vendredi 31 août 2007 par Le Patriote

C'est le duel au couteau entre le patron de l'Hémicycle et un baron du pouvoir.

La rumeur s'était d'abord emparée du microcosme politique national. La presse, en partie, a fait cas du profond malaise qui se fait jour au sein du camp présidentiel. A présent, des sources crédibles dans la Refondation font état de grandes déchirures entre Mamadou Koulibaly et un non moins grand ponte du FPI, s'il n'en est pas un des inspirateurs de ce parti. Ainsi, depuis un bon moment, le Président de l'Assemblée Nationale, l'héritier de ce qui reste encore de notre Loi Fondamentale, l'auteur du pamphlet, La guerre de la France contre la Côte d'Ivoire, rumine vengeance. Il veut laver l'affront à lui fait par le pleutre qui a osé bafouer son honneur et sa dignité. Qui n'a nullement pensé aux luttes socialistes, engagées dans la plantation de Dabou, dans les maquis et sous la canicule, avant de lui porter l'estocade. Un suprême monnè, outrages et Défis, aurait dit Ahmadou Kourouma, sans que ces deux noms n'arrivent à rendre fidèlement, le monnè malinké. Qui n'est pas descendant du grand Manding ne pourra pas quantifier la grande douleur du patron de l'Hémicycle ivoirien. De prime abord, Koulibaly a pris ses distances avec les activités du Front Populaire Ivoirien. Le pourfendeur attitré de la rébellion et de l'Opposition, le gardien du temple de la Refondation, qui n'hésitait pas à bousculer les bastions du RDR et à demander à Zemogo Fofana et ses collaborateurs de quitter le parti de Alassane Dramane Ouattara, contient mal sa douleur. On lui prête même des intentions de s'en aller créer une nouvelle formation politique, tant il est dégoûté par ces pratiques bien frontistes. Qu'a subi Mamadou Koulibaly pour sonner le tocsin du divorce d'avec le FPI. C'est sûr, il ne s'agit pas d'une question de gros sous, comme il en foisonne sous l'ère de la Refondation. Ce n'est pas non plus d'une guerre de succession dont il s'agit. Encore moins des paroles déplacées d'un de ses compagnons du pouvoir. Le problème dépasse les considérations mondaines de biens matériels et de querelles de leadership. C'est une question d'honneur. Selon de grandes indiscrétions, le responsable de la mauvaise humeur de Koulibaly a commis un grave délit. Sans parvenir à contenir ses pulsions, il a sali une des pages bien adolescentes sorties des entrailles du grand économiste. Cette fine fleur, la muse, a été tellement souillée, qu'il a fallu une thérapie de choc, pour lui redonner un semblant de virginité. L'onde de choc a été telle, que le camarade a perdu ses inspirations bien socialistes. Il n'en fallait pas plus pour provoquer le courroux du député de Koumassi. Il a pris un grand recul, pour mieux comprendre son drame intérieur. Le porte étendard de la résistance patriotique traverse en ce moment le spleen , du moins sa part de la mélancolie refondatrice. Evidemment, malgré certaines tentatives de dénégation de cette profonde amertume qui le ronge, comme la sortie télévisée d'hier au journal de 20h, où il assure être en phase avec son parti, la vérité est tout autre. Koulibaly est bel et bien atteint dans sa dignité par ceux (ou celui) qu'il pouvait soupçonner le moins. Il faut sauver la République malgré tout.


Edgar Kouassi

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