vendredi 31 août 2007 par Le Matin d'Abidjan

Le gouverneur du district d'Abidjan a passé un sale quart d'heure hier. Il a été pris à partie par la chefferie traditionnelle et les jeunes du village d'Akouédo alors qu'il tentait d'interrompre une cérémonie du groupe écologique Eoulée.

Les villageois d'Akouédo sont encore à se demander ce qui a bien pu motiver l'attitude du gouverneur du District d'Abidjan, Djédji Amondji Pierre. Hier, alors que la cérémonie de lancement des activités du Groupe écologique Eoulée suivait son cours normal au stade dudit village, il est sorti des loges officielles pour aller arracher le micro de la main de M. Guéi Emile, DG de ladite structure, interrompant ainsi son allocution. Ces faits désobligeants se sont déroulés devant de nombreux officiels. Dont le président du CES, M. Laurent Dona Fologo, la vice présidente de l'Assemblée nationale, Mme Agoh Marthe, le représentant du ministre de l'Environnement, des représentants d'ambassades accréditées en Côte d'Ivoire, de banques de la place et la notabilité du village d'Akouédo. Les villageois choqués par son attitude réagissent immédiatement. Le gouverneur est alors hué et injurié. Il a même manqué d'être lynché. Il a échappé à la furia des jeunes du village grâce à l'intervention du protocole du Président Fologo. C'est dans ce climat de tension qu'il a quitté les lieux. Face à cet acte qu'il juge comme une défiance vis-à-vis des institutions de la République présentes à cette cérémonie, le président Fologo aurait déclaré : "Le chien aboie, la caravane passe". Il n'a pas manqué par la suite d'assurer M. Guéi Emile, le DG du groupe Eoulé, de son soutien. Qu'est ce qui oppose ainsi le gouverneur aux responsables du Groupe Eoulée ? Des sources revèlent que le DG a notifié récemment au gouverneur son intention d'organiser une campagne de propreté sur le site de la décharge d'Akouédo. Le District, reconnaît notre interlocuteur, n'a pas répondu favorablement à cette demande. Des communiqués ont même été diffusés à ce sujet pour rappeler au groupe que la décharge d'Akouédo est un domaine privé du ressort du District sur lequel aucune manifestation ne pouvait se tenir sans son autorisation. Pour contourner ce préalable, le stade du village a été choisi pour abriter la cérémonie. Contre toute attente, alors qu'il faisait son adresse, une personne a tenté d'arracher le micro à M. Guéi Emile. Il se retourne et constate avec surprise qu'il s'agit du gouverneur Sa structure mène depuis quelque temps une campagne de sensibilisation sur le thème : " Unissons nous pour réussir une propreté durable " dans le cadre de convention de Kyoto sur l'environnement à laquelle la Côte d'Ivoire a adhéré. En tant que représentant officiel de la Côte d'Ivoire, il était question pour lui, explique-t-il, d'attirer l'attention de l'opinion sur la menace que représente la décharge d'Akouédo qui produit des gaz à effet de serre qui ont un sérieux impact sur les changements climatiques. Après le forfait du gouverneur, la cérémonie a suivi son cours. Interrogé, le district a justifié l'attitude du gouverneur par le fait que la cérémonie n'avait pas été autorisée sur le site par son institution. Selon les collaborateurs d'Amondji, le groupe avait des visées sur la décharge d'Akouédo. En outre, le district a déploré la destruction du pont bascule de la décharge par les manifestants. Avec cet incident sans doute que le gouverneur vient de jeter le froid sur ses relations avec de nombreuses institutions nationales et internationales.

CAROL OFFI

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