mardi 4 septembre 2007 par Fraternité Matin

L'Asec Mimosas a dit adieu à la 11e Ligue des Champions de football. Son rêve de poursuivre l'aventure s'est brisé au pied des pyramides, dimanche. Les Mimos n'ont pu réaliser l'exploit de battre les Egyptiens du National Al-Ahly, au stade international du Caire. Comme l'année écoulée, ce sont les mêmes adversaires qui endeuillent les Ivoiriens. En réalité, les protégés de Me Roger Ouégnin avaient ?ils les arguments nécessaires d'aller jusqu'au bout ? . Pendant l'inter saison, l'Asec a perdu trois pions essentiels : Ya Konan Didier (le métronome), Soro Bakary (le capitaine) et Beko Diomandé (le joker de luxe) qui évoluent aujourd'hui dans des championnats européens. Pour combler le vide, le président Roger Ouégnin a enrôlé deux joueurs étrangers, à savoir Adegoke Mutiu (ex-sociétaire d'Enyimba) et le Ghanéen Iddrisu Abdul Nafiu. Au plan national, Laby Kassiaty Gildas (ex-capitaine de l'Africa) a opté pour les Jaune et Noir. Sans oublier les promus de l'Académie du club. Des dirigeants et supporters avaient placé beaucoup d'espoir en cet effectif. Mais dans la pratique, l'Asec version 2007 n'est pas un foudre de guerre. Il ne faut pas se voiler la face, elle traîne assez de lacunes.
D'abord l'équipe manque d'un patron, un play-maker. Ce joueur orienteur, qui a son ascendant sur toute l'équipe. Ce joueur qui sait temporiser ou accélérer le jeu au moment opportun, qui sait marquer ou faire marquer. L'on pensait que le Nigérian Mutiu pouvait jouer ce rôle. Erreur. Il est, pour l'instant, une déception. Kassiaty aussi n'arrive pas à éclater. Il alterne le bon et le moins bon. Mon problème, c'est que l'Asec n'a pas de patron, quelqu'un qui sait galvaniser ses partenaires , soutient Me Roger Ouégnin. En attaque également, l'Asec est limitée. Hormis le jeune Ghanéen Iddrisu Nafiu qui tire son épingle du jeu, les autres sont l'ombre d'eux-mêmes. Umoh Emmanuel est devenu pataud. Il a perdu ses sensations de buteur. N'gossan Antoine que l'on découvre, a certes des qualités techniques et physiques, mais l'expérience lui fait défaut. La haute compétition a ses vérités. Ce qui fait que l'expérience joue plus que le talent. Sans patron
Le bastion défensif de l'équipe ne rassure pas également. L'axe central Adenon-Diomandé Hervé ou Adenon-Youan Bi, est fébrile. Dans ce secteur, il n'y a pas quelqu'un qui, par son charisme, son expérience, sa capacité de concentration et son autorité, par la force de sa voix et de ses gestes, rassure, canalise toutes les forces collectives. Dans les perches, l'Asec, depuis la retraite de Losséni Konaté, est pauvre en gardien de but. Mohamed Kaboré est tout juste moyen. Kouakou Bernard, venu à la rescousse en début de saison, semble avoir perdu de ses qualités. Une telle équipe ne peut pas viser le podium, en dépit de sa bonne volonté.
Des éliminatoires à la phase de poules de la Ligue des Champions, l'Asec n'a pas présenté un visage reluisant. Son jeu d'ensemble a manqué souvent d'agressivité, de punch et de solidarité. Du point de vue de la rigueur et de la discipline tactique, l'équipe a traîné des lacunes. Il n'y a pas eu de parfaite symbiose entre les différentes lignes. L'on a vu, par moments, une disproportion entre les compartiments (défense, milieu et attaque). Au-delà de toutes ses défaillances, il faut reconnaître que l'Asec a mal géré la première partie de la phase de poules. En trois rencontres, elle s'est inclinée par deux fois, précisément face à l'étonnante formation d'Al Hilal du Soudan (1-2) et devant le National Al-Ahly (0-1) à Abidjan. Cette défaite concédée à domicile, lui a été préjudiciable dans le décompte final. Sinon, pendant la manche retour, l'équipe s'en est sortie avec deux victoires (contre Al Hilal et Espérance de Tunis) à domicile et une défaite à l'extérieur(face au National). C'est un bilan positif. Si on avait battu le National à Abidjan, on serait aujourd'hui en demi-finale , confiait, hier, avec beaucoup de peine, Maréchal Bassolé, fervent supporter du club jaune et noir. C'est donc le temps des regrets
Eliminée en Coupe d'Afrique, l'Asec doit maintenant tirer les grandes leçons de l'échec, se remettre au travail pour préparer les autres joutes dont le championnat national (qui peut lui permettre de retrouver l'Afrique). Il faut donc éviter de lancer la pierre à tel ou tel. Il y a de la bonne graine au sein de cette formation. Elle a seulement besoin de quelques renforts de qualité pour devenir dangereuse et plus ambitieuse. C'est surtout cela qui doit préoccuper le staff dirigeant présidé par le dynamique Me Roger Ouégnin. Dans l'ensemble, l'encadrement technique a joué sa partition. Il ne faut pas lui en vouloir, contrairement à ce que l'on entend ici et là, déjà.
Jean-Baptiste Béhi ?Des techniciens jugent...
Saraka Norbert(Entraîneur d'Odienné)
Un effectif moyen
L'Asec a pris un mauvais départ. L'élimination est due aux contre performances enregistrées lors des premiers matches, surtout la défaite concédée à domicile, face à Al Ahly. Vers la fin de la compétition, l'équipe avait de bonnes dispositions, mais il était tard. Contre les Egyptiens, l'Asec a bien joué mais vers la fin de la partie, les joueurs n'y croyaient plus. Je pense que ce match perdu au Caire n'est pas la cause de l'élimination. C'est plutôt lors des premiers matches, que l'Asec a laissé échapper sa qualification. Quant à l'effectif, il faut reconnaître qu'il était moyen. Il n' y avait pas de joueurs de grands noms. Toutefois, le groupe était homogène. Les Mimos ont commencé difficilement et se sont bonifiés par la suite. C'est donc depuis le début de la compétition, qu'ils ont raté leur qualification. Kouadio Georges(Entraîneur adjoint des Eléphants espoirs)
Il a manqué de la réussite Je pense que l'Asec s'est bien comporté lors de cette campagne africaine. Les Mimos ont fait ce qu'ils pouvaient. Il leur a manqué la réussite. Du point de vue du jeu, l'Asec a eu de bonnes prestations. Les joueurs ont livré des matches épiques. Ils se sont battus, mais c'est le football. Il ne faut donc pas jeter la pierre à qui que ce soit. L'effectif est bon. C'est quant même avec ces joueurs, qu'ils ont atteint ce niveau. Ils ont livré des matches de grande envergure. Il leur a tout simplement manqué de réussite.

Propos recueillis par
Edgar Yeboue

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