lundi 3 septembre 2007 par Le Front

Les actes symboliques ont fait place, depuis quelque temps, à une offensive tous azimuts des partis politiques sur le terrain ; donnant un air de campagne présidentielle aux activités des politiciens ivoiriens.

Selon le très introduit ?'Nouveau Réveil'' dans son édition d'hier, le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, se rendra à la fin septembre prochaine à Dabou. Ses fidèles lieutenants, le professeur Maurice Kakou Guikahué, président du comité d'organisation et Denis Kah Zion étaient la semaine dernière dans la capitale du Leboutou. Outre ce déplacement symbolique du président Henri Konan Bédié, les cadres du Pdci-Rda sont sur le terrain. Il ne se passe de semaine sans qu'une délégation de ce parti n'investisse le pays profond. L'actualité politique a imposé aux partis politiques une course avant le top-départ. Déjà, bien avant la flamme de la paix le 30 juillet dernier, le Pdci-Rda faisait des incursions dans les régions centre, nord et ouest. Le parti cinquantenaire était suivi par le Rassemblement des républicains (Rdr) qui faisait aussi des tournées sporadiques dans les mêmes régions. Ainsi, depuis la flamme de la paix à Bouaké, le parti présidentiel, le Fpi, a décidé d'investir ces régions. Par bonds progressifs, le parti de Laurent Gbagbo s'en va à la conquête des voix d'électeurs. Le président Pascal Affi N'guessan était pour ce faire à Daoukro. Dans l'antre du président du Pdci-Rda, Affi a annoncé la ?'mort'' du vieux parti. Ce faisant, Laurent Gbagbo est pour lui le nouveau ?'fétiche'' que devraient adorer les ?'ouéllé'' et ?'agba'' de Daoukro. A la suite du président Affi, le secrétaire national en charge des régions du Nord, Laurent Akoun, va tâter ces régions. Il s'agira pour lui de galvaniser les militants du Fpi qui demeurent dans ces régions sous contrôle des Forces nouvelles. Tout le monde court et nul ne veut être en reste de ce vaste mouvement offensif.
Dés son arrivée à l'aéroport Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan, le Dr Alassane Dramane Ouattara a fait retentir le clairon. ?'Nous irons à l'assaut du pays profond'', a-t-il affirmé car pour lui ?'la campagne est désormais ouverte''. Voici qui est clair. Les leaders politiques et leurs partis respectifs sont déjà en campagne. Toutefois, il semble que cette course effrénée se fait sans l'aval de la commission électorale indépendante et du gouvernement. Car, le support essentiel pour aller au vote, le listing électoral, n'est pas encore disponible.

Dans l'attente des audiences foraines

Le corps sous-préfectoral vient d'être réparti sur l'ensemble du territoire national. A l'exception notable des six (6) nouvelles sous-préfectures de la région du Kabadougou qui n'ont pas reçu leurs sous-préfets. Nous en faisions cas dans nos colonnes. Le chef de l'Etat veut utiliser les Odiennékas comme un bétail électoral en utilisant le découpage administratif comme un moyen de pression. A part donc ce cas, les Ivoiriens attendent de se faire identifier et de pouvoir s'inscrire sur les listes électorales. Avant d'en arriver à ce stade, ceux des compatriotes qui n'ont jamais eu de documents administratifs attendent eux les opérations d'audiences foraines. La reprise de celles-ci est prévue pour ce mois de septembre et permettra à au moins 2 millions d'individus d'être ?'ivoirisés''. Ces audiences foraines qui avaient dégénéré en 2006, doivent conduire à l'identification. Toutes ces opérations visent à moyen terme à l'inscription des électeurs sur les listes électorales. Déjà, la Cei a distribué aux différents partis politiques des compacts discs (CD) contenant les électeurs de 2000. Mais, ces CD poseraient problème et l'opposition est montée au créneau pour dire haut et fort ses inquiétudes. Jusque-là, les commissions décentralisées ne travaillent pas quoique de solides budgets sont donnés à la commission centrale. Avec le redéploiement du corps préfectoral et sous-préfectoral, lesdites commissions devraient entrer en action. Les commissions locales sont constituées et le travail de vérification de la liste électorale de 2000 peut se faire. Car, tous les partis politiques sont représentés dans ces commissions locales. Or, pour l'heure, les listes électorales constituent la clé de la réussite des futures élections.

Travailler à des listes électorales fiables

Les partis politiques et leurs leaders respectifs préfèrent charmer les électeurs qui ne le sont pas encore. Chacun, surtout le Fpi, préfère établir les bilans du Pdci et continuer à diaboliser le Dr Alassane Dramane Ouattara et le Rdr. Partout, les listes électorales qui constituent le fondement au bon déroulement desdites élections ne sont pour l'heure qu'une vue de l'esprit. Rien n'est encore fait. On tourne en rond. La commission électorale indépendante scrute un horizon incertain à cause de la guéguerre sournoise entre les Forces nouvelles et le clan présidentiel. Le jeu- franc de Guillaume Soro et de ses compagnons fait face à l'hypocrisie du pouvoir. Tout est orchestré par le Fpi pour bloquer la sortie de crise au-delà des grands discours. Grades des Fafn, mode opératoire des audiences foraines, tout est sujet à débat chez Gbagbo et son clan. La dernière poussée d'adrénaline a été son refus catégorique de suivre les forces de défense et de sécurité dans leurs exigences. Celles-ci réclament 6 millions par soldat pour participation à la guerre livrée pour le Fpi. Sinon, ces hommes d'honneur savent qu'on ne paye pas un soldat pour avoir fait la guerre au nom de son pays. Le salaire suffit. Tout ce méli-mélo retarde l'organisation des élections démocratiques pour une meilleure sortie de crise. Cependant, cela semble ne pas être pour le moment une priorité pour les guetteurs du fauteuil présidentiel. Ils foncent tous, tête baissée, pour la pêche aux voix. Des voix apparemment fictives.



Souanga Adam's Régis

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023