samedi 1 septembre 2007 par Fraternité Matin

Comment entrevoyez-vous l'expédition du Caire?
Pour nous, c'est un match décisif. Il ne faut pas se faire d'illusions, ce sera extrêmement difficile. J'ai envie de dire que c'est une mission impossible. Mais c'est cela aussi le charme de la compétition. Il faut y aller avec ses armes pour essayer de réaliser l'exploit. L'Asec est en train de se préparer psychologiquement et physiquement. Là-bas, ça ne sera pas une partie de plaisir devant 80 mille spectateurs. C'est cela qui procure aux hommes de compétition le bonheur. Quand tu as un challenge comme celui-là à gagner, il ne faut pas reculer. Il faut y aller. Ce sont des aventures exceptionnelles qui arrivent une ou deux fois dans la vie des athlètes. Relever ce type de défi n'est pas du tout aisé. En 1998, nous avons relevé un tel défi et dimanche, un autre se présentera à nous. Compte tenu de la jeunesse de l'ossature de l'équipe, n'avez-vous pas peur de l'environnement du Caire?
Al Ahly est un grand club, un club de légende, du siècle et malgré la férocité de l'environnement, nous saurons surmonter les entraves. La plupart de mes joueurs ont déjà vécu ce type d'événement. Il faut éviter de leur mettre le stress inutilement. Sur le terrain, quand l'arbitre donnera le coup d'envoi, les 22 protagonistes se mesureront sans oublier les deux bancs de touche. En ce moment-là, le public ne signifiera rien du tout.
Pour un tel duel, il faut des joueurs de décision. Mais, à l'Asec, il n'y en a pas. Par rapport à tout cela, n'avez-vous pas quelques appréhensions?
Si j'avais des patrons comme les Gadji Cély, Badara Aliou et autres qui arrivaient à galvaniser les troupes, à relayer le banc de touche, je serais tranquille. Malheureusement, ce n'est pas le cas. C'est mon seul regret. L'Asec n'a plus de patron. Peut-être que j'en aurai bientôt. Peut-être aussi que le déclic viendra d'un bonhomme qui prendra ses responsabilités pour porter l'estocade aux Egyptiens, et réaliser l'exploit. C'est tout cela le charme du football. Nous sommes prêts et il ne faut pas penser que l'Asec part en victime résignée au pied des pyramides. Nous sommes des combattants et on va le prouver au Caire. Il faudra beaucoup de cran, d'allant, d'énergie à l'adversaire pour nous barrer la route. Un match nul nous élimine. Nous sommes donc condamnés à gagner. Le stade du Caire est tellement merveilleux, beau que si l'Asec y réussit le coup d'éclat, je vais m'agenouiller au milieu de la pelouse et peut-être ramener à Abidjan, une partie de cette pelouse. Ce sera alors formidable. Si votre rêve se réalisait, comment prédiriez-vous la suite de la compétition?
Si le rêve devient réalité, l'Asec sera difficile à arrêter comme ce fut le cas en 1998. On ne nous voyait pas sur le toit de l'Afrique, mais on a réussi à déjouer tous les pronostics avec une équipe sans génie. A cette époque, l'Asec avait des joueurs au c?ur gros comme ça, qui ont sorti les tripes. Avez-vous un message essentiel à transmettre aux Actionnaires avant ce match de vérité?
Les Actionnaires font comme ils veulent. Je m'adresserais plutôt à mes joueurs. Toutefois, à la poignée de supporters qui croit en nous, qui nous soutient à tout moment, je lui demanderais de prier pour l'Asec. On fera tout pour lui faire plaisir. Mais les Actionnaires en général, ces sympathisants-là, la télévision leur offrira le match Dans leurs salons respectifs, ils pourront suivre le match tranquillement et ils pourront critiquer après. Je le dis, si l'Asec échoue, peut-être qu'ils ne reviendront plus au stade parce que la direction du club que je dirige, elle, restera en place jusqu'en 2050. Pour ceux qui sont dégoûtés de ce que nous faisons, ils ne reviendront sûrement plus jamais au stade parce que 2050, c'est encore loin (rires).
Interview réalisée par
Jean-Baptiste Béhi
Repères
VOYAGE. Les Jaune et Noir ont quitté Abidjan jeudi (15h 20). Ils sont arrivés au Caire vendredi matin (5h 30) après un tour à Accra, au Ghana. Les Mimos ont élu domicile à l'hôtel Le Passage? (ancien Movenpick) non loin de l'aéroport. ENTRAINEMENT. Quelques heures après leur atterrissage dans la capitale égyptienne, l'entraîneur Patrick Liewig et sa troupe ont effectué une séance de décrassage. DELEGATION. La délégation de l'ASEC Mimosas, forte de 30 personnes, est conduite par Dr Djibo Lamine, membre de la Fédération ivoirienne de football.
ARBITRES. C'est un trio marocain composé de Guezzaz Mohamed, Ayoub Mohammed et El Mehraji qui officiera le match Al Ahly-Asec.

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