samedi 1 septembre 2007 par Notre Voie

Il était une fois trois grands absents à une cérémonie unique et historique dénommée ??Flamme de la Paix'' où il y eut beau monde et grands chefs d'ici et d'ailleurs. Ha, lecteurs miens, ce n'est pas un conte. Trois absents de l'histoire de leur pays qui sort de guerre ! Cela ne se voit pas souvent (cf. la réunion très médiatisée des Quatre Grands à Yamoussoukro) mais cela se vit un 30 juillet 2007 dans la pleine matinée à Bouaké, désormais ??Capitale de la Paix'' (et de la Réunification du pays). Que de murmures et de commentaires dans le pays et dans les quatre coins du monde sur cette non-présence là où tout le monde était attendu eux en tête. Au lieu de se taire, ils parlèrent et immanquablement dévoilèrent ce qu'ils sont (et que nous savons), à savoir de petits hommes politiques (cf. Dire bien du 25/08/07 intitulé ??ça finit toujours par se savoir''). Preuve que les astres ne mentent pas et les absents ont toujours tort. (1) ? Au-delà de l'absence, qui sont-ils ?
Au vrai, ces trois grands absents fonctionnent comme des vases communicants, mieux, comme des ??triplés'' qui, dans une situation donnée, ont des comportements et réactions identiques comme s'ils s'étaient donnés le mot. On le sait, tous les trois sont naturellement d'un même père qui n'est plus mais qui, à l'époque de son règne plus que trentenaire, se voulait être ??le père de tous''. D'où l'appellation large de ??Père de la Nation''. L'Histoire qui est vérité retient que ce père était très avisé, avait bonne idée et bonne dose de ruse en toute chose, pour que tout soit trouvé et réglé par le dialogue dans son royaume, que dis-je, dans la Nation. Au nom de ce principe, il préférait, bien entendu, l'injustice au désordre et fit de la paix, sa deuxième religion. Aujourd'hui, son nom sert de fonds de commerce à ces héritiers d'un affairisme glouton qui, à l'épreuve du terrain politique, montrèrent par un don tout contraire à celui de leur sage de père, qu'ils avaient l'esprit plutôt court. Et si en la matière où excellait leur père, ils n'avaient aucun flair, c'est tout simplement parce qu'ils n'avaient pas d'esprit du tout. Quelle (triste) histoire ! Un peu de recherche voire d'attention suffisent pour savoir que ces trois grands absents qui ont eu commerce d'amitié et de collaboration à des moments où nul n'était gênant pour l'autre, avaient appris très tôt à haïr ou mépriser ceux qui n'étaient pas de leurs rangs ou tribus et par conséquent à refuser toute concurrence. Quand vinrent les contradictions liées à la gestion de l'héritage du pouvoir laissé par le père, ils apprirent à se haïr. Il n'est pas inutile de rappeler que nos trois grands absents qui n'étaient point bêtes, n'avaient hélas pas été élevés ni dans le courage ni dans l'humilité encore moins dans la patience et l'endurance. Ceci expliquant cela, ils se souciaient beaucoup d'argent et de pouvoir (qu'ils voulaient pour eux seuls) et ce n'était pas toujours qu'ils se souciaient du bon Dieu. Cette ingratitude et la vanité leur firent perdre le pouvoir. Et comment ? En se bouffant le nez. Le second, revenu sur le tard dans le pays à la demande du vieux, renversa, une fois le vieux disparu, le pouvoir accaparé par le premier qui s'était autoproclamé Président et cela dans une jouissance solitaire et égoïste du pouvoir. Cette façon de jouir avait même un nom : ??Le progrès pour tous, le bonheur pour chacun''. Foutaise. Mais le pouvoir arraché des mains du premier ne lui tomba point ni dans les mains, ni entre les mains. Preuve que l'homme propose, Dieu dispose et pour cette occasion transitoire les militaires s'interposèrent. Cela provoqua une colère autant indicible que identitaire chez ce second héritier. Toujours aux aguets, comme le Diable (son homologue), sa colère fit feu de tout bois ; il mélangea délibérément le pays et lui imposa une guerre et une rébellion cruelles et funestes. Et comme il ne s'en remettait pas à Dieu de ses affaires il échoua et la Flamme de la Paix consacrait la fin de la guerre, donc son échec. Comment pouvait-on lui demander d'être présent sur le lieu où on mettait le feu à ses investissements ? Quand la douane met le feu aux objets ou marchandises saisies, est-ce qu'on fait obligation au commerçant fraudeur ou trafiquant d'être présent ? Quand mêmou, hein !!!
(2) ? Jamais deux sans trois comme les larrons en foire
Mais avant cette flamme de la paix, que de combinaisons pour la sortie de crise ! C'est au nom de ces combinaisons propositionnelles que l'on vit arriver le troisième grand absent. Son arrivée fut précédée d'une grande obscurité sur tout le pays. Subitement, le premier et le second jusque-là des ennemis jurés, décidèrent par calculs mesquins et politiciens de taire leurs haines mutuelles. Ils se souvinrent de leur père défunt et décidèrent de se rassembler sous le nom de celui-ci afin d'aider le troisième qui a le bien (ou la particularité) d'être du même village que le père défunt. Et comme dans le champ politique l'on ne fait guère la passe à l'adversaire, ils poussèrent le Primus, du reste très naïf, dans le dos et dans les excès du genre à être plus royaliste que le roi ou à exiger tous les pouvoirs du chef que le peuple s'est donné par élection. Sur ce sujet, relevons qu'aucun des trois grands absents n'est élu du peuple. Tête baissée comme cela se voit chez les ignorants et les animaux à cornes, le troisième, dans une excitation et suractivité débordante, fonça et fonça un jour sur vélo (tandem), un autre jour en train avec la volonté de mener tout le peuple en bateau (Probo Koala), là même où il n'y a ni voie ferrée, ni eauC'est le cas de dire que ??Ko té môgô gnini, môgô le be ko gnini'' (c'est l'homme qui se crée des problèmes ou tintouins et non l'inverse). Ce qui devait arriver, arriva. Le troisième homme échoua. Et dans cet échec l'on voit nettement que ceux qui se ressemblent (ils sont du même acabit, de même nature) s'assemblent toujours et des fois peuvent s'absenter. Concomitamment. Mais ce n'est pas tout(3) ? On ne peut pas être après avoir été. Désormais nos trois grands absents partagent le point commun d'être absents et sans affaires au sommet de l'Etat. Ils y ont fait un tour, chacun à une époque donnée et patatras pour chacun. La même triste fin ou sortie par la petite porte. On est, on est, ce qu'on est, chante l'artiste. Leur absence à la cérémonie de la Flamme de Paix est le signe que peu à peu ils sont en train de tout perdre. Ainsi ne sont-ils plus loin de choir non pas dans la misère matérielle (chacun étant très fortuné, deux se vantant de leurs nombreux milliards, tous les trois ayant connu la haute finance) mais dans l'anonymat, ce qui en politique est aussi une misère avant la mort (politique). Mais eux, ils s'accrochent et comme disent les jeunes gens voyant une ??tantie'' qui se rend coquette pour bien cacher et son âge et ses rides : ??Qui va se négliger ?'' La retraite ? Ils ne connaissent pas. Ainsi sur le champ politique cela donne des gens obsédés par leur retour aux affaires. C'est comme ça que les hommes d'affaires en politique parlent de la reconquête du pouvoir (??Retour aux affaires''). Quelle affaire ! Mais n'étant pas de jeune jeunesse (comme la tantie qui se bat avec ses rides), chacun en son for intérieur dit ceci : ??Mon temps, que dis-je, mon âge avance, quand viendra-t-il mon tour ou retour au pouvoir ?'' Preuve que les trois gars souffrent en silence. Angoissant, n'est-ce pas ? On ne peut pas être après avoir été et nul ne peut arrêter le temps qui passe. Alors quand une voix salvatrice s'élève comme celle du ??Fils des élections'' et actuel élu du peuple, et dit : ??il faut aller aux élections vite, vite, vite !'', nos trois grands absents (et principalement les deux premiers), au lieu d'applaudir des deux mains, crient ceci : ??Non à la précipitation'', ??Non aux élections à la va-vite''. Curieux, n'est-ce pas, pour des gens qui devraient s'empresser, leurs âges pressants en avançant ? Avec un peu de recul, je comprends leur état d'esprit et leurs comportements. En réalité ils n'ont ni la fraîcheur du c?ur ni le souffle suffisant pour la compétition de haut niveau que sont les élections, lesquelles ne vont pas sans entraînement rigoureux et endurance, donc transpiration dans l'épreuve du terrain. Or nos trois grands absents, avec le confort de l'argent, ont perdu le goût de l'effort. Lecteurs miens, c'est tout cela qu'il faut mettre ensemble pour comprendre leur vieille peur des élections et leur nouvelle peur de l'adverbe ??vite''. Deux peurs qui font délirer nos trois gars Affaire à suivre... Et comme je l'ai dit au début, ce n'est pas un conte, les personnages étant connus et reconnaissables. Bon et linguistique week-end.

Koné Dramane

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023