samedi 1 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le leader du RDR est bien décidé à aller à la rencontre de ses militants et sympathisants de l`extérieur et de l`intérieur. Le rythme frénétique de l`agenda de Alassane Ouattara suscite bien des commentaires et pourtant les raisons de ce regain d`activité observé chez le mentor sont on ne peut plus claires.
"La campagne est lancée" déclarait le leader du RDR à son arrivée de Paris le Mercredi 29 Août 2007. Alassane Ouattara qui venait d`animer un meeting très médiatisé ayant réuni de nombreux militants de l`Europe a bien pesé ses mots. La course pour la présidentielle a bel et bien été lancée depuis des lustres. C`est le président du Rassemblement des Républicains qui semblait ne pas l`avoir compris trop tôt. Le premier à avoir intégré cette donne est le président Laurent Gbagbo qui dès les premiers moments de l`accalmie politique a mis en branle sa machine électorale. En créant autour de lui, le CNRD, les hommes de Gbagbo et lui-même ont posé la première pierre de la bâtisse de la ``grande mouvance présidentielle``. Le CNRD a mis ses activités en veilleuse en ce moment à cause de la nouvelle donne politique que représente l`accord de Ouaga. Sinon ``le grand parti présidentiel`` est près à reprendre du poil de la bête. Le Président de l`assemblée nationale a été chargé de faire la pêche aux militants du RDR quand le premier responsable du FPI, Affi s`est donné pour leitmotiv de recruter au PDCI et affaiblir Henri Konan Bédié. A la tête de cette équipe de campagne se trouve Laurent Gbagbo qui ne manque aucune occasion pour ancrer son image dans les consciences des futurs électeurs. Aujourd`hui, le chef de l`Etat a pratiquement reçu tous les groupes socioprofessionnels et ethniques de la Côte d`ivoire. Concernant les premiers cités, Gbagbo a, avec habilité, donné une suite favorable à leurs multiples grèves. Une stratégie bien pensée qui met ses ministres en difficulté et le présente comme le dernier recours toujours salvateur. Toute une artillerie bien outillée qui fait dire à certains observateurs que le camp présidentiel a déjà fait 80% de sa campagne (Gbagbo a déjà mis en place toutes ses directions de campagne dans le pays).Il ne lui reste plus qu`à attaquer le nord après la réunification du pays. Pendant que Gbagbo déployait ses hommes sur le terrain, les leaders du RHDP étaient abonnés à réclamer les conditions de transparences et le maintien de Gérard Stoudmann à son poste. Mais pendant ce temps, le PDCI de Bédié a emboîté le pas au FPI qui devient de plus en plus menaçant dans ses bastions. Le parti cinquantenaire a formé des délégations qui ont sillonné le pays pour remobiliser ses militants et répondre aux coups de boutoirs du FPI. Pour remonter sa côte de popularité, le président Bédié -un peu comme Chirac- a laissé s`amplifier la rumeur qui le donnait pour mort avant de rabattre le caquet à ses pourfendeurs en faisant un retour triomphal depuis la France. Le PDCI est depuis longtemps sur la même longueur d`onde que le FPI. Il a fallu que le RDR soit secoué par une cascade de démissions dont la plus notable fut celle de Zémogo Fofana) pour que Alassane Ouattara se rende compte qu`il ne devait plus dormir sur ses lauriers en jouant sur son image de mentor à qui tout le monde fait allégeance au RDR. La première raison du réveil de Ado réside dans sa volonté de rapprocher des militants au moment où son parti traverse une zone de turbulence car ses lieutenants ont beau minimiser les départs, il n`en demeure pas moins vrai que ceux-ci ont tout de même mis à nu l`unité de façade qui régnait chez les républicains. Ouattara veut soigner l`image du ``dictateur`` que ses anciens compagnons ont inoculé au sein des militants RDR. Ceci dit le souci majeur du ``brave Tchè`` est le retard considérable qu`il a pris sur ces deux autres concurrents à la présidentielle dans la pré campagne qui ne dit pas son nom. Le patron des républicains qui a séjourné plusieurs fois en Europe ces jours-ci vient de se rendre compte que la communauté internationale est réellement éreintée par la persistance de la crise ivoirienne. Et donc l`imminence de l`élection présidentielle n`est plus une vue de l`esprit. La suspension du poste de Haut représentant aux élections par l`ONU a fini d`achever de convaincre Ado sur l`empressement des Nations Unies à sortir la Côte d`ivoire du statu quo et à ne plus accorder trop d`importance aux préalables et implications des acteurs de la crise. Avec une communauté internationale pressée et un Laurent Gbagbo qui veut des élections ``vite, vite``, Ado a compris qu`il doit engager une course contre la montre pour ne pas se laisser surprendre par la date d`un scrutin présidentiel qui le priverait d`une campagne efficace et efficiente. Son ambition d`être à la présidence en mars 2008 pourrait tourner court.
Valery Foungbé
foungbev@yahoo.fr

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