samedi 8 septembre 2007 par Nord-Sud

Les producteurs de café cacao sont choqués par l'information selon laquelle l'actes de détournement et de blanchiment d'argent autour de l'achat d'une usine de chocolat par le Fonds de régulation et de contrôle aux Usa.

Kouadio Kouamé Laurent,

Pdt de l'Unacop (Union nationale des producteurs de café cacao) : Il faut engager des poursuites

Voici la preuve que l'achat de l'usine de Fulton était effectivement une fausse affaire. Non seulement les producteurs ivoiriens n'y ont rien gagné, mais en plus ils ont été grugés. Nous n'allons pas laisser les choses se passer comme ça. Ils vont nous le payer cher. Ils ont beau essayé de trouver les arguments pour nous contredire mais, nous avions toujours dit qu'il aurait été préférable de construire cette usine sur place en Côte d'Ivoire. Au moins nos frères ivoiriens auraient eu du travail avec de bons salaires. Ils ont préféré aller loin pour mieux tromper les paysans. Cela fait plus de trois ans que nous n'entendions plus rien à propos de cette usine. Ce sont près de 30 milliards qui viennent de s'envoler ainsi. Au début, j'ai dit que les responsables du Frc n'avaient pas beaucoup réfléchi avant de lancer cette affaire. En fait, ils avaient une autre idée cachée. Il faut engager des poursuites contre M. Okaigni Okaigni et Angeline Kili. Car, il y'a eu détournement.





Tanoh Albert Serge, Pdt de Coopai (Coopérative agricole Aboussouan de l'Indénié) :

Nous condamnons fermement

S'il s'avère effectivement que cette usine n'était qu'un prétexte pour gruger les paysans, alors tous les producteurs doivent vite se faire entendre. Nous disons non ! Nous condamnons fortement. Il faut que le Frc restitue l'argent des paysans. Il faut lancer une enquête au plan national. S'il est démontré qu'il y'a eu du faux, alors nous allons poursuivre tous les dirigeants impliqués. Il faut inquiéter les coupables. L'argent de tout le monde ne peut pas être malhonnêtement géré. Quand je pense que nous avions accepté, malgré les réserves, de faire confiance aux dirigeants du Frc. S'il faut un soulèvement populaire jamais vu, nous sommes prêts à le faire. Car, nous n'accepterons jamais qu'on gruge les paysans jusqu'à ce point et impunément.





Zogbo Raphaël, Pdt de la coopérative Awané de Daloa : C'est une catastrophe !

Ce que j'apprends est une catastrophe si jamais cela s'avère juste. C'est un très grave problème qu'il faut régler. Les mots me manquent pour qualifier ce que nous apprenons à propos de l'usine de Fulton aux Usa. Le choc est grand. Et si le scandale à des fondements réels, les producteurs doivent prendre leurs responsabilités. Ce n'est pas possible qu'on en arrive à un tel niveau dans la mauvaise gestion. Pour l'instant nous organisons un voyage à l'intérieur du pays pour rencontrer nos bases. A notre retour nous analyserons à tête reposée et nous aviserons.





Soumahoro Moussa, Sg du Synagci (Syndicat national des agriculteurs de Côte d'Ivoire) : Nous ne sommes pas surpris

Je m'excuse de le dire à mes collègues producteurs, mais, nous ne sommes pas surpris. Nous avions dit en son temps qu'il était suspect de voir le Frc engager un aussi important investissement à l'extérieur sans l'avis des vrais propriétaires des fonds. Ça ne pouvait pas marcher. Mais, personne ne nous avait écouté. Les gens ont dit qu'ils voulaient le bien des paysans. Avant le début de la campagne, il faut une grande concertation entre syndicats et coopératives pour adopter une attitude commune face à ce drame. Pour l'instant nous n'avons pas d'éléments autres que ceux fournis par la presse. Il faut quelque chose de plus solide grâce à une enquête nationale. Il faut sortir du bruit pour faire un vrai point de la situation afin de situer les vrais planteurs.





Edoukou Angoua (Délégué Anaproci d'Abengourou) : Nous voulons vérifier les faits

Nous n'avons rien à dire pour l'instant. Nous continuons de prendre connaissance des contenus des journaux. Lorsque nous finirons de mieux posséder le sujet, alors nous allons tenter de le recouper. Je ne veux pas me laisser prendre dans le piège des titres ronflants de la presse qui ne reposent pas sur la réalité quelques fois. Lorsque nous terminerons, nous allons appeler la presse pour réagir.





Koffi Yao Bénoit, Pdt de l'Ucrl (Union des coopératives de la région des lacs) :Il y'aura un soulèvement

En 2004, nous sommes aller jusqu'à la grève pour dénoncer l'achat clandestin de cette usine. Oui, ils ont engagé l'acte de façon solitaire d'abord avant de nous informer. Nous avions demandé lors de la grève à Mme Angeline Kili de nous faire un point détaillé de l'achat de l'usine et de tous les prélèvements. Elle n'a donné aucune suite à notre requête. Nous avions fait remarquer que le Frc était une caisse noire pour le pouvoir. Sinon pourquoi investir jusqu'à une trentaine de milliards sans accord de qui que ce soit dans la filière. Aucun ivoirien n'avait été annoncé parmi les travailleurs recrutés pour l'usine de Fulton. C'était donc dire qu'il y'avait volonté de camoufler quelque chose. C'est un gros gâchis pour nous. Nous demandons au chef de l'Etat de vite se saisir de ce dossier et de le régler en faisant revenir l'argent dans les caisses avant qu'il ne soit trop tard. Sinon c'est sûr qu'il y'aura soulèvement.





Moussa Zoungrana, Pdt de l'Ugfesypcc (Union des fédérations des syndicats des producteurs de café caca) : Ils nous ont menti

Ils nous ont dit qu'ils ont acheté une usine. Nous voulons les entendre sur ce qui se dit actuellement. Il faut qu'ils s'expliquent. Dans un système transparent, dès l'apparition des articles de presse, le Frc devrait réagir pour expliquer la réalité aux paysans. Mais, ce silence nous laisse imaginer. Nous sommes juste surpris. Nous ne pouvons pas pardonner une attitude qui consisterait à détourner autant d'argent. Les coupables devront payer si leur culpabilité est avérée. Dans ce cas nous dirons qu'ils nous ont menti. En 2004 après l'achat de l'usine, j'ai eu le privilège de rencontrer le Dg du Frc, M. Firmin Kouakou et la Pca, Mme Kili avec plusieurs autres producteurs. Ils nous ont expliqué qu'ils ont acheté l'usine de Fulton sans prévenir les paysans pour éviter que les ennemis de la Côte d'Ivoire ne tuent le projet. Ils nous ont aussi garanti qu'il s'agissait d'une très bonne affaire. Qu'ils disent où se trouve l'argent aujourd'hui. En mer où sur terre?.





Propos recueillis par Djama Stanislas

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