jeudi 6 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le président du Mouvement ivoirien des Consommateurs organisés et Méthodiques (MICOM) fait un rappel des nombreuses interpellations qu'il a faites aux autorités ivoiriennes sur les augmentations anarchiques des prix. Dans cette énième contribution, il interpelle directement le chef de l'Etat et le premier ministre sur les dangers de leur mutisme. Face à la flambée des prix des produits de première nécessité, nous voulons au nom du mouvement que nous dirigeons, attirer l'attention de toutes les ivoiriennes et tous les ivoiriens sur ce qui apparaît comme un laisser aller des autorités de notre pays face à la rébellion des certaines entreprises décidés de faire voir de toutes les couleurs aux consommateurs qui n'en peuvent plus contre l'inflation galopante. Le Micom entend également prévenir le gouvernement et le président de la république des conséquences du diktat sur le climat politique. Mais avant cela, nous tenons à faire un rappel des différentes protestations de notre mouvement lors des augmentations successives des prix depuis près de deux ans. Dans un courrier daté du 26 Juin 2006, nous avions dénoncé l'augmentation du prix du ciment qui visiblement était de trop en ce sens que la tonne qui était à 35000 FCF A est passée à 90000 F cfa. Et le gouvernement, par le truchement du ministre Dosso Moussa et les sociétés évoluant dans la cimenterie ont été saisies. Après avoir engagé une polémique inutile avec, le ministre Dosso avait fini par interpellé les dites entreprises en leur exigeant de revenir aux anciens prix. Ces entreprises ont fait la sourde oreille en obtempérant outre mesure. La situation n'a pas changé et le peuple a fait le triste constat de l'inaction du gouvernement dont l'autorité n'a pas été respectée. Ensuite, le prix du pain a grimpé sans qu'aucune autorité ne daigne s'enquérir des incidences de cette hausse sur la vie d6S ménages. Le prix du pain qui est passé de 125 FCF A à 150 FCF A risque dans les jours prochains de passer à 200fCF A. Le Micom s'est insurgé contre cet état de fait mais personne n'a prêté attention puisque notre mouvement n'a pas pris les rues. A ce niveau, il est bon de rappeler que nous fondons toujours notre action
font à leur tête. Elles doivent pratiquer les anciens prix sinon nos dirigeants accréditeront la thèse selon laquelle, ils ne peuvent rien contre ces entreprises pour la simple raison qu'ils y sont actionnaires. Et ce genre de dirigeants actionnaires dans des entreprises, nous n'en voulons plus. L'attitude des entreprises et le silence des autorités sont plus que suspects. Aussi disons-nous que cette situation ne saurait être sans conséquence pour le processus de paix en cours. Nos dirigeants ne voient-ils pas que tous les ingrédients d'un soulèvement populaire sont réunis et qu'il suffit d'une petite détonation. Nous ne sommes pas des oiseaux de mauvais augures et nous n'avons pas l'intention de gêner le processus de paix mais nous ne pouvons plus rester stoïques devant nos souffrances et nous pensons légitimement que nos dirigeants nous poussent à dévoyer notre combat pacifique. C'est ici le lieu d'interpeller vivement le président Gbagbo et le premier ministre Soro sur leur rôle dans cette situation qu perdure. S'ils ne font rien, l'accord de Ouaga sera hypothéqué car nous allons demander à chaque citoyen de prendre ses responsabilités où qu'il se trouve. Gbagbo et Soro doivent sortir de leur laxisme dans la mesure où 1 'histoire en Afrique montre bien que la paupérisation du peuple est le meilleur levain pour tous les aventuriers qui rêvent de moyens anti démocratique pour arrivés au pouvoir. En laissant la situation traîner, ils conditionnent insidieusement le peuple à accueillir et accepter le premier" sauveur" qui surgira. En tout état de cause si le silence de toutes les institutions nous oblige à prendre les rues, nous ne ferons toutes fois pas plaisir à ceux qui espèrent un cafouillage monstre. A toutes foins utiles, nous voudrions rappeler aux uns et aux autres que l'Etat est ensemble de peuples qui s'organisent satisfaire ses besoins et exigences. C'est donc le peuple qui choisi ces représentants pour le servir. Dès lors que vous sentez le besoin de ne plus servir ce peuple là, il vous appartient de démissionner et si cela ne peut se faire, le peuple prend ses responsabilités. Que nos dirigeants sachent que le roi détient son pouvoir du peuple qui le lui consent et que par délégation celui-ci nomme ses notables qui détiennent aussi une autorité sur les citoyens mais sont responsables devant le roi. Donc le roi et tous ses notables rendent compte au peuple. La société ivoirienne a évolué n'en déplaise à ceux que la guerre a enrichi et qui ont intérêt à ce qu'une autre déflagration se produise pour perpétuer leurs richesses et intérêts. Le Micom espère vivement que son appel sera cette fois revendicative dans le respect des dispositions légales en vigueur. C'est ainsi que le Micom a utilisé la voie légale pour protester contre la hausse du prix du savon, de l'huile, du riz, de la viande et du sucre. Apparemment toutes nos récriminations et observations sur les dangers de la flambée des prix n'ont ému personne au sommet de l'Etat. Nous en voulons pour preuve, le black-out qui a été fait sur nos courriers de protestations envoyés à touts les grandes institutions de la république (Assemblée Nationale, Conseil économique et social, Grande Chancellerie, Primature, Présidence de la République) le 10 Août 2006. Rassérénées par ce mutisme, d'autres entreprises ont emboîté le pas et pratiquent des prix insupportables. Le cas le plus flagrant est l'augmentation du prix des bouteilles de gaz butane dont la bouteille de 1500 est vendue à 2500 Fcfa et celle de 3500 Fcfa à 5000Fcfa. C'est sciemment que nous nous sommes gardés d'évoquer les prix pratiqués par la CIE et la SODECI dans la mesure un chapitre entier y sera consacrer prochainement. Voici à ce jour le tableau non exhaustif de nos protestations qui sont en fait ce que reprouvent toutes les couches socio professionnelles du pays. Comment peut-on rester sans réaction devant un tableau aussi sombre qui plus qu'évocateur de la diminution du pouvoir d'achat donc des salaires et de la croissance de la pauvreté dans les milieux défavorisés. Tirant les conclusions de l'inertie des autorités compétentes en la matière, nous estimons que la flambée des prix a atteint les limites du supportable. Le constat que nous faisons est implacable. Nos dirigeants sont tous focalisés sur les élections et les postes qu'ils pourront obtenir plutôt que de se préoccuper du bien être des populations qu'ils aspirent diriger. L'exécutif a démissionné et n'assure plus son rôle de protecteur du consommateur. Son mutisme est incompréhensible à l'aune de tous les moyens de pression qu'il a pour mettre les entreprises en demeure. La souffrance des populations est atroce car alors que les salaires sont bloqués depuis 25 ans, les prix eux grimpent depuis 15 ans. Comme nous le signifions, cela équivaut à une diminution des salaires.
Ce qui pourrait advenir
si rien n'est fait. Pour une énième fois nous appelons le gouvernement à prendre ses responsabilités en prenant des décisions unilatérales et fermes à l'encontre des entreprises qui se croient dans un no man' s land et en entendu et permettra à l'exécutif de mettre fin définitivement à la souffrance des consommateurs qui ne seront pas dupes lors des élections futures car c'est vraisemblablement celui qui aura ?uvré pour eux qui sera leur choix.

Me Ouattara
Dougnimata Ahmed
Président du MICOM

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