Les deux parties signataires de l`accord de Ouagadougou seront au Burkina Faso en début de semaine prochaine pour donner un coup d`accélérateur au processus de paix après l`attentat de la fin du mois de juin dernier. La question des grades, nous assure-t-on, sera tranchée.
Les deux parties actrices de l`accord de Ouagadoudou se retrouveront le mardi prochain devant le facilitateur pour parler encore une fois du processus de paix en Côte d`Ivoire. L`information est de plus en plus confirmée par des sources proches des négociations. Les principaux acteurs du " dialogue-direct" réunis au lendemain de la signature de l`accord de Ouaga au sein du Comité d`évaluation et d`accompagnement (CEA) vont donc se retrouver, pour évaluer les avancées du processus de paix en Côte d`Ivoire. Prévue pour le début du mois de juillet dernier, cette rencontre a dû être remise à plus tard à cause de l`attentat perpétré contre l`avion du Premier ministre, Guillaume Soro, à Bouaké le 29 juin dernier. Plus de deux mois après, les principaux acteurs du processus de sortie de crise veulent accélérer les choses et cela passe avant tout par un bilan des actions effectuées avant d'arrêter de nouvelles décisions. Selon nos informations, les questions militaires seront au c?ur de cette réunion d`évaluation du 4 septembre prochain. Les délégations conduites respectivement par le ministre Désiré Tagro pour le compte du camp présidentiel et le ministre Dacoury Tabley pour le compte des Forces nouvelles harmoniseront leurs vues sur le sujet qui fait en ce moment enfler la polémique au niveau de l`opinion et surtout dans les casernes d`Abidjan. Mais déjà, des sources proches du palais présidentiel indiquent que les différentes parties qui effectueront le déplacement de Ouagadougou, sont sur la même longueur d`ondes et le falsificateur n`aura donc pas du fil à retordre dans la finalisation du document. Dès lors, la question des grades des Forces nouvelles ainsi que les promotions au sein de l`armée ivoirienne ne soulèveront pas de passion ; car un consensus semble avoir été trouvé entre le président de la République et le premier ministre Guillaume Soro. Les deux parties signataires de l`accord de Ouaga n`auront point de mal à suggérer de nouvelles dispositions en vue de faire avancer le processus de sortie de crise qui a depuis le 4 mars dernier fait de grands pas. Nos informations font état de ce que le compromis qui a été trouvé pour la question des grades est le suivant : le président de la République et le premier ministre Guillaume Soro se sont accordés sur le fait que le point de repère reste les promotions chez les Forces de défense et de sécurité (FDS). Ainsi, la confirmation des grades des FN dépendra de ceux des FDS. Les grades seront attribués sur la base des différentes promotions au niveau de l`armée nationale. Les éléments des FN pourront conserver leurs galons à la seule condition que les éléments de la même promotion qu`eux avant la guerre aient reçu entre temps de nouveaux galons. Et ces grades devront être les mêmes. Dans le cas contraire, ils devront abandonner leurs grades obtenus pendant la rébellion ivoirienne s`ils veulent intégrer à nouveau l`armée nationale. Le prochain rendez-vous de Ouaga sera également le lieu de plancher sur le cas de tous les éléments des FN qui ne voudraient plus regagner les rangs de l`armée ivoirienne. Ces éléments qui, selon nos sources, sont une trentaine et qui pour la plupart étaient des chefs de guerre se verront attribuer une nouvelle mission avant leur départ définitif de l`armée. Ces chefs militaires, poursuit notre informateur, seront chargés d`assurer la sécurité du processus électoral et les autres étapes avant le stade final du processus de sortie de crise marqué on le sait par les élections. Du côté de la primature, on estime que beaucoup de choses ont été faites et le processus de paix va s`accélérer après la rencontre du 4 septembre prochain. L`opération des audiences foraines, qui est la prochaine étape importante à franchir sera immédiatement suivie, selon nos informations, de l`identification de la population. Outre l`opération des audiences foraines, trois grandes étapes restent à franchir. Il s`agit de l`enrôlement en vue de l`inscription sur la liste électorale et de l`identification, l`unification des forces en présence, l`enrôlement pour le Service civique, l`établissement et la distribution des nouvelles cartes nationales d`identité et des cartes d`électeurs à partir de la liste électorale définitive. Par ailleurs, plusieurs autres actions prévues par l`accord ont déjà été exécutées dont natamment l'acte fort de la visite du président Gbagbo à Bouaké. On note, entre autres, la mise en place du centre de commandement intégré, la suppression de la zone de confiance, le redéploiement de l`administration, etc.
ROBERT KRA