Les producteurs de café-cacao de la région du Moyen-Comoé, membres de plusieurs coopératives agricoles nationales ne sont pas contents. Ils ont organisé le week-end dernier un point de presse pour se faire entendre. M. Boa Stéphane, ex-vice-président de la Confédération syndicale agricole de la Côte d'Ivoire (COSACI), l'un des principaux animateurs de cette rencontre, a indiqué que le prix indicatif fixé par la BCC n'arrange pas les producteurs. Depuis plus de 6 ans, nous avons constaté que les pouvoirs publics font une mainmise sur la filière. Tous les prélèvements qui ont été faits sur nos produits sont dans les mains d'un groupe d'individus. Il y a trop de structures autour de la filière. Nous demandons au Président Laurent Gbagbo de supprimer toutes ces structures de la filière café-cacao à savoir : la BCC, le FGCCC, le FDPCC, l'ANAPROCI et la FRC qui tuent les revenus des producteurs, a-t-il indiqué. Toujours selon Boa Stéphane, les produits sont payés à bas prix. A cela s'ajoutent les tracasseries et rackets des Forces de défense et de sécurité sur les routes, ainsi que le manque de produits phytos pour l'entretien des plantations. Pour lui, avec le prix indicatif, les producteurs n'arrivent plus à se soigner, ni scolariser leurs enfants. Le Président Gbagbo nous demande d'aller à la paix, mais pour aller à la paix, il faut des hommes, si nous mourrons de jour en jour avec qui ira-t-il à la paix, s'interroge-t-il. Les producteurs de l'Indénié souhaitent le retour immédiat de l'ancienne Caisse de stabilisation. Selon eux, les gestionnaires ont pillé des centaines de milliards sur le dos des producteurs. Nous prions le Président Gbagbo de mettre fin à la libéralisation de la filière café-cacao, a-t-il indiqué.
Faisant les décomptes des prélèvements des 6 dernières années de 2001 à 2007, Boa Stéphane a révélé qu'ils varient de 100 à 200 milliards de francs CFA par an. En tous cas, nous avons tout les yeux tournés vers lui pour une solution définitive, ont-ils conclu.
Souri Koné
Correspondant régional