lundi 3 septembre 2007 par Le Nouveau Réveil

La paix est là, la guerre est finie, le pays est réunifié. Cela se sont les protagonistes eux -mêmes qui l'ont proclamé le jour de la flamme de la paix devant un parterre de chefs d'Etat. A partir de là, les positions divergent. Alors comment va-t-on concrétiser cette paix, la rendre effective ? Que dit le Président? " Je suis un enfant des élections, il faut aller aux élections, vite, vite, vite". Que dit le Premier Ministre ? "Je ne veux pas que l'on me presse avec un problème de date. Nous irons aux élections quand nous serons prêts". Que dit la Constitution ? Lorsque la raison majeure qui empêche la paix disparaît, en l'occurrence ici la guerre, les élections doivent se tenir 90 jours plus tard. Après cette date le Président n'a plus de légitimité. Il doit démissionner, l'intérim sera assuré par le Président de l'Assemblée nationale qui les organisera. Ce que ne dit pas l'opposition, c'est que dans 90 jours après Bouaké ce gouvernement sera illégal. Elle ne le dit pas pour la bonne raison qu'il participe à ce gouvernement. Elle est en alliance avec le Premier ministre. Par contre, il faut que l'opposition pose les bonnes questions à la CEI. On parle des audiences foraines où l'on va délivrer des extraits de naissance à ceux qui n'en possèdent pas afin qu'ils puissent se faire établir des certificats de nationalité pour avoir soit la carte nationale d'identité (CNI), soit l'attestation d'identité, et c'est avec ces pièces qu'on ira normalement voter. Soit ! Mais cette situation concerne combien de personnes ? Je pense, moi, que c'est toute la population qui est sans papier. Alors avec quoi ira-t-on voter ou simplement s'inscrire sur les listes électorales? Y a-t-il une volonté de la part du gouvernement de régler ces problèmes concrets ? Je crois qu'on veut plutôt nous distraite avec les audiences foraines et les fraudes qu'elles entraîneront et c'est à l'opposition même si elle est civilisée d'être vigilante, de revendiquer même s'il faut pour cela sortir du gouvernement afin d'impulser le mouvement ; "Avec quelle pièce irons-nous voter" ?
L'Identification : s'agit-il de l'identification générale de la population ou de l'inscription sur les listes électorales ?
Sil s'agit de l'identification générale de la population, cette opération est-elle possible en l'état des choses ? Combien de temps exigera-t-elle ?
S'il s'agit de l'inscription sur les listes électorales, les fichiers qui ont le mérite d'exister peuvent-ils être réactualisés et cela ne devrait pas prendre plus de 6 mois, c'est pour cela que le Président parle lui-même de décembre 2008. La formule qui consiste à les soumettre aux partis ne nous fait-elle pas perdre du temps ?
Elle a le mérite de montrer à la CEI ses failles. Je crois, moi, que la CEI doit plutôt installer des bureaux comprenant des représentants de tous les partis qui surveilleront les corrections apportées sur les listes rendues publiques. Gbagbo dit "vite, vite, vite" sachant que ses adversaires diront "doucement". Les jours passent.
Que dit le peuple ? Rien. Il attend. Quoi ? Nul ne le sait. Silence on bouffe!!! Continuons à nous laisser distraire et le FPI fera 40 ans au pouvoir. Lorsque Gbagbo sera fatigué, il fera la passe à Soro qui lui aussi fatigué va faire la passe à une nouvelle classe de dirigeants. Président Bédié, les militants demandent à vous voir. Ils veulent vous voir dans les régions. Donnez-leur cette joie des retrouvailles!
Par Faust Didi

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