jeudi 6 septembre 2007 par Fraternité Matin

Des Camerounais, Nigériens et Ghanéens sont en ce moment placés sous mandat de dépôt à la MACA. Leurs complices sont en fuite. La justice ivoirienne se refuse à communiquer leur identité, car l'enquête menée, tant au plan national qu'international, suit son cours pour démanteler un vaste réseau d'escrocs. Depuis 2005, certains membres de cette bande dont des Camerounais, des Nigériens et des Ghanéens ont été arrêtés et sont placés sous mandat de dépôt à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca, prison civile). Leurs complices qui sont en cavale, continuent de sévir. Leur technique consiste à faire usage du nom de certaines personnalités pour appâter leurs victimes et abuser d'elles. C'est ainsi que se présentant comme les collaborateurs du cabinet Kossougro à Abidjan, ils ont fait la preuve de leur. A Bamako (Mali), ils ont eu raison de la vigilance de Mme Maïga Mariam Ballo. Se présentant comme des émissaires de la maison Bill Gates Foundation et collaborateurs dudit cabinet, ils lui ont annoncé qu'elle a gagné 100.000 dollars à un jeu. Pour le transfert des fonds sur son compte, ils ont réclamé 175.000 FCFA. En France, ils ont mis le grappin sur une Française dont le nom ne nous a pas été révélé, pharmacienne de son état résidant à Nice. Celle-ci aurait, selon eux, remporté aussi d'importants lots à un jeu organisé en Côte d'Ivoire. Ne se doutant de rien et après avoir été dépouillée d'une forte somme d'argent (gardée secrète) pour, selon eux, accomplir les procédures d'usage, cette dernière est même venue, à leur invitation, à Abidjan où ils l'ont logée dans un hôtel de Biétry. Elle va retourner bredouille. Ils ne l'ont pas seulement tournée en bourrique; ils l'ont contrainte à payer ses frais de séjour dans l'hôtel. A son retour en France et réalisant, sans doute, l'escroquerie dont elle venait d'être victime, elle a saisi les juridictions compétentes de son pays pour mener une enquête. Des policiers français ont débarqué à Abidjan et se sont mis en relation avec le procureur de la République près le tribunal de 1ère instance d'Abidjan-Plateau, surtout qu'un cabinet d'avocat est cité dans cette escroquerie. Informé de cette affaire à laquelle son nom est mêlé, Me Kossougro Séry, avocat au Barreau d'Abidjan, a, à son tour, porté plainte contre X. La franche collaboration entre les magistrats ivoiriens, Interpol et les autorités françaises a permis de mettre hors d'état de nuire certains de membres de ces escrocs internationaux qui opèrent principalement aussi bien en Côte d'Ivoire qu'au Mali et en France. Utilisant toujours le nom de Me Kossougro, ils ont tenté d'abuser d'un prêtre à Abidjan. Qui a été bien inspiré de ne pas prendre leurs propositions pour paroles d'Evangile. Les enquêtes et les instructions suivent activement leur cours au 2ème cabinet d'instruction du tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau. De nombreuses personnes ont déjà fait les frais de leurs indélicatesses. A certains, le réseau dit que leurs correspondants ou relations en Europe, aux Etats-Unis ou au Canada leur auraient envoyé, au port de San-Pedro, des marchandises généralement de l'électroménager (téléviseur, réfrigérateur, climatiseur, chaîne Hi-Fi, etc). Ils leur réclament souvent entre 150.000 et 250.000 FCFA, à expédier par des méthodes qui ne laissent aucune trace (Western union ou Money express notamment), pour le transport des marchandises jusqu'à Abidjan et les pots-de-vin à verser aux agents des forces de l'ordre. A d'autres, ils annoncent que la chaîne cryptée (Canal+ Horizon) leur aurait fait gagner, pour leur fidélité, des années d'abonnement gratuit. Mais ils devront mettre la main à la poche pour la réalisation de quelques travaux d'installation ou la réception d'une nouvelle antenne parabolique.
On l'aura constaté, ces escrocs ont plusieurs cordes à leur arc. Malheureusement, leurs nombreuses astuces ne sont pas toujours inopérantes.

F. M. Bally

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023