vendredi 7 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

A peine l'assemblée générale de la MUGEFCI a-t-elle pris fin avec l'élection de Holland N'da comme PCA que des voix discordantes se sont fait entendre. Dans l'entretien qui suit, le nouveau PCA donne son avis sur les récentes sorties dans la presse des personnes qui semblent le contester. M. Holland N'da situe également ses priorités pour le bien-être des fonctionnaires et agents de l'Etat de Côte d'Ivoire. Vous avez été élu président du Conseil d'administration de la MUGEFCI à la suite de l'assemblée générale du jeudi 30 Août dernier. Des syndicats menacent déjà de sortir de la mutuelle, qu'en est-il ?
Effectivement, nous avons été élu président du conseil d'administration de la MUGEFCI à la dernière assemblée générale mixte du jeudi 30 Août dernier. Contrairement à ce qui se dit dans la presse en ce moment, c'est à l'unanimité que j'ai été élu. En fait, c'est un scrutin de liste, un peu comme ça se passe au niveau des maires. On élit une liste et puis à l'intérieur de cette liste, on fait l'élection du président du conseil d'administration. Il y a eu deux listes qui se sont opposées. La première liste était incomplète. Finalement, c'est notre liste qui a été retenue. Deux centrales ont fait alliance, l'UGTCI et la FESACI. C'est cette liste qui a été élue. Plusieurs syndicats ont été interdits d'accès lors de l'assemblée générale, quelles sont les raisons de leur expulsion ?
Les syndicats ou autres organisations qui n'ont pas été admis dans la salle n'étaient pas membres de l'assemblée de la MUGEFCI. La dernière assemblée, c'est celle du 30 Août 2006. Nous avons la liste des syndicats et organisations membres de la MUGEFCI, qui sont au nombre de 72. Un an après, on ajoute près de 15 organisations. Nous n'avons pas eu de réponse. Ceux qu'on a pu contacter parmi ces 15 organisations nous ont dit pour certains qu'ils ont été appelés au téléphone pour venir à l'assemblée générale. Mais on ne participe pas à une assemblée comme on entre dans un bar. Le bar est ouvert à tout le monde. Mais quand on n'est pas membre d'une assemblée générale, on ne participe pas à ses travaux. Certains ont reconnu qu'ils se sont fait avoir par ceux qui les ont appelés. D'ailleurs c'est le conseil d'administration sortant qui les a appelés. Est-ce ces syndicats qui ont été refoulés de la salle qui annoncent leur départ de la MUGEFCI? Y a-t-il un malaise à la MUGEFCI?
Contrairement à ce qui se dit, il n'y a aucun malaise. Des gens ont fait de la diversion parce que des organisations qui ont été citées comme dissidentes m'ont appelé pour dire qu'elles ne se reconnaissent pas dans ça. Des responsables m'ont appelé pour me dire qu'ils ne se reconnaissent pas dans cette dissidence. Par exemple, Traoré Flavien de la CNEC m'a appelé pour dire que des gens veulent abuser de lui. En fait, c'est un montage et il y a eu d'autres montages avant l'assemblée. Il y a des mauvais perdants.
Qui orchestre selon vous ces montages ?
Ces choses proviennent du Conseil d'administration sortant. Ils n'ont pas voulu qu'il y ait élection. Ils ont voulu demander une prolongation de mandat. Mais on ne prolonge pas un mandat quand il est fini. Donc nous savons les personnes qui ont monté tout cela. Mais l'essentiel pour nous, c'est qu'en dépit de toutes ces tractations, toutes les stratégies qui ont été montées pour ne pas qu'il y ait élection, on a fait les élections. Le reste, c'est une page qui est tournée. Nous allons nous mettre très rapidement au travail. Nous attendons de faire la passation dans le courant de cette semaine. Des syndicats d'enseignants sont pourtant formels, ils envisagent mettre sur pied leur propre mutuelle. Comment entendez-vous gérer ce vent de mécontentement ?
Je crois que c'est un mécontentement artificiel. On ne va pas rester longtemps sur cette affaire parce que pour nous, c'est de la diversion. On veut faire croire qu'il y a une opposition, que les choses ne se sont pas bien déroulées. Il y en a qui vont jusqu'à dire que je n'existe pas. On a dit que je ne suis rien, que mon syndicat ne représente rien. Mais je crois qu'il y a des mauvais perdants, des gens sont manipulés. C'est ceux qui ne voulaient pas qu'il y ait des élections qui manipulent tout ce groupe. Parmi eux, il y en a qui nous appellent pour dire que c'est de la plaisanterie. Maintenant, la MUGEFCI est une mutuelle pour les agents et fonctionnaires de l'Etat. Si une organisation se sent forte pour dire qu'elle veut sortir, on ne peut pas l'empêcher. Nous sommes là pour réunir les fonctionnaires et non les diviser. Si malgré tout, il y a des gens qui estiment qu'ils peuvent créer leur mutuelle, on ne peut pas les supplier. Que comptez-vous faire pour donner confiance aux mutualistes ?
La MUGEFCI a énormément de problèmes. Avant ces élections, la mutuelle était dans une situation assez difficile. Nous allons rassembler tous les fonctionnaires autour de leur mutuelle. Notre objectif, c'est de faire en sorte qu'il puisse effectivement se soigner quand ils sont malades, parce que nous prélevons leur argent. On ne peut pas prendre l'argent de quelqu'un, parfois contre son gré et ne pas le soigner. Il faut donc que les fonctionnaires et agents de l'Etat, aussi bien en activité ou à la retraite, puissent avoir accès aux produits pharmaceutiques, à tous les soins. Je pense que la première priorité, c'est cela. Il faut améliorer ce qui n'a pas été bien fait. On a interrogé plusieurs cadres de l'administration, certains n'ont même pas de carte de mutuelle. Alors que dès l'instant où ils cotisent, les mutualistes devaient avoir leur carte. Avez-vous une idée de la façon dont vous allez-vous prendre pour régler tous les problèmes sous-jacents à la mutuelle, notamment avec l'ordre des pharmaciens ?
La MUGEFCI a des partenaires. Mais l'histoire de la mutuelle est connue. Les fonctionnaires et agents de l'Etat, par le passé, étaient soignés gratuitement par l'Etat de Côte d'Ivoire. A la création de la mutuelle en 1973, l'Etat s'est désengagé. Donc les fonctionnaires se prennent seuls en charge. En 1993, nous avons amené le chef de l'Etat d'alors à prendre ses responsabilités. C'est-à-dire participer aux soins des fonctionnaires. Ce qui a été fait. Nous étions donc censés avoir une subvention d'équilibre. En 1999, nous l'avons obtenu. Durant les sept dernières années, nous n'avons rien obtenu. Mais pas du fait du gouvernement ni du chef de l'Etat actuel. C'est plutôt du fait que les dirigeants de la MUGEFCI, on ne sait pas pour quelle raison, ne sont pas allés vers l'Etat pour lui présenter les accords qui avaient été signés, pour qu'il puisse faire quelque chose pour les fonctionnaires. L'une de nos premières priorités, du fait de la continuité de l'Etat, c'est d'aller vers le chef de l'Etat, vers le gouvernement pour lui présenter l'accord que nous avons obtenu de l'Etat. L'Etat doit contribuer comme le prescrit la loi, aux soins de ses fonctionnaires. Nous allons mener cette action pour obtenir au moins la subvention d'équilibre. Ensuite, nous ferons en sorte que l'Etat assure pleinement toutes ses responsabilités pour payer la part patronale comme on le faisait pour la retraite. Il faut que le fonctionnaire supporte une part et l'Etat les deux autres parts afin que nous ayons assez de moyens pour soigner les fonctionnaires correctement. Jusqu'à présent, ce sont uniquement les cotisations des fonctionnaires qui servent à les soigner.
Envisagez-vous une augmentation des cotisations des fonctionnaires ?
En 2005, on a voulu augmenter les cotisations. Nous nous sommes opposés. Nous continuons de nous opposer parce que nous pensons qu'avec les salaires bloqués pendant près de vingt ans, avec l'inflation galopante, il est difficile de demander à quelqu'un qui n'a plus aucune ressource, d'augmenter sa cotisation. Si les salaires avaient été débloqués, on aurait pu aller dans ce sens. Mais nous pensons que ce n'est pas le moment. Nous demeurons constant. Avec le peu que nous avons en ce moment, nous allons essayer de dispenser des meilleurs soins aux fonctionnaires. On a considérablement réduit la liste des médicaments remboursables. Les fonctionnaires se plaignent de cette situation. Bon nombre de fonctionnaires ont décrié la gestion opaque de la MUGEFCI. Est-ce que les mutualistes sauront ce que vous faites avec leur argent ?
Je peux vous assurer que la gestion sera transparente. C'est ce que nous avons réclamé ces dernières années. Quand nous disions que la MUGEFCI était mal gérée, on nous traitait de jaloux, qu'on voulait le fauteuil des autres. Aujourd'hui, l'eau a coulé sous le pont. Les mêmes qui disaient que ce n'était pas vrai, ont reconnu après que nous avons raison. A titre d'exemple, le Conseil d'administration sortant a commandité un audit sur la gestion de l'ancien directeur général. Ce n'est pas moi qui l'ai fait. Cela veut dire qu'il y avait problème. En tout état de cause, nous allons améliorer la gestion de la MUGEFCI. Nous allons faire en sorte que les choses soient plus transparentes que par le passé.
Et avec les partenaires de la MUGEFCI ?
Avec les partenaires, il faut dire qu'il y a eu des perturbations. Nous tranquillisons tout le monde. Les partenaires sont liés à la MUGEFCI par des conventions. Il faut respecter ces conventions. Nous voulons faire en sorte que tous les fonctionnaires puissent accéder le plus facilement possible aux médicaments. Et aussi que les factures que les pharmacies vont nous adresser soient réelles et non artificielles. Dans la majorité des cas, nous avons eu affaire à des prestataires qui sont correctes du côté des pharmaciens. Ils donnent leurs médicaments à crédit aux fonctionnaires à travers la MUGEFCI. Il faut donc que chacun assure sa part de responsabilité. Par rapport au délai mentionné par la convention, il appartient aux dirigeants de la MUGEFCI de respecter les paiements des prestations. Ce faisant, les fonctionnaires seront bien accueillis dans les officines de pharmacie. Ils ont connu tellement d'humiliations. Parfois quand ils présentent un bon, à distance, on leur dit qu'on ne peut pas les servir. Tout ceci est dû à beaucoup de facteurs. Si le pharmacien n'est pas payé, il ne peut pas continuer à accepter les bons. L'un ne va pas sans l'autre. Nous allons donc rassurer tous nos partenaires. Vous connaissez bien la mutuelle. Qu'est-ce qui va changer avec vous ?
Vous savez, on a coutume de dire que les structures sont là, c'est les animateurs qui changent. La MUGEFCI a connu beaucoup de problèmes, il y a beaucoup de divisions au niveau du personnel. Il faut donc ramener la cohésion au niveau du personnel, le rassurer, le mettre au travail. Il faut créer une bonne ambiance pour ne pas que le personnel arrive au travail la peur au ventre. Il faut assurer la cohésion, la tranquillité au niveau du personnel pour obtenir un meilleur rendement. La MUGEFCI est une mutuelle qui s'occupe de la santé des fonctionnaires. Ce n'est pas une entreprise commerciale. A la MUGEFCI, il n'y a pas de dividende à partager. Notre objectif, c'est la santé des fonctionnaires. Notre bénéfice à la fin de l'année, c'est la santé des fonctionnaires. Notre mission, c'est de soigner le fonctionnaire et les membres de sa famille.
Interview réalisée par Akwaba Saint Clair et Paul Koffi
Grève du SYNACASS-CI : Allah Kouadio plaide pour un service minimum
Le syndicat national des cadres supérieurs de la santé (SYNACASS-CI) a déclenché depuis le 04 septembre dernier, une grève qui paralyse actuellement les hôpitaux. La situation est alarmante d'autant plus qu'aucun service minimum n'est assuré dans les hôpitaux. Le ministre de la Santé et de l'hygiène publique, Dr Allah Kouadio Rémi a animé hier après midi à son cabinet, un point de presse sur cette situation. Faisant le constat que "la grève est largement suivie", il a invité les médecins à tenir compte de la souffrance des patients "Nous faisons le point heure par heure. Nous constatons que le service minimum n'est pas assuré. Cette situation est exceptionnelle et implique que le Gouvernement puisse faire diligence" a-t-il indiqué. Poursuivant, le ministre Allah Kouadio a fait quelques observations sur cette grève. "Les procédures qui ont conduit à cette grève ne sont pas celles prescrites par la loi. Il n'y a pas eu de préavis, or la loi prescrit six jours ouvrables de préavis. Ensuite, la loi dit que les services vitaux tels que la santé doivent bénéficier d'un service minimum. Cela n'est pas respecté" relève le ministre. Aussi, a-t-il lancé cet appel pressant aux médecins et pharmaciens : "Nous savons qu'ils sont en colère, qu'ils sont frustrés suite à une décision de justice. Mais, qu'ils sachent que le ministre de la Santé ne peut pas commenter une décision de justice, a fortiori l'infléchir. Quels que soient les motifs de cette colère, nous avons des obligations légales à respecter. Je lance un appel à tous pour que le service minimum soit assuré en attendant que la justice tranche une fois pour toutes. Au nom du serment que nous avons prêté, je voudrais que les pharmaciens, les médecins, les chirurgiens dentistes assurent le service minimum auquel les populations ont droit", a plaidé le ministre de la Santé et de l'hygiène publique. Par ailleurs, il a fait savoir qu'aucun cas de décès ne lui a pas encore été signalé, suite à cette grève.
Paul Koffi

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