La décision de révocation de Bernard Kouassi, Pca de Sifca-Coop, par Henri Amouzou, est nulle et de nul effet ". Telle est la réaction du comité des sages de l`Association nationale des producteurs de Côte d`Ivoire (Anaproci) au débarquement du PCA de Sifca-coop, le 28 août dernier par le président du conseil de gestion du Fdpcc. Ils l`ont fait savoir au cours de la réunion qu`ils ont tenue, hier, à l`immeuble Caistab, au Plateau. Amouzou ne peut pas mettre Bernard Kouassi dehors, sans le consentement des sages", a déclaré Jules Bationo, leur porte-parole. C`est que le comité affirme ne pas avoir été associé à la prise de cette décision qu`il qualifie "d`ignoble". Ils reprochent au président du conseil de gestion du Fdpcc d`avoir arrêté cette mesure de façon unilatérale. Ils condamnent son acte qui a tendance à venir en rajouter aux remous qui secouent la filière café-cacao. Cela, d`autant plus que depuis quelque temps, le président de la Bcc, Tapé Do, a entrepris des consultations pour "écouter" tous les acteurs de la filière. L`objectif de cette entreprise est de "rechercher ensemble les solutions aux problèmes" qui les divisent. Dans cette optique, demain, il va offrir la possibilité à Henri Amouzou, de dire pourquoi il a mis le Pca de Sifca-coop dehors. Selon Tapé Do, le président du Fdpcc "doit accepter de communiquer" pour aider au retour de la paix dans la filière. Il a attribué les problèmes que connaît la filière au "manque de communication ". A ceux qui parlent de faire partir Amouzou de la tête du Fdpcc pour mettre fin aux querelles qui perturbent cette structure, il conseille la prudence. L`argument de Tapé Do est que ce départ ou celui de tout autre président d`une structure de gestion du café-cacao, ne garantira pas l`accalmie. Bien au contraire, cela va compliquer davantage la situation parce que "chacun va aller créer une organisation pour revendiquer et contester encore ". Aussi, a-t-il recommandé aux producteurs de se concentrer sur les questions d`enjeu qu`est la décentralisation à travers les magasins généraux. Il va falloir dans le même temps donner les moyens à chaque région de faire fonctionner son usine, a-t-il déclaré, s`agissant de Sifca-coop. Les producteurs du Bas-Sassandra aussi. Les producteurs du Bas-Sassandra ne sont pas, eux aussi, d`accord avec la décision de révocation du Pca de Sifca-Coop, par Henri Amouzou. Ils ont manifesté leur désapprobation à travers une déclaration lue par leur porte-parole, N`Guessan Yao, hier, à l`Immeuble Caistab, au Plateau. " Les paysans du Bas-Sassandra ne se reconnaissent pas dans le nouveau conseil d`administration de Sifca-coop ", ont-ils déclaré. Ils affirment que Amouzou a agi de façon unilatérale, bafouant les droits de tous les autres responsables de structures. En conséquence, ils sollicitent le Chef de l`Etat pour mettre fin aux querelles qui divisent la filière café-cacao. Zobo Raphaël accuse le Chef de l'état. Le Président Laurent Gbagbo est l`auteur du désordre qui règne dans la filière café-cacao", selon Zobo Raphaël, président d`une coopérative agricole dénommée Awané. La raison de ses accusations, c`est le "silence du Président devant le désordre qui règne dans la filière alors qu`il a le pouvoir d`y mettre fin". Zobo Raphaël va plus loin en l`accusant "d`être la caution de ceux qui défient la loi". Il en veut pour preuve, le refus du conseil de gestion du FDPCC de mettre fin à son mandat alors que celui-ci a échu depuis février dernier, comme l`indique le décret signé par le Chef de l`Etat. Devant cet état de fait, il conseille aux producteurs de ne plus accepter les prélèvements sur leurs récoltes tant que Amouzou sera à son poste.
Évelyne Aka