dimanche 9 septembre 2007 par Autre presse

Les grandes agences de presse ont entamé un bras de fer avec les instances internationales de l'Ovalie. En cause : la limitation du nombre de photos qu'elles ont le droit de publier en ligne.

Cela ne tourne pas rond dans le monde du ballon ovale. A l'heure où commence, ce vendredi 7 septembre, la Coupe du monde de rugby 2007, les principales agences de presse mondiales, comme l'AFP, Reuters et Associated Press, ont décidé de boycotter la couverture de cet événement sportif. Elles suspendent jusqu'à nouvel ordre la publication de textes, photos et vidéos de cette édition, organisée en France.

A quelques heures du match d'ouverture opposant la France à l'Argentine, il est impossible de trouver en ligne une de leurs dépêches ou une de leurs photos d'actualité. Une véritable première pour un événement sportif d'une telle ampleur. Et une tuile pour les internautes les plus férus de sport et de nouvelles « fraîches ».

Internet se trouve au coeur de ce conflit. En effet, l'IRB (International Rugby Board), instance mondiale de l'Ovalie, veut limiter à 50 (40 pour le temps réglementaire et 10 en cas de prolongation) le nombre de clichés par match que ces médias et leurs clients peuvent publier en direct sur la Toile. Le but : ne pas dévaloriser les images vendues aux chaînes de télévision avec un Web trop dynamique.

Les sponsors dans l'embarras...

Pour l'Agence France Presse et ses homologues, il s'agit là purement et simplement d'une atteinte au droit d'informer le public. « Nous pensons que si nous acceptons ce qui constitue une atteinte terrible à la liberté de la presse, tout le sport finira par être étouffé, encerclé, par des limitations hallucinantes, du type "interdit de prendre un sponsor en photo", etc. », considère Denis Hiault, directeur de la rédaction de l'AFP, sur le site 20minutes.fr.

Ce soir, les discussions sont au point mort. La Rugby World Cup Limited, branche commerciale de l'IRB qui détient les droits du tournoi, a indiqué dans un communiqué avoir déjà accepté des concessions, en faisant passer notamment de 10 à 50 le nombre de clichés. Elle affirme vouloir « rester inflexible face à des exigences déraisonnables et des menaces de boycott ».

D'autres médias français se sont joints au conflit. La rubrique rugby du site de L'Equipe n'affichait, ce jour, aucune photo d'actualité de la Coupe du monde. Idem pour le quotidien 20 Minutes qui limite la couverture « en direct » de France-Argentine au seul résultat.

Du côté des sponsors de l'événement, la situation n'amuse pas non plus. Selon l'AFP, Orange, qui a déboursé 2,5 millions d'euros pour figurer parmi les partenaires, espère que le conflit sera « résolu au plus vite » et se dit évidemment « favorable à une couverture maximale de la Coupe du monde ». La compagnie aérienne Emirates, toujours selon l'AFP, juge le boycott « fort ennuyeux » puisqu'un sponsor veut, « par nature », faire « parler de sa marque ». A trop vouloir restreindre et contrôler le rôle du Web, un média pourtant devenu incontournable, les hautes instances du rugby ont visiblement eu tout faux.

Guillaume Deleurence
Source: 01net.com

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