samedi 1 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

1- Mamadou Koulibaly :
Ces précieux points sur les i?
Nous posons la question à nos lecteurs : existe-t-il au monde une famille (biologique, politique, idéologique, tutti quanti) où il n'y a pas la moindre divergence ? Pour notre part la réponse est non. Surtout lorsque la famille est nombreuse et qu'elle regorge d'intelligences. Et enfin surtout quand cette famille est un parti politique de gauche, c'est -à-dire le réceptacle de grands intellectuels, de patentés dialecticiens dont une des caractéristiques essentielles reste le questionnement, la remise en cause, précieux moteur qui fait avancer le monde. Bref, que croyait-on ? Que le professeur Mamadou Koulibaly, deuxième personnalité de la République, parce que très critique à l'égard de sa famille politique, se mettrait aussi facilement en congé de celle-ci ? Ce n'est pas à des esprits comme nous autres qu'on aurait fait avaler ça ! Mais nous réservons notre analyse ailleurs.
Ayant suffisamment écouté les ramages des oiseaux de mauvaise augure, le concerné s'est décidé hier à une déclaration. A une heure de grande audience, à l'occasion de la grand'messe cathodique du soir, officiée par le "curé" Pierre Brou Amessan lui-même. Naturellement, le sujet qui mérite grandement de figurer à l'affiche de l'actualité, est bien à sa place ce matin, étalé sur les couvertures des différents tabloïds. Et il est certain qu'il débordera aujourd'hui les journaux pour se retrouver dans les bureaux, les maquis, les salons, les ateliers, les usines, les champs, etc.
FRATERNITE MATIN ouvre avec (c'est ce que nous disons dans nos salles de rédaction pour expliquer que c'est le principal sujet d'actualité), et rapporte : " "Je suis vice-président du FPI, je reste au FPI. Il n'a jamais été question de partir du FPI", a tranché Mamadou Koulibaly, interrogé par Brou Amessan, directeur général de la RTI qui présentait le journal. "Ceux qui pensent nous distraire se trompent", a-t-il averti. Pour le n° 2 Ivoirien, les rumeurs de son départ du FPI, parti d'où est issu le Président Laurent Gbagbo, ne sont que des écrans de fumées pour signer en catimini des contrats de l'eau et des télécommunications que des compagnies françaises détiennent en Côte d'Ivoire et qui arrivent à terme. "Les intérêts téléphoniques sont en jeu. Et puis, dans quelques temps, l'accord sur l'eau expire aussi. La concession, il va falloir en discuter", a révélé M. Koulibaly. Et d'expliquer: "Les rumeurs accompagnent toujours ce type de discussions. Et chaque fois qu'il y a ces rumeurs, au lieu de se concentrer sur la destinée individuelle de Mamadou Koulibaly, il faut plutôt regarder vers les télécommunications et l'eau et l'électricité". Le président de l'Assemblée nationale se rappelle que des opérateurs économiques français, Bouygues en l'occurrence, avaient profité du débat sur la transition sans Gbagbo et sur la dissolution de l'Assemblée nationale, au plus fort de la crise, pour renouveler leur contrat sur la CIE. Faut-il maintenir la philosophie du téléphone fixe à un moment où la révolution du téléphone portable bât son plein? s'est interrogé le chef du parlement. "Quel est le prix relatif du téléphone fixe par rapport au téléphone cellulaire? ()"
Mais, il est plutôt intéressant d'aller voir du côté des journaux qui avaient annoncé, avec les polices de caractères appropriées, le départ du professeur Mamadou Coulibaly, au détriment du FPI et au profit d'un parti de son initiative.
Arrêtons-nous par exemple à LE NOUVEAU REVEIL. Ici les commentaires sur l'entretien du président de l'Assemblée nationale avec le présentateur du "20H", sont très passionnants. Comme celui-ci (intitulé "Koulibaly pris la main dans le sac '') : "Koulibaly Mamadou est un homme vraiment bizarre, atypique, qu'on ne peut cerner si l'on ne mène pas un raisonnement par l'absurde. Un matin, il se lève, avec une gueule de bois, il a fait un mauvais rêve, il est désillusionné, frustré devant le désastre de la refondation devenue rebfondation? (néologisme qu'il a créé pour traduire son traumatisme intellectuel) et son spleen existentiell "le racket, la tricherie aux examens et aux concours, les pots de vins, l'enrichissement rapide et injustifié se déchaînent sous la refondation". Comment comprendre que celui qui dresse un bilan aussi négatif de son régime puisse en même temps affirmer, sans battre les sourcils, que le FPI, le parti dont est issu ce régime, devient de plus en plus fort. Quel contraste ! Quelle calamité intellectuelle ! Koulibaly prendrait-il les Ivoiriens pour des idiots ?(). Un autre du même journal : "Coucou le revoilà. Après un long silence et après avoir disparu? de la scène politique, le jeune premier du FPI, Mamadou Koulibaly, est réapparu subitement, hier. Et comment ? Sur les antennes de la télévision. Au journal de 20h présenté par le DG ( ?) de la RTI, Brou Amessan himself. A la question de savoir si les informations de son départ du FPI étaient fondées, le "sénoufo" d`Azaguié a nié tout en bloc. Lui, quitter le FPI ? Jamais. Surtout pas au moment où, selon lui, cette formation politique est au mieux de sa forme". Qu'en dit-on sur un terrain plus neutre, moins passionné ? Choisissons SOIR INFO ! Là, pas de commentaire à proprement parler, mais tout juste un compte rendu de l'entretien télévisé : "Présent hier sur le plateau du journal télévisé de 20h, le professeur Mamadou Koulibaly a mis fin au débat qui a cours en ce moment sur son départ du Front populaire ivoirien (Fpi), son parti. Pour ce ponte du Fpi, c'est une erreur grave de penser à une telle possibilité. Selon lui, en répandant une telle rumeur, des individus cherchent à affaiblir le Fpi qui connaît une véritable popularité en ce moment. "C'est un acte de subversion...", a martelé le Président de l'Assemblée nationale qui estime qu'en s'attaquant à lui, les ennemis du Fpi veulent frapper sur son système de défense. Ainsi, en répandant une telle information, ces personnes tentent de détourner l'attention des refondateurs sur les réels problèmes du pays. Pour lui, la République à mieux à faire que de s'intéresser personnellement à sa destinée ()"
2-Encore de la bagarre dans la filière café-cacao
Dans la filière café-cacao, à peine une crise passe-t-elle qu'une autre s'installe. Après la faramineuse affaire de 400 milliards qu'aurait détournés le secrétaire exécutif du FDPCC, les journaux parlent ce matin d'une querelle interne entre le président du conseil de gestion du FDPCC, Henri Kassi Amouzou, et le PCA de SIFCA-COOP, Bernard Kouassi.
Le premier nommé a révoqué le second qui conteste cette révocation. "Faisant suite aux délibérations de l'assemblée générale extraordinaire en date du 28 août 2007, j'ai l'honneur de vous informer par la présente votre révocation en qualité d'administrateur au conseil d'administration de la Sifca-coop à compter de ce jour", écrit M. Amouzou à M. Kouassi.
Et à celui-ci de rétorquer : "Je ne me reconnais pas dans cette décision unilatérale de révocation à la tête du conseil d'administration de Sifca-coop, prise par le président du conseil de gestion du Fonds de développement et de promotion des activités de café et de cacao (FDPCC), M. Amouzou Henri Kassi () Tous les administrateurs convoqués pour une réunion du conseil d'administration qui devait statuer sur le bilan de la campagne précédente ont été surpris de recevoir ce même jour des lettres de révocation. M. Amouzou s'est réuni avec quatre personnes (deux commissaires aux comptes, le secrétaire exécutif et un avocat) pour décider à la place des 32 délégués régionaux () Le directeur général de Sifca-coop, qui se trouve être la seconde épouse du président du conseil de gestion du FDPCC refuse de rendre compte au conseil d'administration. Personne n'a le bilan de sa gestion à la tête de la structure. M. Amouzou vient de nous imposer son petit frère informaticien, comme directeur commercial. Sentant venir nos réactions par rapport à tout cela, il a pris les devants. Mais nous ne cèderons pas devant cette décision nulle et non avenue". En attendant que M. Amouzou Henri et Mme Joëlle Adou, directeur général de SIFCA-COOP ne réagissent, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a du tout dans la filière café-cacao.
Jacques Mian

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