jeudi 6 septembre 2007 par Fraternité Matin

Dans les institutions des forces de défense et de sécurité, le respect de la hiérarchie est quasiment sacré. A tel point que beaucoup de civils qui viennent momentanément y exercer certaines fonctions prennent le pli. Sans prétention aucune, je pense que je fais tout ce qui est humainement possible pour respecter mes chefs et leur obéir. aC'est le ministre d'Etat Lida Kouassi Moïse qui m'a nommé chef du cabinet civil en mai 2001. M. Kadet Bertin qui était directeur de cabinet, m'a promu directeur de cabinet adjoint quand il a été nommé ministre, au plus fort de la guerre en octobre 2002. Il y a eu ensuite les ministres Assoa Adou, René Amani, Aphing Kouassi René. Aujourd'hui, je suis au service du ministre Amani N'Guessan Michel que je connaissais à peine et qui a bien voulu me garder dans son cabinet.
Alors vous comprendrez que je ne puisse pas tolérer le comportement du commissaire de police Goba Ignace qui, sachant bien que je suis le directeur de cabinet adjoint du ministre de la Défense, m'a quasiment séquestré arme au poing dans la brigade de gendarmerie de Lakota, en compagnie de quatre policiers armés de kalachnikovs. Après le comportement désobligeant du sergent-chef Yapoga Odi Jean Ghahiri, je me suis rendu à la brigade de gendarmerie de Lakota pour rendre son laissez-passer au commandant de brigade ou au commissaire de police lui-même.
Je ne connaissais pas le commissaire Goba, je l'attendais et j'étais donc heureux quand il est entré à la brigade. Mais j'ai vite déchanté, puisque bien que j'aie décliné mon identité, il m'a jeté au visage des termes orduriers et insultants. En voici quelques morceaux choisis: Je m'en fous, tu n'es rien, tu es un vaurien, un chien, un va-nu-pieds. Tu ne sortiras pas vivant d'ici si tu ne me donnes pas les papiers de mon agent. Ta mère con, je vais te tuer et il n'y aura rien, etc.. Le commissaire Goba a même donné l'ordre aux policiers de chambrer, c'est-à-dire d'engager des balles dans les canons de leurs armes de guerre. Des personnes qui m'accompagnaient (le chanteur Konan Ebongué, le journaliste Goudalé Jean, Mme Zabi Aline, la chanteuse Jiji Rolande en pleurs) étaient stupéfaits. Devant le comportement pour le moins irrévérencieux du commissaire Goba, j'ai décidé de remonter dans mon véhicule de commandement pour regagner Abidjan.
Le commissaire et ses hommes m'ont empêché par la violence d'avoir accès à mon véhicule. Cela a donné lieu à des échauffourées musclées avec les gendarmes qui me protégeaient.
L'adjudant-chef Memel a réussi à me mettre à l'abri dans son bureau. Dehors, le commissaire et ses hommes hurlaient des injures et voulaient avoir accès à moi. Ne pouvant pas me résoudre à accepter cette quasi-séquestration dans une unité militaire, je suis sorti pour remonter dans mon véhicule. La lutte entre les gendarmes et les policiers a gagné en ampleur.
L'adjudant-chef Memel m'a à nouveau conduit dans son bureau malgré l'adversité du commissaire Goba qui a tenté d'y accéder par la violence. Pour m'ôter tout doute sur la nature de l'individu dont les yeux étaient masqués par des lunettes noires, j'ai formulé une interrogation: Ai-je affaire à un officier de police ou à un chien enragé ? Pour toute réponse le commissaire Goba m'a répété: Ta mère con. Quand, pour la troisième fois, j'ai voulu quitter les lieux, les gendarmes m'ont enfermé dans le magasin d'armes pour renforcer ma protection. Un gendarme et mon garde du corps, le soldat de première classe Dalé Debré Aimé ont pris position devant le magasin. Lorsque le commandant de brigade, l'adjudant chef N'Takpé est arrivé, on m'a sorti du magasin d'armes et j'ai été conduit dans son bureau. Le commissaire Goba s'est alors lancé dans une logorrhée des plus insoutenables. Ne pouvant accepter, dans des conditions d'humiliation qui n'avaient que trop duré, une confrontation avec le commissaire Goba et son agent, qui auraient dû se mettre sous mes ordres, j'ai déclaré au commandant que je quittais la brigade. . Pour clore mon propos, je voudrais remercier le ministre de la Défense qui m'a prodigué de sages conseils. Mes remerciements vont aussi au Général de division Kassaraté Tiapé et au directeur de la police nationale qui m'ont écouté avec la plus grande courtoisie. Je les respecte et ils me le rendent bien. Enfin, je voudrais féliciter le commandent de brigade N'Takpé, l'adjudant-chef, Memel, ses hommes le sergent Fofana, mon conducteur, le soldat de première classe Dalé Débré, mon garde du corps, pour le self-control dont ils ont fait preuve. Sans cela, l'occupation de la brigade de gendarmerie par le commissaire Goba et les agents de police armés de fusils de guerre aurait pu donner lieu à un affrontement aux conséquences imprévisibles. Tout ce que je ferai par la suite aura pour objectif de défendre l'honneur de toutes les mères qui ne doivent pas être impunément injuriées dans ce qu'elles ont de plus intimes, ainsi pour que pour la dignité des citoyens honnêtes qui sont bafoués par quelques agents de polices indignes.


GBALE DAPLEU LAZARE
Directeur de cabinet civil et militaire adjoint

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