vendredi 31 août 2007 par Le Patriote

Cela fait, au jour d'aujourd'hui, exactement cinq mois et vingt ?sept jours que l'accord politique de Ouagadougou a été signé entre les deux belligérants du conflit armé ivoirien. A mi-parcours, l'on peut certes noter des avancées notables, mais un événement tragique a failli faire basculer le pays tout entier dans le chaos. Il s'agit de l'attentat contre l'avion qui transportait le Premier ministre ce 29 juin 2007 à Bouaké avec à son bord plusieurs de ses collaborateurs et des journalistes. Bilan tout aussi triste : quatre morts et plusieurs blessés graves. Rappelons que le chef du gouvernement se rendait à Bouaké pour installer les juges devant participer aux audiences foraines. C'est le seul point qui aurait dû coûter très cher à la Côte d'Ivoire et au processus de sortie de crise en particulier. L'objectif des auteurs et commanditaires de ce crime crapuleux étaient, indubitablement l'élimination physique de Guillaume Soro. Ce qui aurait pour conséquence la remise en cause de tout ce qui a été fait jusque-là et donc le retour à la case départ. Ainsi, tout porte à croire que l'un des signataires ne joue pas franc-jeu et chercherait à se jouer de l'autre en dépit des engagements pris au pays des hommes intègres, devant Blaise Compaoré. Et pourtant, à travers l'accord de Ouaga, ils ont convenu et souligné avec force la nécessité impérieuse de construire la paix et la sécurité afin de promouvoir une véritable réconciliation nationale et parvenir à une normalisation politique et institutionnelle et ce, dans un esprit de cogestion de toutes les questions liées à la sortie de crise. Mieux, les parties signataires ont décidé de se soumettre à l'arbitrage du facilitateur pour des questions sur lesquelles elles ne pourraient pas accorder leurs violons. C'est dire que l'attentat de Bouaké a révélé l'agenda secret ou les intentions inavouées de l'un des signataires qui n'aurait vraiment pas renoncé à l'option militaire pour résoudre la crise. Le mouton de sacrifice serait Guillaume Soro et le dindon de la farce, l'opposition politique et la communauté internationale roulées ainsi dans la farine. Aujourd'hui, les ministres rentrent de plus de deux semaines de vacance. En d'autres termes le Gouvernement reprend du service. Des dossiers délicats en suspend l'attendent qu'il devra traiter avec diligence pour redonner espoir au peuple ivoirien. Sa crédibilité en dépend.


Ibrahima B. Kamagaté

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