samedi 1 septembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Discours de paix et d'apaisement, discours de vérité et d'engagement du Révérend Franck Alléchi à ses compatriotes Ivoiriens. Ivoiriennes mes s?urs, ivoiriens mes frères. Dure! Dure parce que parsemé d'embûches est le chemin qui nous a conduit à la liberté. Mais la marche du monde à travers les âges et l'espace nous enseigne qu'il y a toujours un bout du tunnel. Et qu'à force d'engagement et de témérité les hommes ont toujours vaincu. Qu'importe l'extrémité de la situation. La Côte d'Ivoire a vaincu et les ivoiriens que nous sommes avec. Sans distinction d'origine régionale, de sexe, encore moins d'appartenance religieuse, nous avons accédé à la paix, à la liberté. C'est ma conviction pour ce peuple de braves gens, pour cette nation unie et solidaire malgré les différences apparentes, et pour cette terre de prospérité, de paix et de pain que la haine des c?urs, le tout à soi et pour soi, le défaut de crainte de Dieu,... a fait transformer depuis bientôt une décennie et de façon plus acerbe depuis le 24 décembre 1999 en pôle de psychodrame, en champs de tir, en zone d'intolérance et d'hostilité. Notre peuple lui, a été divisé (géographiquement et ethniquement pour le moins), meurtri, et ploie sous une paupérisation évidente. Le 19 septembre 2002 voit l'apparition des mouvements rebelles armés. Conséquences, les bruits de canon divisent notre unité nationale et nous plongèrent davantage dans la guerre; Août 2006: nous avons failli assister à la cassure du peu de consensus qu'il nous reste avec des appels au rejet des audiences foraines et aussi, devra-t-on voir pointer, pour une deuxième fois et un an après la première, le report de l'organisation des élections présidentielles chez nous.
4 mars 2007, la crise militaro-politique qui mine la Côte d'Ivoire depuis cinq ans a connu enfin un dénouement pacifique avec l'accord signé à Ouagadougou qui parachève le dialogue direct prôné par le Président Laurent Gbagbo et au cours duquel il a échangé avec le leader de la rébellion Guillaume Soro. Ce conciliabule mené sous la bienveillante médiation du Président burkinabè Blaise Compaoré, est la solution à l'africaine à une crise africaine et suscite aujourd'hui des espoirs inédits.
Ivoirienne, Ivoirien, Mes chers compatriotes, Vous savez dans quelles circonstances, depuis l'accession de notre pays à la souveraineté internationale, des événements avant-coureurs, tous plus révélateurs les uns que les autres, nous ont inexorablement conduit vers la guerre fratricide dont nous nourrissons l'espoir de sortir aujourd'hui. Et vous savez tout autant que les responsables de la situation déliquescente dans laquelle nous avons été conduits ne sont pas toujours ceux que nous avons trop de facilité à indexer dès que la tension commence par monter et atteindre son paroxysme. Le Président Laurent Gbagbo, l'ancien Président Henri Konan Bédié, l'ancien Premier Ministre Alassane Dramane Ouattara et le Premier Ministre Guillaume Soro, ne sont que ce qu'on appelle des leaders d'opinion. Autrement dit, ils ne font que dire tout haut ce que nous, peuple de Côte d'Ivoire, dans nos diverses composantes, pensons tout bas. Ils ne sont chacun à son niveau, que le relais de notre pensée, les porte-parole de nos expressions de volonté. Aussi faudrait-il comprendre que si de nos rangs, s'élèvent des rumeurs de haine, leurs discours seront haineux; si nous exprimons de la tolérance, leurs discours seront pacifiques, et si nous désirons nous revoir unis et en paix, ils travailleront à cette fin. Ceux qui ont voulu la guerre, c'est nous. Mais c'est eux qui l'ont menée. Ceux qui aujourd'hui veulent la paix, c'est encore nous, et nos leaders se soumettent encore à nos desiderata.
Le peuple ivoirien a toujours été un peuple pacifique, mais à partir d'un moment donné, nous nous sommes détournés insidieusement de la voie dans laquelle nous étions engagés. Nous nous sommes lentement mais sûrement laissés gagner par les gènes de l'intolérance. Nous avons laissé s'insinuer en nous le tribalisme et l'ethnocentrisme. Nous avons laissé venir la haine; elle a engendré la guerre. Et nous l'avons subie. Tant et si bien que nous savons aujourd'hui toute l'inanité de ce mal et toutes les souffrances qu'il peut causer. Nous avons vu mourir nos voisins, nos amis et nos parents. Nous avons vu s'en aller des personnes à qui nous aurions voulu apporter protection, sans que plus jamais l'on entende parler d'eux. Nous avons vu nos s?urs, nos femmes et nos filles se faire violer. Nous avons vu nos enfants en bas âge se faire enrôler de force. Nous avons, nous-mêmes, frôlé la mort de si près que nous n'en revenons peut-être pas d'être encore en vie. Combien parmi nous peuvent se targuer de n'avoir rien perdu du fait de cette guerre? Si ce n'est un être cher mort ou disparu, ce sont nos libertés fondamentales, notre emploi, notre quiétude, notre sécurité. Nous n'avons peut-être pas vu toutes les horreurs que peut receler la guerre, mais nous en avons assez vues pour être décidés à en sortir à jamais. Pour arriver à cette prospérité, aucun de nous ne sera de trop. Ainsi que nous le savons tous, notre pays n'était déjà pas un pays développé. Mais en plus la guerre est venue anéantir notre effort et rétrograder notre essor économique d'au moins plusieurs années. Pour rattraper ce retard et pour retrouver les voies de la croissance, notre engagement commun est fondamental. Notre sens de l'abnégation aussi. Une des meilleures façons de prouver à nos dirigeants que nous voulons la paix, c'est de les mettre devant le fait accompli de notre réconciliation. Et quelle autre meilleure façon de le leur prouver que de recommencer à travailler ensemble? Dans cette perspective, l'apport des étrangers sera également d'un grand secours. Leur investissement humain, matériel et financier a beaucoup compté dans le niveau de développement que nous avons réussi à atteindre avant la guerre. Il sera tout aussi capital maintenant que la paix est revenue. En cette occasion, ayons une pensée juste, pieuse et sincère pour tous ceux qui sont tombés au champ d'honneur et pour tous ceux dont la vie a été définitivement bouleversée par les événements qui ont cours depuis décembre 1999. Les morts ne reviendront pas, c'est certain, mais au moins que leur sacrifice nous serve de leçon et que leur mémoire nous guide sur les sentiers retrouvés de la paix.
Nous venions de très loin. Mais, les cris d'offrais nous vouent déjà aux gémonies. C'est compter sans le degré de notre militantisme sous-tendu par la volonté farouche de notre peuple d'aspirer à mieux: A la paix et au pain pour tous,... sans exclusive. Convaincus que notre sort dépend de nous-mêmes et d'une volonté politique éclairée et sage, nous avons espoir que le peuple ivoirien gagnera face au sabre et l'oppression par ...l'esprit, la ténacité et l'attachement aux valeurs. Soyons en paix et n'oublions pas que les vrais leaders investissent l'amour.
Je vous remercie

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