera surtout les producteurs dans leur ensemble. Je pense que Amouzou comprendra. Parce qu`il s`agit ici d`une structure des producteurs.
Où en êtes-vous avec les consultations que vous avez initiées ?
Nous continuons les consultations. La Présidence et la Primature sont saisies de toutes ces rencontres que nous organisons en ce moment. En dernier lieu nous allons rencontrer Amouzou pour connaître son point de vue. Je pense qu`après ces consultations, ce sera le beau temps pour les producteurs. N`oubliez pas que des chefs traditionnels et rois ont pris part à ces rencontres. Tout le monde a parlé. Ce qui sera décidé sera appliqué par tous.
N`êtes-vous pas conscient que vos bruits gênent énormément le président Gbagbo, votre bienfaiteur ?
Nous en sommes conscients. C`est pourquoi, nous demandons de mettre balle à terre partout. Vous ne devez pas aussi oublier qu`il y a toujours des bruits là où les hommes ont un intérêt commun. Nous nous imposerons le devoir de ramener la paix par tous les moyens au sein de la filière. Après, nous organiserons les élections des délégués. Les élections mettront fin aux remous.
On parle ces jours-ci de blanchiment d`argent autour de l`usine du FRC à Fulton. Qu`en est-il exactement ?
C`est par la presse étrangère comme toujours que nous apprenons ces informations. Je n`ai n`aucune réaction à ce sujet sans preuve. Ce que nous ferons dans l`immédiat, en tant que défenseurs des intérêts des producteurs, c`est de nous rendre aux Etats-Unis pour vérifier que si ce qui est dit sur cette usine est fiable. C`est lorsque ce groupe désigné nous ramènera les conclusions de son voyage que nous allons nous prononcer. Mais, je peux vous dire que le président Laurent Gbagbo nous avait déjà prévenus sur certaines dérives à propos de cette usine au cous d`une rencontre à la présidence. Il a demandé ce jour là, aux responsables du FRC, ce que devenait cette usine pour laquelle des sénateurs américains l`appelaient à chaque moment. Le président Gbagbo est même allé loin pour dire qu`il ne voulait pas avoir honte dans cette affaire et qu`on lui dise ce qui se passait réellement autour de cette usine. S`il y a maintenant des bruits autour de l`usine, les décisions seront prises à tous les niveaux si ce qui est dit est vrai. Qu`est-ce qui coince au juste, autour de cette usine qui n`arrive même pas à fabriquer une tablette de chocolat après trois ans ?
J`ai visité cette usine. C`est une usine importante pour les producteurs. Mais, c`est la manière dont elle a été acquise que je décrie toujours. C`est une affaire des producteurs de Côte d`Ivoire et non d`un individu. C`est pourquoi, on devrait associer tout le monde à la réalisation de son achat. Aujourd`hui, on nous parle de plus de 19 milliards sortis pour son achat. Ce sont des choses que nous ne savons pas tous. Le pouvoir actuel est accusé dans cette affaire. Qu`en pensez-vous ?
Ce sont les mêmes qui pensent que sans le nom du président Gbagbo dans tout ce qu`ils traiteront toujours comme information, la terre tremblera. Je disais tout à l`heure que le président de la République a demandé que la lumière soit faite autour de cette usine avant que les gens ne racontent leurs ragots. Le FRC est une affaire des paysans et non du régime. Et si les 19 milliards avaient vraiment été convoyés aux Etas-Unis pour l`achat de cette usine, je crois fermement que c`est avec l`accord du ministre de l`Agriculture qui est bien notre ministre de tutelle. Parce que sans sa signature, ce transfert ne peut pas être possible. On s`est longtemps attaqué au FDPCC, aujourd`hui, il s`agit du FRC qui doit absolument situer tout le monde sur sa gestion des fonds des producteurs.

Propos recueillis par Huberson Digbeu

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