samedi 8 septembre 2007 par Notre Voie

La récente tournée du président du FPI a convaincu le monde sur sa capacité à braver les obstacles pour s'adresser aux Ivoiriens. Elle a également mis en lumière, des vérités que le parti unique a longtemps cachées sur le pays Baoulé. Affi N'guessan, président du FPI, a achevé sa longue tournée dans le N'Zi-Comoé par un grand meeting à M'Bahiakro, le dimanche 2 septembre dernier. En présence d'un parterre de personnalités dont une bonne centaine de chefs coutumiers parmi lesquels, quelques-uns venus de Bongouanou et de Dimbokro. Comme il l'a lui-même déclaré, le président du FPI bouclait ainsi une tournée qui l'a conduit à travers toute la région du N'Zi-Comoé. 300 meetings en 80 jours, depuis mars 2006, à travers les six départements de la région. Avec, à la clef, une déclaration de fin de règne pour Bédié et le don de sa personne pour un nouveau type de leadership. Le temps est venu pour moi d'assumer, non pas l'héritage d'Henri Konan Bédié, mais la succession, le leadership du N'Zi-Comoé et de conduire le destin de Daoukro. Je suis venu vous faire don de ma personne et de mon combat au sein du FPI. Depuis 20 ans, j'ai appris aux côtés de Laurent Gbagbo, un leader charismatique, véritable génie politique?, a-t-il solennellement déclaré à Daoukro, le 25 août dernier, à la place Kokoda. A quelques mètres de la résidence de l'ancien président qui n'a certainement rien manqué de ce discours. D'autant qu'en plus de la proximité, ses agents ont tout enregistré. Et Affi N'Guessan ne s'est pas arrêté en si bon chemin. A M'Bahiakro, il a enfoncé le clou. Ce qui nous manque maintenant dans le N'Zi-Comoé, c'est une élite pour le renouveau, une élite pour changer les choses, pour la renaissance de notre région?. Bédié n'ignore donc rien de ce que le président du FPI a dit de lui, pour la région et pour la Côte d'Ivoire. Il a également la pleine conscience de l'effectivité des paroles d'Affi N'guessan. C'est pourquoi, il s'est mis dans une grande colère après la rencontre de son frère aîné avec Affi, et surtout, à la suite du meeting organisé dans le village de Pépressou.
Il est bien malheureux, Bédié ! Après la réunion de famille tenue pour mettre les points sur les i de son frère et de tout le reste de la famille, ses paroles se sont retrouvées, dès le lendemain, en possession de Notre Voie. Preuve que notre homme n'a plus une totale mainmise sur les siens. Au moins un des siens a compris le combat du FPI et s'engage à le soutenir. D'autant que Bédié lui- même n'a jamais rien fait pour qui que ce soit et qui mériterait la reconnaissance de ses nombreux neveux et cousins. Ne parlons même pas des nombreux paysans qui ont été dépossédés de leurs terres sous prétexte qu'on pouvait leur permettre d'obtenir des plantations d'hévéa dans le cadre d'une opération clef en main. Première leçon à retenir, Bédié n'a plus la confiance des siens. Cette tournée aura également permis de savoir que le PDCI a menti aux Ivoiriens pendant longtemps. D'abord aux Baoulé, en leur faisant croire qu'ils étaient des privilégiés dont les avantages ne tenaient qu'au maintien du PDCI au pouvoir. Ensuite, aux autres Ivoiriens qui y voyaient la seule explication de l'attachement quasi physique des Baoulé au PDCI. D'autant que tous leurs arguments étaient à relent tribaliste. Mais la réalité fait pitié. En pays baoulé, on trouve encore, de nos jours, des villages entiers où aucun enfant n'est scolarisé. A Kondossou, village de la tribu Sondo situé à 80 Km de M'Bahiakro, il n'y a ni école, ni centre de santé, ni eau potable. Et en dehors de l'église catholique en construction, aucune maison en dur. La situation est la même à Ahouanoufoutou, Awêbo, Krakrakro et Akafou-N'drikro. Ces villages appartiennent à la même tribu et l'on s'imagine bien qu'ils sont nombreux en pays Baoulé à vivre dans ces conditions.
On aura retenu une leçon, les Baoulé ont été honteusement manipulés par le PDCI. Contrairement à ce qu'on leur a fait croire, ils n'ont rien de plus que les autres. Mais durant des dizaines d'année pendant lesquelles on leur a inculqué la méfiance vis-à-vis des autres Ivoiriens, notamment ceux qui les ont reçus chez eux quand leurs terres ont commencé à s'essouffler, quand leur région a cessé d'être la boucle du cacao. C'est ainsi qu'à la naissance du FPI, ils se sont sentis directement menacés. Convaincus que le parti de Laurent Gbagbo viendrait leur arracher des privilèges, ils n'ont même pas daigné écouter le discours politique nouveau. Même au parlement, certains députés regardaient Gbagbo pour voter. Ils se croyaient là pour dire non quand Gbagbo disait oui, et oui quand Gbagbo disait non. Dans ces conditions, comment les pauvres pouvaient-ils savoir ce qu'est le FPI et ce qu'il promet à la nation ?
La visité d'Affi a permis aux uns et aux autres de prendre conscience du tort qui leur est fait. Et ils ont décidé de se libérer du PDCI. Aujourd'hui, il n'existe presque pas de village dans le N'Zi-Comoé où il n'y ait pas de comité de base du FPI. Le démarrage a été lent, mais il est massif. Laissez les Baoulé tranquilles, ne leur en voulez pas. Ils sont comme la sauce kplé?. Ils viennent tous ou ils ne viennent pas du tout?, disait déjà Laurent Gbagbo au début des années 90. Affi N'Guessan vient de lui donner raison. Le PDCI peut se vanter, s'il le veut, d'être le plus fort dans la région. Mais plus jamais, il ne pourra se montrer arrogant, condescendant et méprisant pour les autres partis, notamment le FPI qui lui dispute désormais le terrain. Pour visiter toutes ces régions et échanger avec les populations pour les connaître et faire connaître le FPI, le président Affi N'guessan a dû parcourir des milliers de km de pistes à peine praticables. Des voies qui nécessitent près de trois heures pour 7 km ! sans compter la rencontre avec les éléments des Forces nouvelles qui refusaient que les gardes du corps d'Affi entrent dans leur? zone avec leurs armes. Avec le calme qu'on lui connaît, Affi leur a expliqué qu'après la suppression de la zone de confiance et la cérémonie de la Flamme de la paix qui a eu lieu à Bouaké, ils n'ont plus de zone?. Et qu'ils gagneraient à être en phase avec leurs frères des FANCI et la population. Affi a donc maîtrisé les hommes en arme et, après les avoir fait plier, a pris des photos de famille avec eux et les a invités à l'accompagner dans les localités de la zone. Jamais, Affi n'a écouté ni les menaces ni la fatigue. Seul Laurent Gbagbo a, avant lui, effectué une tournée aussi longue pour s'adresser aux Ivoiriens, les connaître et se faire connaître d'eux. Là-dessus, le président du FPI se présente comme un disciple de Gbagbo, marchant sur les traces de son maître. Troisième leçon.
A deux reprises, il a séjourné dans la zone anciennement occupée de Bonguéra et à deux reprises, il a été témoin d'une mobilisation à nulle autre pareille. On aura compris que là aussi, la guerre a ouvert les yeux de la population. Quatrième leçon, les objectifs de ceux qui veulent déstabiliser le pays et dresser le peuple contre son Président et le parti qui l'a conduit au pouvoir, ont échoué. Cependant, le plus pathétique est la grandeur de l'espoir que les populations placent dans le FPI. Un espoir qui pèse des tonnes sur les épaules, au vu des conditions dramatiques de vie dans lesquelles sont plongés ces hommes et ces femmes depuis tant d'années. La responsabilité du FPI n'en sera que plus grande. Et ses représentants dans la région ont un devoir d'unité, de solidarité et d'amour entre eux et avec le peuple. La tournée d'Affi N'Guessan a ouvert des voies, mais elle engage davantage ses camarades de ces régions au travail et à la présence permanente sur le terrain.


Paul D. Tayoro

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