jeudi 6 septembre 2007 par Le Patriote

Laurent Gbagbo, le chef de l'Etat ivoirien et candidat déclaré du Front Populaire Ivoirien à la prochaine présidentielle, n'a aucune considération, pour les cadres ou militants qui quittent l'opposition pour le camp présidentiel. S'il ne méprise pas Zémogo Fofana et ses amis qui viennent de créer l'ANCI, il les infantilise lourdement. Il l'a dit ouvertement au confrère burkinabé, Sidwaya , du 4 septembre 2007. C'est comme cela en Afrique. Ce que les gens ignorent, et je prends l'exemple du Front Populaire Ivoirien que j'ai dirigé, c'est que si les cadres qui sont pressés d'arriver aux affaires de l'Etat, se rendent compte que telle ou telle famille politique n'est pas sur le point d'arriver au pouvoir, ils la quittent. Ils vont directement soit dans le parti du Président de la République, soit dans une autre formation qui va faire alliance avec le parti du Président pour pouvoir négocier des postes. , dit- il sèchement. En d'autres termes, les Zémogo Fofana, Jean Jacques Béchio et Ali Keita, qui ont quitté récemment le Rassemblement des Républicains du Président Ouattara l'ont fait, malgré leurs dénégations, rien que pour négocier des postes . Et bien entendu, qui dit poste , dit forcément la quête de moyens, pour agrémenter l'existence. C'est peu de le dire. La sortie de Laurent Gbagbo apporte du grain à moudre au quotidien Le Patriote et à tous ceux qui ne cessaient de clamer qu'une affaire de postes et de gros sous a guidé le mouvement des anciens dissidents du RDR. Le temps a fini par dissiper le vulgaire brouillard appelé ANCI. Les dirigeants du nouveau parti n'ont donc aucune conviction politique. Ils ne veulent exister qu'en étant à la périphérie du pouvoir, pour récolter des prébendes et des subsides. Personne n'était dupe. Comment pouvait-on comprendre que ceux qui, comme Béchio et Ali Keita ont souffert le martyre sous la refondation, au point de prendre le chemin de l'exil, deviennent subitement dociles, pour se transformer en hérauts du FPI ? L'argent, le démiurge des temps nouveaux et les postes vont bien des miracles. Non content de les présenter comme de vils profiteurs, Gbagbo donne le poids réels des tenants de l'ANCI. Ils ne représentent rien, sinon eux-mêmes dans le paysage politique ivoirien. Assurément, une belle expression de reconnaissance de la part de ceux qui voulaient donner l'illusion de casser le RDR. En tout cas, c'est la formation de M Ouattara qui gagne à se faire débarrasser de personnes que ceux qui ont démarché, voient comme des poids morts et de vils prébendiers.

Bakary Nimaga

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