mercredi 5 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Le secrétaire général adjoint de l'UDPCI chargé de l'organisation et de la mobilisation a effectué du 31 août au 03 septembre dernier une tournée de mobilisation et de sensibilisation dans le département de Bloléquin. Cette seconde tournée qui intervient plus d'une semaine après celle effectuée dans la région suite à la levée de deuil de son défunt père a été l'occasion pour Blé Guirao de cracher ses vérités toutes nues et crues aux cadres FPI de la région. C'était le vendredi 31 août au foyer des jeunes de Bloléquin à l'occasion de la journée de réconciliation organisée par "La jeunesse réconciliée du Moyen Cavaly" qui a réuni de nombreux jeunes et cadres des différents partis politiques excepté le Front populaire ivoirien (FPI). Il en a profité pour lancer un message de paix et de développement aux jeunes.
Les vérités crues de Blé Guirao
aux cadres FPI
"Aujourd'hui, tu peux être PDCI, RDR, UDPCI, FPI mais la question qui se pose c'est qu'est-ce que tu as apporté à ta région, qu'est-ce que tu as apporté à la terre qui t'a vu naître () Jeune du Moyen Cavaly, la guerre a causé plus de dégâts dans notre région. Aujourd'hui nous sommes dans une phase de développement, je voudrais vous engager à entrer inexorablement dans la phase du développement". Aux cadres du FPI de la région, il a dit : "Je suis malheureux parce que le FPI n'est pas présent ici parce que la vérité, quand elle est nue, est belle. J'aurais voulu que le FPI soit là pour qu'on dise aux jeunes, aux parents qu'on leur a menti dans cette région de Bloléquin et c'est ce qui a fait que notre département est en retard () Comment pouvez-vous comprendre que Bloléquin qui a des cadres dans l'administration et au plus haut niveau, soit dans cet état ? Bloléquin aujourd'hui est comme il y a vingt ans en arrière () Il y a des cadres qui ont des hautes fonctions ici mais qui préfèrent aller investir sur les côtes d'Azur, en Europe, aux USA, dans les maquis et les cabarets et qui oublient leur région". Revenant sur la question des allogènes qui ont été chassés de leurs forêts, Jean Blé Guirao s'est indigné : "Comment pouvez-vous comprendre qu'ici on chasse les allogènes et qu'on les recueille à Guiglo pour travailler dans les plantations" ? La jeunesse de Bloléquin, en organisant cette journée de la réconciliation, a voulu montrer aux yeux de tous que désormais, fini la rancoeurs, fini les querelles, fini la guerre et que l'heure est désormais à la réconciliation, au pardon, à la paix, gage de développement pour leur région. Mais tous ces mots, sans la présence de tous les acteurs de la vie politique, sont vains. Raison pour laquelle, Jean Blé Guirao, jeune de Bloléquin, qui parrainait la cérémonie de la jeunesse réconciliée du Moyen Cavaly n'est pas allé par quatre chemins pour crier sa colère, son indignation et sa désolation face à l'absence du FPI à cette cérémonie. Il a aussi fustigé le comportement des cadres (FPI) qui n'ont rien apporté à la région : "La jeunesse du Moyen Cavaly a réuni sur un même plateau les jeunesses du FPI, du PDCI, du RDR et de l'UDPCI. Je suis ému d'être ici et en même temps j'ai un sentiment de désolation. A côté des camarades du PDCI, du RDR et de l'UDPCI, j'aurais voulu voir un cadre du FPI assis à nos côtés pour qu'ensemble nous disions que ce que nos jeunes frères ont fait est sincère. Et que désormais nous sommes ensemble pour que Bloléquin se développe. Malheureusement, les aînés n'ont pas encore compris et c'est dommage", s'est-il offusqué. Poursuivant son propos, l'ex-président de la jeunesse de l'UDPCI a indiqué : "Comment pouvez-vous comprendre qu'on chasse tous ceux qui ne sont pas Guéré de nos terres et qu'à côté, à 200 mètres, on les recueille et ils travaillent" ?
Après son message fort aux cadres, le secrétaire général adjoint de l'UDPCI s'est adressé aux jeunes et aux miliciens de sa région.
Le message aux jeunes de Bloléquin, aux miliciens et au COJEP local. "Jeunes de Bloléquin, aujourd'hui, je vous engage dans le combat du développement. La question que nous devons nous poser, c'est qu'est-ce que nous devons faire pour qu'il y ait plus d'écoles, plus de centres de santé dans notre région. On ne doit plus se poser la question de savoir combien de maisons j'ai cassées, combien de barrages j'ai érigés pour empêcher les paysans de vendre leurs produits. La question que nous devons nous poser est de savoir ce que nous avons fait pour aider nos parents, nos frères, nos s?urs. Est-ce que je suis en conformité avec moi-même et avec ma conscience ? () Je voudrais engager les jeunes au combat du développement, parce que le combat de la résistance est terminé", a réaffirmé Blé Guirao. A l'endroit du président local du COJEP Blé Killer, il a dit : "Maintenant, nous sommes en instance de la paix, de la réconciliation et du développement. Merci d'avoir compris que Blolequin est en retard. Merci d'avoir compris qu'à un moment donné, nous avons été manipulés, instrumentalisés. Mais aujourd'hui, nous devons regarder dans le sens du développement. Je voudrais vous dire qu'entre Blé Goudé et moi il n'y a pas d'animosité même si nous ne sommes pas d'accord sur le plan idéologique. Merci beaucoup d'avoir compris que la politique ce n'est pas la guerre, que la politique ce n'est pas les assassinats". Quant au commandant Oulaï Tako chef d'une milice à Bloléquin, le secrétaire général adjoint de l'UDPCI, fils de la région, lui a dit ceci : "Ils ont fait leur combat à eux. Au moment où l'on parle de désarmement, de DDR, d'intégration et d'insertion des combattants, il faut qu'ils soient pris en charge par tous les programmes. Au moment où ceux qui ont combattu à Guiglo, au Nord, au Sud, au Centre doivent être pris en compte, il faut qu'ils soient pris aussi en charge, il ne faut pas que par nos politiques politiciennes, par nos intérêts égoïstes, égocentriques, les jeunes de Blolequin soient oubliés. Quand ils seront pris en compte, il faut qu'on tourne la page de la guerre pour le développement. La Côte d'Ivoire vient d'avoir 193 milliards de don. Nous sommes dans le post- crise, il faut que chacun de nous fasse en sorte que Bloléquin qui a connu la guerre ne soit pas oublié", a-t-il lancé.
Jean Prisca
Envoyé spécial à Bloléquin

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