vendredi 7 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Le Président du Conseil Economique et Social, l'ex-secrétaire Général du PDCI-RDA, le Président du RPP, le père du sursaut National, le républicain et nationaliste devant l'Eternel, le dinosaure des régimes Houphouët, Bédié, Guéi et Gbagbo, celui qui, telle une girouette, tourne dans le sens du vent, l'homme qui se plait à s'identifier à Talleyrand, Laurent Dona Fologo a, une fois de plus parlé, hier. Il aura tout dit. Mais n'aura convaincu que sur un seul point : l'instabilité idéologique et le suivisme intéressé. La manche d'hier de son papillonnage devra, pour ceux qui savent lire entre les lignes, désarçonner ses nouveaux amis et alliés. L'homme n'est pas prêt à servir d'exemple de conviction, ni aux présentes générations, ni à celles à venir. Cependant sur le fond global, il aura (enfin) donné raison à "Le Nouveau Réveil". Et pour cause.
Le président du RPP a fait le tour d'horizon de la situation globale qui prévaut en Côte d'Ivoire. Il ne peut que se conformer au constat que le pays est en délabrement avancé. L'Etat est en déliquescence prononcée. Tous les repères ont foutu le camp. En seulement sept (7) ans de règne de Gbagbo et du FPI.
Il a commencé à rejoindre ceux qui, comme le Président Henri Konan Bédié, ont pensé dès les premières heures de la crise qu'il faut privilégier le dialogue. " Cette "crise", que j'ai souvent qualifiée de fausse et d'artificielle, aurait pu trouver une solution entre nous Ivoiriens dès ses premiers moments si la bonne foi, la confiance, l'humilité et l'amour du pays nous avaient, tous habités et guidés vers la recherche de l'intérêt supérieur de la nation ", a-t-il dit comme pour désavouer, cinq ans après, Gbagbo qui disait qu'il n'allait jamais négocier avec des gens qui tiennent des armes.
Parlant du coût de la vie qui devient intenable sous la réfondation, Fologo soutient : " La cherté de la vie due à la "nébuleuse ivoirienne" n'est pas faite pour arranger les choses". N'est-ce pas cette souffrance des Ivoiriens que votre quotidien, "Le Nouveau Réveil", ne cesse de dénoncer ? "Si, à tout cet environnement physique qui donne au pays un air de délabrement général, on ajoute les dégradations humaines et morales, l'incivisme, la paresse, le laxisme, la corruption rampante, l'insécurité et la violence sous toutes ses formes, l'on mesure les dégâts physiques et moraux de cette sale et inutile "crise" ivoirienne", on croirait relire une enquête de "Le Nouveau Réveil" paru il y a peu. En réalité, Fologo remarque enfin ce que les Ivoiriens, moins préoccupés par la sauvegarde du fauteuil de Gbagbo et des privilèges personnels, constatent et dénoncent depuis. Le Président du Conseil Economique Social se rappelle aussi que le rôle de l'Institution qu'il dirige est d'orienter et de suivre le pouvoir dans la conduite de la politique économique et sociale. Mais, pendant plus de sept ans, il aura chanté des louanges à Gbagbo alors que le pays s'engouffre, là où le peuple l'attend pour faire arrêter la dérive. Pourquoi a-t-il laissé le régime maintenir le pays dans ces graves erreurs depuis sept ans ? On aura compris, le président du RPP a dit qu'il soutient tous les Présidents de la République, quelle que soit leur politique. Pourvu qu'il y trouve son compte, a-t-il oublié d'ajouter.
Le régime socialiste de Gbagbo a semé les grains de la division, de la catégorisation des Ivoiriens, de l'inégalité, du pillage et de l'immoralité qui lui ont valu en seulement deux ans, d'être attaqués par ses amis d'hier. Maintenant, que fait-on pour avoir la paix durable ? Voici la réponse de Fologo : "II ne peut y avoir de paix durable sans un minimum de justice sociale".
Que vaudra la fin de la guerre sans la sécurité ? Fologo en donne son avis. "La sécurité des personnes et des biens représente la condition essentielle de l'exercice de toutes les libertés publiques et de la cohésion sociale. La responsabilité des forces de Défense et de Sécurité dans le maintien de la paix reste fondamentale, voire cruciale." On retiendra surtout qu'à la tribune de l'ONG Elan, Dona-Fologo a fait le même constat que l'ensemble des Ivoiriens lucides. Mais, il n'est pas allé jusqu'au bout du constat. En homme prêt à suivre tous les pouvoirs en place, il a tenté de dédouaner le régime Gbagbo qu'il sert présentement. Il explique tous les maux qu'il a dénoncés par le seul fait de la guerre. Mais, la tricherie, la libéralisation de la CAISTAB, le pillage de l'Etat, le mépris et le népotisme sont-ils le fait de la guerre ?
Ouattara Chérif

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