lundi 10 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le Pr Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée Nationale, a animé un meeting le samedi 8 septembre 2007, à Aboisso, au cours duquel plusieurs militants du PDCI ont adhéré au FPI.
''Nicolas Sarkozy ne peut pas tenir à Abidjan, le discours qu'il a tenu à Dakar. Les Ivoiriens n'accepteront pas cela'', a déclaré Mamadou Koulibaly, qui animait un meeting de son parti, le Front Populaire Ivoirien, dans la localité d'Aboisso. Le Pr Koulibaly, qui a qualifié ce discours de raciste du fait qu'il nie toute civilisation et dignité au peuple africain, a revendiqué la liberté du vieux continent vis-à-vis de l'Occident.''Houphouët a fait sa part en obtenant l'indépendance. Mais, on ne lui a pas tout donné. Il l'a d'ailleurs lui-même reconnu de son vivant en invitant les générations qui devraient lui succéder à venir reprendre le combat là ou il l'a laissé...Et c'est ce que fait Laurent Gbagbo. Il se bat pour que, après les indépendances, nous puissions obtenir la liberté économique'', a-t-il expliqué. Dénonçant à cette occasion ceux qui se réclament houphouétistes et qui n'ont rien compris, selon lui, de la philosophie profonde du père fondateur. ''Si Houphouët vivait encore aujourd'hui, il aurait honte de ses héritiers. Beaucoup de gens n'ont rien retenu d'Houphouët. Les vrais houphouétistes doivent comprendre quel était son discours profond. La mission qu'il a confiée, c'est d'arracher l'indépendance économique de la Côte-d'Ivoire. Il ne s'agit pas de se coucher sur l'héritage que Houphouët a laissé.'' Affirmant par la suite que ''la Refondation apporte un plus à l'héritage d'Houphouët'', Mamadou Koulibaly ne manquera pas de dire que ''si Houphouët vivait, il aurait encouragé Laurent Gbagbo à déchirer les Accords de Coopération!''. La Refondation étant pour lui la suite logique du combat du premier chef d'Etat de la Côte-d'Ivoire, le numéro deux ivoirien a invité les nouveaux militants du FPI à clamer partout que ''quitter le PDCI, ce n'est pas trahir Houphouet'' et qu'au contraire, ils doivent ''quitter ce parti qui ne vit que sur l'héritage statique de son fondateur'', courant pour ainsi dire à sa perte. Pour le vice-président du parti présidentiel, le combat de celui-ci s'inscrit dans la droite ligne de la recherche de l'émancipation et de la dignité africaine. C'est pourquoi, il a dénoncé l'exploitation des richesses du continent par les Français en évoquant le cas spécifique de l'uranium du Niger. ''Quand le président nigérien a voulu voir clair dans les revenus de l'uranium, la France a ressuscité la vieille rébellion Touareg'', s'est-il indigné, en lançant ce cri de c?ur'' guerres, coups d'état, rebellions en Afrique, on en a ras-le-bol, ça suffit!''.Mamadou Koulibaly en a profité pour encourager les nouveaux militants à l'engagement, mais aussi au recrutement, sans tenir compte des considérations ethniques ou religieuses. Il félicitera par ailleurs le fédéral FPI d'Aboisso M Amon Kadjo et tous ceux grâce à qui ce parti socialiste connait une percée dans le Sanwi, jadis considéré comme un bastion du Pdci. Répondant aux questions des journalistes au sujet de la cohésion au sein du FPI, voici ce que Mamadou Koulibaly a dit '' S'il y avait désunion au sein du FPI, il n'y aurait pas tant d'engouement chez les militants des autres partis pour rejoindre le FPI. Contrairement à certains politiciens qui clament qu'il y a des problèmes au FPI, le vrai peuple sait qu'il y a de l'espoir au Front Populaire Ivoirien''. Qu'en est-il de son éventuel départ du Fpi et de la création de sa propre formation politique? ''Moi, je règle les vrais problèmes, je ne m'occupe pas des faux. Ça n'a aucune importance. Pourquoi je créerai un parti au moment où je viens chercher des militants pour le Fpi?'', s'est-il étonné. Notons qu'à l'occasion de ce rassemblement, l'on a enregistré l'adhésion au FPI, de M. Assemian Kassy, opérateur économique, de Mme Diabaté Massaramba du groupe Fotè Mogoba, de M. Kassaraté Didier, ex-secrétaire de base Pdci (avec 120 personnes) et de M. Ndouba Kadio Simon, ancienne gloire de la musique ivoirienne qui a avoué toute sa sympathie pour le président Gbagbo. Le meeting s'est déroulé en présence de plusieurs figures du FPI dont M.Aka Bléhoué, grand planteur, les députés Aka Mathias et Atteby William, M. Konaté Navigué, secrétaire national de la jeunesse du parti et Lazare Koffi Koffi, ancien ministre de la jeunesse et des sports.
Hervey Gobou,
Envoyé spécial à Aboisso

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