mardi 4 septembre 2007 par Nord-Sud

Dimanche 2 septembre 2007, il est 11h30. Dans la concession de Sana Brahima, ressortissant burkinabé, c'est la consternation. Le père de famille, un octogénaire est assis dehors, à même le sol. Au milieu de ses femmes, de ses enfants et de ses petits-enfants, le vieillard ne sait pas à quel saint se vouer. Une grande partie de sa maison, située au quartier Banaforo, s'est écroulée suite à la forte pluie qui est tombée sur la ville dans la nuit de samedi à dimanche. Heureusement, l'on ne déplore aucune perte en vie humaine. Mais les dégâts sont importants. Lorsque notre équipe arrivait sur les lieux, femmes, hommes et enfants, tous s'attelaient à sauver tout ce qui pouvait l'être. Pendant que les femmes, balais et seaux en main continuaient d'évacuer l'eau de la cour et à l'intérieur des maisons, les hommes sortaient les meubles et les appareils électroménagers. J'étais dans la maison avec ma femme quand vers une heure du matin, j'entendis un bruit sourd. Tous les murs de la maison sont tombés presque ensemble. L'eau a commencé à envahir les couchettes. Nous n'avons plus fermé l'?il de la nuit. Et on ne sait où dormir cette nuit, témoigne Sana. Ce même cri de détresse a été entendu dans d'autres quartiers de la capitale du Poro. Au quartier sinistré, des clôtures ont cédé sous la force des eaux. Amertume et révolte se lisaient sur le visage des riverains du pont Kahzal, notamment les habitants de Boribana. Des murs effondrés, des maisons complètement inondées. De mémoire de Korhogolais, c'est une première. Cela fait 40 ans que je vis ici. Cela ne s'est jamais produit, témoigne Fané Issa. Tous ceux qui ont des magasins aux abords ont été alertés, mais n'ont pu avoir accès au quartier à cause de la forte pression de l'eau, expliquent Diamouténin Ibrahim et Malick Sall. L'eau a emporté les 400 chaussures et les 800.000frs de Tchinda Tidiane, un commerçant. Dans la panique, certains comme Fané Issa et Aminata Kéita ont été légèrement blessés. Dans les cours, c'est la boue compacte. Selon Fané Issa, il y aurait eu un mort. D'autres témoins auraient vu un homme se débattre dans l'eau. Selon dame Coulibaly Fanta, un nouveau-né qui flottait sur l'eau a été sauvé de justesse. Mais, il est difficile de confirmer en l'état actuel les pertes en vie humaine.





Les constructions anarchiques mises en cause





Les habitants de ce quartier sont remontés contre deux opérateurs économiques qui ont érigé deux maisons à étage dont les clôtures, à en croire Fané Issa obstruent le canal d'évacuation des eaux de ruissellement. Et Koné Bakary, électricien auto de menacer : Si cela se répète, nous allons prendre des pioches pour faire tomber ces deux maisons. Selon Koné, lorsque la construction des immeubles avait commencé, les riverains s'y sont opposés en adressant une pétition au maire. Ils auraient reçu des assurances du 3ème adjoint au maire par un courrier datant du 10 mai 2005 quant à l'arrêt des travaux. Mais, ce fut le contraire.

Le maire de la commune Amadou Gon Coulibaly et le commandant de zone, Fofié Kouakou, se sont rendus sur les sites pour apporter un réconfort aux familles sinistrées. Il semble qu'il y a eu une obstruction au niveau du canal lié à des constructions qui ont été faites de part et d'autre, ce qui a réduit sa capacité, a déclaré le maire. En plus de la pluie qui peut être un obstacle naturel, il y a des obstacles artificiels. En son temps, nous l'avons décrié. Ces opérateurs ont pensé que nous étions contre eux. Aujourd'hui, malheureusement les faits nous donnent raison, a ajouté le commandant Fofié. Nous allons voir dans un premier temps les assistances qu'on peut apporter ensuite voir techniquement comment on peut essayer d'apporter des solutions idoines , a confié le premier magistrat de la ville. Même son de cloche du côté du commandement de la zone 10. Mais pour les riverains, il n'y a pas d'autre alternative. Il faut agir sur les deux immeubles pour agrandir le passage de l'eau.





Mazola (Correspondant régional)

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