Il y a quatre jours que la grève illimitée et sans service minimum se poursuit à Yamoussoukro. Il faut que soit respecté le protocole d'accord conclu entre le Synacass-ci, représenté par le Dr. Amichia Magloire d'une part et le ministre de la Santé et de l'hygiène publique et son collègue de la Fonction publique d'autre part, a expliqué le Dr. Damaud Olivier, secrétaire général de la section Synacss-ci de Yamoussoukro. Aussi que ce soit au district sanitaire, au Chr, à la Pmi ou encore le SAMU, aucun médecin n'est à son poste, respectant scrupuleusement le mot d'ordre lancé par leur syndicat. Le Chr d'habitude grouillant comme une ruche est quasiment vide de malades. Les infirmiers déambulent dans les allées ou papotent par petits groupes. A la maternité, quelques sages-femmes travaillent à l'arrivée de nouveau bébés : nous ne sommes pas en grève, et nous prions Dieu pour qu'aucun cas difficile ne se présente car, faute de médecin, il faut craindre le pire, déclare une d'entre elles. Le personnel non soignant, profitant du vide, s'active à donner aux chambres un peu plus de propreté. Seuls quelques malades, soit hospitalisés avant la grève, soit ne sachant où aller demeurent encore dans ces lieux. Jusqu'à ce que finisse le traitement prescrit par le médecin. Après, nous ne pouvons rien, déclare un infirmier. Et de s'indigner, compatissant avec les malades : Pourquoi le gouvernement attend-il qu'il y ait des morts pour réagir ? quand aux nombreux autres, ceux qui en ont les moyens ils se dirigent vers les cliniques privées. D'autres, les cas les plus graves, vont chercher du secours auprès des soldats de l'opération Licorne à Toumbokro. Pour ceux qui le peuvent, de beau matin, ils se dirigent vers les camps des soldats onusiens sur la route de Sinfra. Selon un travailleur local de l'Onuci, ces soins n'ont rien à voir avec la grève : Français et Pakistanais soignent les malades depuis leur arrivée à Yamoussoukro et c'est gratuit.
Ousmane Diallo
Correspondant régional