jeudi 6 septembre 2007 par 24 Heures

Il n'y a pas eu de consultations dans plusieurs hôpitaux publics hier, conformément au mot d'ordre de grève lancé mardi dernier par le Syndicat national des cadres supérieurs de la santé (SYNACASS CI). De nombreux malades ont été contraints à retourner chez eux.

Des malades errant dans la cour des CHU à la recherche de médecins introuvables, des infirmiers tentant désespérément de justifier cette absence soudaine aux patients Hier, il n'y a pas eu de consultations dans plusieurs hôpitaux publics à Abidjan, au grand désarroi des populations.
Au service de médecine générale du CHU de Cocody, de nombreux malades ont été priés de regagner leurs domiciles.
Il n'y a pas de Docteur aujourd'hui, essayez d'aller voir ailleurs si on ne peut pas vous prendre, a lancé Docteur A.
K.
, aux patients qui l'attendaient depuis les premières heures du jour.
Le service de Pédiatrie, tout comme les autres, affichait porte close.
Une jeune dame, qui avait son bébé d'à peine deux mois entre les mains, était inconsolable.
Son compagnon ne décolérait pas.
Comment peut-on être aussi cruel ? Vous ne pouvez pas venir voir ce pauvre bébé qui souffre ? , a-t-il fulminé.
Au service de Cardiologie du CHU de Treichville, le spectacle était plus déconcertant.
Personne ! Le vigile à l'entrée nous a demandé gentiment de rebrousser chemin.
Ce n'est pas la peine.
Il n'y a personne.
Les médecins sont en grève , a-t-il assuré.
Toujours au CHU de Treichville, une ambulance était stationnée à la porte des urgences.
Il y avait de l'affluence, mais la grille était fermée.
Le Professeur dit de ne plus laisser quelqu'un entrer.
Il y a grève , lançait le gardien.
Le premier responsable du service, lui, a préféré se refuser à tout commentaire.
Je ne sais rien.
La presse, allez voir le directeur , a-t-il crié.
A la direction du CHU, le directeur, comme de coutume, était indisponible.
Dans ce triste tableau, une ambulance a fait son entrée, estampillée du sigle d'une clinique de la place.
Les parents très inquiets, ont lancé avant de s'engouffrer dans le véhicule avec leur malade : le pauvre a vraiment tort dans ce pays.
On va encore s'endetter et essayer de sauver notre fille en clinique .
Les quelques rares médecins trouvés sur place ont expliqué être venus honorer des rendez-vous avec des patients dont l'état nécessite un suivi strict.
La grève est illimitée.
J'ai donc voulu venir régler rapidement les dossiers délicats, quitte à confier certains patients à des cliniques, le temps de ce débrayage , a indiqué Dr A.
N.
Le personnel soignant (infirmiers, garçons et filles de salle) était au four et au moulin.
Les patients viennent s'adresser à nous, car il n'y a pas de Docteur.
Malheureusement, nous sommes limités et ne pouvons pas toujours les aider , a-t-il déploré.


A.E.O.

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