samedi 1 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Que de paradoxes dans la vie d'un être humain et dans le monde ! C'est au moment où des jeunes désespèrent de la vie que leur succès commence. C'est au moment qu'un pauvre travailleur regrette d'avoir échoué dans la vie qu'un fait ou un évènement vient le placer parmi les plus grandes fortunes du monde. Que de tentatives échouées de suicide ont fini par démontrer que les plus belles pages de la vie s'ouvraient. Des écrivains ont vu leurs manuscrits refusés par des dizaines d'éditeurs et ont fini par être des prix Nobel de littérature. En chanson, Johnny Halliday dès qu'il montait sur scène était lapidé de tomates pourries. Des exemples sont nombreux et même au niveau des pays. Prenons un seul exemple : la Guinée équatoriale. Qui aurait imaginé un jour que ce pays très, très pauvre dans les années 70 finira par devenir l'un des pays les plus riches ? Personne, individu ou pays, ne doit se décourages des difficultés qu'il traverse. Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu et leur prochain. Aujourd'hui, aucun pays n'est aussi populaire que la Côte d'Ivoire dans une grande partie de l'Afrique. Personne ne parle plus de l'ivoirien xénophobe. Aujourd'hui, cela fait du passé. On s'en rend compte durant nos voyages et surtout dans nos échanges avec les Africains. Il y a quelques semaines, des jeunes filles et femmes venues de pays africains pour passer le BTS nous accompagnent dans un maquis. Elles venaient de passer leur première journée à Abidjan. Elles étaient si émerveillées par tout ce qu'elles voyaient. Elles ne trouvaient pas de superlatifs plus forts pour parler de la ville, des femmes, des hommes, de la musique, des footballeurs, du président de la République. A travers ces femmes, nous regardons notre quotidien avec d'autres yeux. Quel paradoxe ! Voila un pays en "situation de guerre" que beaucoup de personnes et d'entreprises ont fui et qui devient le pays le plus populaire à partir de son malheur. Evidemment, il était important de savoir à travers les rencontres et les discussions comment ce pays mal aimé est devenu le plus adulé. La musique a joué un grand rôle et continue de le faire. Surtout le concept : "coupé-décalé". Cette musique et cette danse a envahi toute l'Afrique. Toute la jeunesse africaine veut s'identifier à l'ivoirien et aux ivoiriens qu'elle admire. Douk Saga avait raison quand il demandait d'être décoré avant sa mort. Ses copains et lui ont lancé un concept en temps de guerre qui a été le déclic pour intégrer beaucoup de jeunes africains dans le fan-club Ivoire. Espérons qu'un jour Douk Saga sera immortalisé par une rue ou une statue. Rêvons à cause de certains c?urs endurcis et méchants. C'est aussi une spécialité ivoirienne qu'on partage avec une grande partie de l'Afrique. La deuxième cause du succès du navire Ivoire vient de son équipe nationale baptisée Les Eléphants. Une génération de footballeurs conduits par Didier Drogba a fait rêver toute l'Afrique et continue de la faire rêver et c'est pourquoi Accra 2008 doit être le couronnement de la Côte d'Ivoire. Ces talentueux footballeurs ont déjà été décorés et restent les meilleurs de leur génération sur le continent. Il faut lire la presse africaine, écouter les hommes et les femmes d'Afrique pour comprendre que Les Eléphants sont le symbole d'une Côte d'Ivoire rénovée. Troisième cause : Laurent Gbagbo. Il semble que sa simplicité, son naturel ont été un facteur de considération et d'amitié pour notre pays. Il sait se "vendre" Cette popularité de notre pays doit pouvoir profiter à nos entreprises, sociétés et autres hommes affaires. Des "esprits" sont déjà culturellement "colonisés" dans une grande partie de l'Afrique. Il ne reste plus qu'à envoyer nos produits manufacturés dans ces pays avec la marque Côte d'Ivoire. Tout comme le colonialisme qui nous a vaincu, d'abord, culturellement avant de nous imposer sa manière de vivre, il appartient à nos entreprises de conquérir les marchés que nos sportifs et nos artistes ont ouvert pour elles. Il y vingt ans, une boite d'allumettes avec la mention Zaïre serait vendue dans toute l'Afrique. Ce pays nous avait tous colonisé mentalement. Aujourd'hui, c'est le tour de la Côte d'Ivoire. Qui dit mieux ? Les voitures, signe de prospérité par excellence, remplissent les rues. Jusqu'à 21h30, l'embouteillage continue devant ma porte. On dit que rien ne va plus dans ce pays et si tout allait bien alors ? C'est vrai qu'en politique il est bon de ne pas apprécier ce que son adversaire fait et ce n'est pas ici seulement mais dans le monde entier, mais tout de même. Ne parlons pas des maisons qui poussent comme des champignons. Quand le bâtiment va tout va. Arrêtons de faire de la politique pour nous plonger dans l'économie, les finances, le culturel, le spirituel (Je dis bien le spirituel et non la religion) et l'agriculture. Tous les domaines de la société sont plus intéressants que la politique. Avec tous ces jeunes dotés de grands diplômes qui font les "cabines" dans les rues, nous sommes partis, demain, pour de grands hommes d'affaires. Tous ont compris maintenant qu'il ne faut pas compter sur l'Etat pour un emploi. C'était la véritable leçon que la situation de "guerre" a enseignée à nos enfants. Dans quelques années, le monde sera surpris de voir que la Côte d'Ivoire est devenue l'un des pays les plus prospères d'Afrique à cause de ses entrepreneurs et de managers. Donnez-leur seulement quelques capitaux et vous verrez que Espoir 2000 avait raison de dire qu' "Abidjan est doux". Ainsi va l'Afrique.
A samedi prochain

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