mardi 4 septembre 2007 par Notre Voie

Ils sont chauds comme des poux. Depuis que les partis politiques ivoiriens qui ont au moins un élu ont reçu, au titre de l'année 2007, la première partie du financement prévue par la loi, ils sont irrésistibles. Ouattara a annoncé, depuis Paris où il a lancé sa campagne, qu'il se rendrait à l'intérieur du pays. On avait cru un moment qu'il s'agissait des villes de l'intérieur de la France. Mais il semble qu'il s'agit bien des villes ivoiriennes qu'il fuit depuis le début de la guerre dont la paternité lui est attribuée par les rebelles. De son côté, Bédié a décidé enfin de sortir de la théorie stérile du point fixe pour aller vers les Ivoiriens. Il a dû voir, sur le tard, que cette théorie a trop de limites et qu'elle ne peut que le desservir. Francis Wodié aussi est à l'intérieur du pays, sur les traces du président du FPI. On peut le dire, ça bouge dans les partis politiques. Mais savez-vous pourquoi ? Il y a d'abord que c'est l'accalmie, fruit du dialogue direct. Ce qui fait que ceux qui avaient beaucoup de choses à se reprocher dans la survenue et l'entretien de la guerre se sentent du coup libérés. Ils vont et viennent et ne craignent plus tant les coups d'?il et les regards désapprobateurs de leurs concitoyens. Et quand, en plus de cela, ils ont dans leurs mains et leurs poches la manne céleste, près de 500 millions de FCFA pour les grands partis, ils y vont à fond la caisse. Très clairement dit, c'est parce qu'ils ont été payés qu'ils ont commencé à faire du boucan. Si le ministre Diby n'avait pas versé cet argent, que se serait-il passé ? Sans doute, Ouattara se serait contenté des réunions à la rue Lepic et Bédié serait couché à Daoukro, attendant que quelques militants viennent s'enquérir de sa santé. Or donc l'Etat de Côte d'Ivoire peut financer les partis politiques ivoiriens, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition ? Les Bédié, Ouattara et autres doivent se souvenir encore du temps où ils s'opposaient systématiquement à toute proposition de loi relative au financement des partis politiques. A l'époque, ils avaient oublié qu'un jour ils se retrouveraient dans l'opposition. Aujourd'hui, grâce à la politique de grande ouverture du président Gbagbo, le RDR, le PDCI, le PIT, etc, reçoivent des millions de FCFA chaque année, l'argent du contribuable ivoirien, pour exister et mener leurs activités. Du temps où les Bédié étaient au pouvoir, Gbagbo et ses camarades se saignaient à blanc pour réunir les moyens et parcourir le monde : la Côte d'Ivoire d'abord avec tous ses villages et hameaux, l'Afrique ensuite et enfin l'Europe et les autres continents. Des tours qu'ils n'ont pas arrêté de faire avec cette fois-ci aux commandes, un certain Pascal Affi Nguessan, intraitable, irréductible, plus que jamais décidé à s'imposer.

Abdoulaye Villard Sanogo

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