jeudi 6 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

Le rideau est tombé mardi dernier sur la deuxième rencontre du comité d'évaluation et d'accompagnement de l'accord de Ouaga. Mais contrairement aux attentes des uns et des autres, les discussions sur la question des grades ont été renvoyées à plus tard.

Les parties ivoiriennes signataires de l'Accord de Ouaga et le facilitateur Blaise Compaoré se sont retrouvés mardi dernier dans la capitale burkinabé, dans le cadre du Comité d'accompagnement et d'évaluation pour faire le bilan du processus de paix. Et à la lecture du communiqué final de ce conclave, il ressort que la question relative aux grades des forces nouvelles n'a pas été tranchée. Ce qui est contraire à ce qui avait été annoncé, quelques jours avant la tenue de cette deuxième réunion du CEA, le débat de fond sur l'acceptation des ?'grades Soro dans l'armée ivoirienne n'a pas eu lieu. Et de sources introduites, c'est à dessein que le président Blaise Compaoré a décidé de la mise en veilleuse de cette question qui, on le sait , suscite beaucoup de passion tant sur les bords de la lagune Ebrié que dans les zones sous contrôle des Forces Nouvelles. Nos sources expliquent, en effet, que si pour cette deuxième rencontre du CEA, l'on a préféré reporter les débats aux semaines à venir, c'est principalement pour deux raisons. La première relève du fait que lors de la première réunion du Comité d'accompagnement et d'évaluation de l'Accord de Ouaga, le facilitateur a discuté de cette question avec les politiques des différentes délégations ivoiriennes. Mais les faits attestent que la méthode n'a pas porté. Puisque les militaires, premiers concernés par cette question de grades, ont estimé qu'ils n'ont pas été consultés par ceux qui étaient allés discuter du sujet à Ouaga. C'est donc fort de cet enseignement que le président Blaise Compaoré a voulu rectifier le tir. Par ailleurs comme le stipule le communiqué final de cette deuxième réunion du CEA, le facilitateur a annoncé qu'il recevra prochainement les principaux acteurs concernés par la question des grades afin de trouver une solution consensuelle?. Les Généraux Mangou et Bakayoko seront donc dans deux semaines à Ouaga pour en discuter avec Blaise Compaoré. Le président du Faso a, selon nos sources, choisi cette option parce qu'il estime qu'entre militaires, les choses passeront mieux. Mais avant cette rencontre, qui va en principe définitivement trancher sur la question, les deux chefs d'états-majors vont retrousser les manches pour sensibiliser leurs troupes respectives. Mangou et Bakayoko doivent en effet leur expliquer les sacrifices à consentir de part et d'autre pour que le processus de paix aille de l'avant. Mais déjà, il semble que les décisions qui seront arrêtées à l'issue de la rencontre entre le facilitateur et les deux généraux ivoiriens ne seront pas différentes de ce qui se susurre à Abidjan. Du côté de la Présidence de la République, on révèle en effet que le Chef de l'Etat et le premier ministre se sont accordés sur le fait que les éléments des Forces nouvelles pourront conserver leurs grades à la seule condition que les éléments des FDS de la même promotion qu'eux avant la guerre aient eux aussi reçu, entre temps, les mêmes grades. Dans le cas contraire, s'ils veulent vraiment réintégrer l'armée nationale, ils devront abandonner les galons acquis pendant la rébellion.

Mireille Abié

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