vendredi 31 août 2007 par Le Matin d'Abidjan

La menace d'une augmentation du prix du pain se fait récurrente après la hausse des cours du blé. En Côte d'Ivoire, certains opérateurs estiment que l'occasion est belle pour renflouer leur caisse. Malheureusement, ils utilisent la mauvaise manière.

Le prix du blé a considérablement grimpé sur le marché international. C'est la conséquence d'une offre devenue largement inférieure à la demande du fait des conditions climatiques mauvaises et de la réduction des surfaces cultivables au profit du biocarburant dans les pays producteurs comme la Chine et l'Inde. Il est fort probable que cette situation se répercute sur le prix du pain puisque ce produit est fabriqué à partir de la farine de blé. Partout, dans les pays consommateurs, une hausse du prix du pain est annoncée. La Côte d'Ivoire n'est pas épargnée par cette menace. Les boulangers et pâtissiers du pays, à travers leur union patronale, ont même prévenu que si l'Etat ne faisait rien pour organiser leur secteur pour le rendre plus fort, la hausse du prix du pain sera inéluctable. Nous voulons être de vrais partenaires du gouvernement. Dans cette période sensible de fin de crise et à l'approche des échéances électorales, nous ne voulons pas alarmer davantage les populations. Malgré l'augmentation du prix du blé, et donc de celui de la farine qui est imminente, le prix du pain peut être stabilisé si l'Etat accepte de prendre ses responsabilités , avait souligné il y a peu au cours d'un point de presse organisé à Abidjan, M. Ahuli Nelor, le président de l'union patronale des boulangers et pâtissiers de Côte d'Ivoire. Si ces opérateurs restent guidés par le souci de maintenir un prix acceptable pour les populations, ce n'est pas la même réaction pour les importateurs de farine, qui eux, pavoisent déjà. La hausse du prix de la farine fait leur affaire. Pour se donner plus de chance de profiter au maximum de cette situation, certains ont trouvé l'astuce de faire de la rétention. Dans la région des lacs, à Yamoussoukro, par exemple, la farine de blé se fait rare. Il ressort des indications de M. Ahuli que les importateurs cachent le produit. La raison est toute simple. Lorsqu'interviendra l'augmentation du prix de la farine, les produits déjà emmagasinés seront alors mis en vente au nouveau prix. Le président de l'union dénonce cette situation. Il estime que c'est contre toute cette anarchie que le patronnat entend lutter. Pour lui, la libéralisation n'est pas synonyme d'un laisser-faire. Il déplore le fait que le gouvernement ne prenne pas des dispositions pour inscrire les activités de ce secteur dans un cadre bien formel et respectueux des droits des populations. Les boulangers et pâtissiers de Côte d'Ivoire sont aujourd'hui déterminés à assainir leur profession et à le redynamiser. Ils demandent à l'Etat de les y aider. Les boulangers veulent rationaliser la commercialisation du pain et des produits de pâtisserie et renforcer le contrôle de la qualité de l'hygiène et du service dans les boulangeries. Pour ce faire, les ventes de pain dans les boutiques de quartier seront totalement interdites sur toute l'étendue du territoire national. Le transport du produit par les moyens non adaptés le seront également. La mise en place d'un plan de formation des jeunes préoccupe également les boulangers pour la revalorisation du métier.

Vincent Kouassi

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