Défiance à l'autorité, violation de la loi, utilisation de la violence comme moyen d'expression. Ce sont là, les attitudes que l'on note chez certains Ivoiriens sous le régime de la refondation.
La crise armée que vit ou qu'a vécue la Côte d'Ivoire justifie-t-elle un certain type de comportements de la part de quelques Ivoiriens ? En effet, au lieu de refonder le pays, ils ont plutôt choisi de scier les vertus morales sur lesquelles repose la société.
Les faits sont légion.
Le Gouverneur du District d'Abidjan, Pierre Amondji Djédji, a décidé, et ceci en violation flagrante des textes en vigueur, de construire son palais dans une zone de la Riviera Golf où il est interdit de construire en hauteur.
Les riverains, qui y un mépris flagrant des règles de bon voisinage.
Une attitude qui pourtant est encouragée par l'absence de rappel à l'ordre.
Le chef de l'Etat Laurent Gbabo qui avait déclaré la face des ivoiriens qu'il serait impitoyable avec les coupables , qu'il donnait deux semaines aux juges après que les conclusions de l'enquête sont connues pour punir les coupables, a fini par se rebiffer : les responsables du Port autonome d'Abidjan (Marcel Gossio), des Douanes (Gnamien Konan), et le Gouverneur du District d'Abidjan (Pierre Amondji) - encore lui - impliqués dans le scandale et suspendus par le Premier ministre d'alors, Charles Konan Banny, suite à une enquête administrative, ont été réhabilités par le chef suprême de la magistrature.
Entre-temps, poussant loin le cynisme, le camp présidentiel n'a pas trouvé mieux que de dealer avec Trafigura, l'affréteur du bateau criminel, pour étouffer la vérité.
Complice de l'impunité de ses lieutenants, Laurent Gbagbo contribue à tuer l'Etat.
Aussi, en fin de semaine dernière, ceux-là mêmes qui sont désormais considérés comme les gardiens du temple , les étudiants de la Fesci, ont-il saccagé le 8e Arrondissement du Commissariat de Cocody.
Et les renforts de la police qui sont arrivés sur les lieux n'ont pu intervenir, faute d'avoir reçu l'ordre de leurs chefs.
Le plus inquiétant pourrait arriver du côté des milices.
Partout à Abidjan, des miliciens proches du pouvoir sévissent.
N'est-ce pas que le chef d'état-major des Fanci, le général Philippe Mangou martèle à qui veut qu'il ne peut envoyer l'armée à l'assaut des défenseurs de la République ? La défiance à l'autorité, elle gagne certains ministères.
Et le cas de Sébastien Séhi, ancien Directeur général de la Poste, qui a défié, à plusieurs reprises, son ministre de tutelle, est assez édifiant.
Tout se passe sous la refondation comme si l'Etat n'existe plus.
Presthone Brou