mardi 4 septembre 2007 par Flashafrik

Après les tracasseries et la face cachée de la capitale gabonaise, nous sommes entrés dans l'univers de tous les excès. Drogue, alcool, sexe et, pour parler comme les Anglais, sea and sun.
Marihuana et alcool rythment les soirées Les Gabonais sont des noceurs impénitents. Comme partout en Afrique centrale, la bière est très prisée et coule à flot toute la journée. Dans les quartiers chauds comme ceux d'Owendo, la cité portuaire, la guerre des décibels et des casiers fait rage dans les maquis. Au couloir de la mort, la rue princesse locale, Marijuana et alcool rythment les soirées du petit peuple et certains fêtards riches que les chichis des quartiers huppés ennuient. Et si vous vous y retrouvez à la fin mois, c'est gâté. Au Gabon, la fin du mois c'est pour la plupart des travailleurs, le 25. Le dimanche, l'attraction c'est la traversée de la mer pour rejoindre Pointe Denis, une presqu'île paradisiaque, où les privilégiés se retrouvent pour comparer leurs bateaux, et se détendre. Mais pour les nombreux autres, il reste le bord de mer de la capitale. Les boucantiers locaux Un peu déçus par le buffet de l'hôtel Tropicana où nous avons décidé de déjeuner, mon hôte et moi longeons la plage. C'est alors que ma journée s'illumine avec le passage d'une bande d'ados, imitant les boucantiers d'Abidjan. Avec du sable blanc sur les cheveux et en guise de barbe. Ces fans de Doug Saga, parcourent la plage en jetant des liasses de billets de banque factices. Je les arrête pour des photos. Pour le Gabon, comme pour la plupart des pays francophones, la culture ivoirienne reste le métronome. Dans les discothèques et autres maquis, DJ Lewis, Maréchal DJ, ont repoussé les zazous congolais dans leurs derniers retranchements. On ne compte plus les passages d'artistes ivoiriens dans la capitale gabonaise. Ma famille a conquis les foyers gabonais. Les chemises de Bohiri et les seins de Nastou sont-ils vraiment réels, les lolos de la chérie de Meilhac ? ?, me demande Arlette. Moi aussi je lui avoue que j'aimerais vérifier. Grincements de dents Si les Ivoiriens ne sont pas si nombreux au Gabon, ce n'est pas le cas des autres ressortissants d'Afrique de l'Ouest. Venus dans le sillage des immigrants sénégalais qui se sont installés déjà du temps de la colonisation, Maliens, Béninois et autres ressortissants d'Afrique centrale forment un bel écran de protection entre les autochtones et les Français. Schéma classique dans les pôles économiques de l'Afrique francophone. Un bouclier qui peut sauter à tout moment, comme en Côte d'Ivoire. Au Gabon, on dit : je vais chez le Malien, pour dire que l'on va à la boutique du quartier. Mais l'immigration commence à faire grincer les dents des autochtones qui représentent 2/3 de la population. Tout peut arriver Même si Omar Bongo arrive encore à payer les fonctionnaires, les temps sont durs. Le fossé se creuse de plus en plus entre la richesse insolente et la gabegie d'une minorité de courtisans et la misère de la majorité. Minés par le chômage et la vie chère, les délestages, le surchauffement du climat social, les Gabonais retiennent leur souffle. L'avenir avec les richesses pétrolières qui s'amenuisent, semble encore plus sombre. Et tout peut arriver à tout moment.

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