lundi 3 septembre 2007 par Le Front

Renversé du pouvoir par un coup d'Etat militaire en décembre 1999, le Pdci-Rda éprouve toujours du mal à se refaire une santé pour aller à l'assaut du fauteuil présidentiel. Huit années après le passage du général Guéi et ses ?'jeunes gens'', les reproches des militants à Henri Konan Bédié ne semblent pas avoir rencontré d'échos favorables. L'immobilisme, le népotisme et le copinage minent toujours le parti cinquantenaire. Et pourtant

On peut désormais le dire sans risque de se tromper. Le Pdci-Rda éprouve toujours du mal à faire son aggiornamento, huit années après son éviction du pouvoir d'Etat par la junte militaire d'alors. Pourtant, après une telle épreuve qui, du reste, a laissé des séquelles au sein du plus vieux parti politique du pays, la logique et le bon sens auraient voulu que le Pdci adoptait une autre attitude pour la reconquête du pouvoir d'Etat. Malheureusement, tous les reproches faits à ce parti, et qui ont conduit au coup d'Etat militaire de décembre 99, sont restés en l'état. Revenu des 22 mois d'exil dans l'Hexagone, Henri Konan Bédié n'a pu insuffler un nouveau souffle à son parti.

Aucune politique de recherches financières

Six (6) années après son retour au bercail, le ?'Sphinx de Daoukro'' reste toujours réticent, quant à l'efficacité des tournées à l'intérieur du pays ardemment réclamées par ses militants. N'Zuéba reste confiné à Daoukro, comme si le pouvoir d'Etat devrait lui être rétrocédé sur un plateau d'or. Pourtant, le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, ne cesse de lui rappeler que le pouvoir s'acquiert sous le soleil, dans la sueur et dans le sang. Mais, l'ex-président, lui, n'en a cure. Il préfère compter sur la volonté et la détermination de ses militants, pourtant de plus en plus gagnés par le découragement. Bédié n'est certes pas un lutteur comme Gbagbo, mais ses militants lui demandent néanmoins plus de présence physique sur le terrain. En plus de cela, N'zuéba, selon ses militants, mobilise rarement des ressources financières pour le compte de son parti. Or, un parti comme le Pdci, considéré comme la plus grande formation politique du pays, a nécessairement besoin de ressources pour mener à bien ses activités. Malheureusement, le vieux parti n'a, semble-t-il, aucune politique de recherche de moyens financiers. Les militants ne cotisent plus. Conséquences : le Pdci est contraint de vivre au jour le jour. Alors qu'il dispose d'au moins un (1) million de militants sur toute l'étendue du territoire national. Et si l'opération ?'1 militant 1000 Fcfa'' initiée par le secrétariat général avait atteint les effets escomptés, le parti houphouétiste s'en serait sorti avec au moins 1 milliard de nos francs. Mais, cela n'a pu être possible, tout simplement parce que les militants n'ont pas confiance en la haute direction. Ils estiment que le parti est mal géré, et que ces fonds, s'ils venaient à être effectivement collectés, prendraient des destinations inconnues. Aujourd'hui, force est de reconnaître que le Pdci est un géant au pied d'argile. Et comme si

La guerre des clans : une autre plaie du Pdci

cela ne suffisait pas, le parti est en proie à une véritable guerre de clans. Les dignitaires du Pdci, d'origine Akan et sans doute les plus nombreux, n'ont pas suffisamment confiance aux autres militants. Qui sont parfois soupçonnés de trahir le parti au profit des refondateurs. Le problème est récurrent, mais le chef, Henri Konan Bédié, continue de rester de marbre. Rarement, il est monté au créneau pour rappeler ses poulains à l'ordre en adoptant la thérapie nécessaire. L'ex-président, selon nos sources, ne réagit qu'en cas de dénigrement d'un militant contre un autre. C'est, en ce moment-là, qu'il exige une confrontation entre les deux personnes. Or, un chef doit pouvoir asseoir son autorité, à tout moment, en tout lieu, sur ses hommes. Ce qui n'est malheureusement pas le cas chez N'Zuéba qui préfère, souventes fois, laisser ses militants agir et réagir comme bon leur semble. A cela, s'ajoute sa trop grande collaboration avec la vieille garde. Même s'il est vrai qu'il a décidé de donner la chance à certains jeunes de son parti, la réalité est que Bédié reste toujours attaché à ses vieux amis. Lui qui déclarait pourtant n'avoir pas d'amis mais des suiveurs, ne peut aujourd'hui prendre une décision sans la caution de la vieille garde. On raconte, à cet effet, que l'homme le plus écouté du sphinx est incontestablement Noël Némin, ex-président du conseil constitutionnel. Il y a aussi Hortense Aka Anghui, Aka Aoulé, Léopoldine Coffi, Ehui Koutouan Bernard, Lambert Kouassi Konan Pour les militants, H.K.B devra désormais opérer une rupture totale avec cette génération de politiciens pour composer avec la jeunesse. Au sein du Pdci, un groupe de jeunes dont Benson Raymond, Emolo Claude, Gèye Jean-Pierre se sont donné pour mission de mener le combat de la réhabilitation de la jeunesse. Ils ont le soutien de certains membres des instances du parti, dont M. Bouavin, un autre pourfendeur du secrétariat général. Mais, y parviendront-ils ? Sans doute, l'avenir nous le dira.



Tapé Maxime

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