jeudi 6 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

Dans le cadre de la 5e édition du festival international du rire d'Abidjan (FIRA), le journaliste-écrivain Venance Konan, a animé hier une conférence publique sur le thème " l'utilisation des humoristes dans les médias (télé, radio et presse écrite) pour la consolidation de la paix " au palais de la culture de Treichville.

"Où en serait la Côte d'ivoire sans les humoristes ?", "où en serait le monde sans les humoristes" ? Telles sont les interrogations auxquelles a tenté de répondre Venance Konan, journaliste et écrivain, choisi par le comité d'organisation de la 5e édition du festival du rire d'Abidjan (FIRA) pour prononcer la conférence inaugurale de la manifestation. Il a fait un exposé sur le thème "l'utilisation des humoristes dans les médias (télé, radio, presse écrite) pour la consolidation de la paix". Pour lui, pendant que les hommes politiques cherchaient la solution à la crise ivoirienne dans les différentes résolutions, les humoristes, eux, sont arrivés à donner le sourire à ce peuple qui était désemparé. Il a conclu que ces derniers ont été pour beaucoup dans la consolidation de la paix qui pointe du nez en ce moment en Côte d'Ivoire. "Le monde ne serait pas vivable sans les humoristes. Par conséquent, je peux affirmer qu'ils sont indispensables à la vie", a-t-il déclaré sur un ton ironique qui s'adaptait d'ailleurs à la circonstance. Tout au long de sa communication, Venance Konan a reconnu que le rire est utilisé dans toutes les sociétés comme facteur de régulation des problèmes sociaux et pour mieux faire passer les messages. "C'est dans ce sens que la plupart des médias ivoiriens et même dans le monde entier ont un caricaturiste ou un humoriste qui joue le rôle d'éditorialiste. Et chaque journal qui a voulu jouer sa partition dans le processus de consolidation de la paix dans ce pays a su utiliser l'humour", a-t-il ajouté. Il a pris le cas du magazine " Gbich ! " avec ses titres " Fiaaaaaaaa ! " et " Re-fiaaaaaaaa " lors de la prise du pouvoir par le Général Robert Guéi et au lendemain du coup d'Etat de septembre 2002. "Les humoristes sont le plus souvent ceux qui disent les choses les plus justes à ceux qui nous gouvernent", a argumenté le conférencier. Il a regretté que pendant que dans les pays d'Europe, ce métier est reconnu et jugé à sa juste valeur, les pays africains continuent de considérer les humoristes comme des amuseurs publics. Le conférencier a cité en exemple des journaux ou des télévisions où les humoristes et les caricaturistes sont payés très cher. "Nous avons des sociétés qui ont besoin d'être repensées afin de donner la place qu'il faut aux personnes qui le méritent", a-t-il lancé. Pour finir, il a prodigué de sages conseils aux humoristes car pour lui, l'humour est un métier noble. Et les personnes qui le pratiquent doivent en être fières et se battre pour la valoriser. Le débat qui a suivi l'exposé de Venance Konan a permis aux différents comédiens et humoristes qui ont effectué nombreux le déplacement d'exposer certaines difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l'exercice de leur métier. Des ébauches de solution ont été données afin de professionnaliser ce secteur qui accueille aujourd'hui, de plus en plus de personnes. C'est le mardi 4 septembre dernier que s'est ouverte au palais de la culture de Treichville, la 5e édition du festival international du rire d'Abidjan (FIRA). Cette année, ce sont 7 pays qui se retrouvent dans la capitale ivoirienne pour célébrer le rire. En effet, Adama Dahico, le Directeur du festival a, depuis la 3e édition souhaité faire d'Abidjan , la capitale africaine du rire. Et il est petit à petit entrain de réussir ce pari. Cette année, ce sont les Bobodiouf du Burkina Faso, Sow Baïlo de la Guinée Conakry, Oncle Bazar du Bénin, Serges Abessolo du Gabon, Abdel Kader Diarra du Sénégal, Taxi compteur venu de la France et la crème des comédiens et humoristes ivoiriens, qui prendront part à cette manifestation qui au fil des éditions, gagne en notoriété. Au cours de la cérémonie d'ouverture, le principal initiateur du festival a rappelé que c'est une façon de faire la promotion de cet art qui est encore mal perçu sur le continent africain. Il compte pour ce faire, rendre un vibrant hommage à des animateurs de la télévision ivoirienne, qui ont permis de faire découvrir l'humour aux ivoiriens, au cours de la cérémonie de clôture prévue pour le dimanche 9 septembre prochain.

Solange ARALAMON

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023