Après six semaines de discussion entre les frères ennemis de la Somalie, la conférence pour la paix et la réconciliation s'est achevée hier par un relatif échec. En effet, selon l'AFP, cette conférence de Mogadiscio, tenue en l'absence des leaders islamistes qui s'opposent par la violence au gouvernement, était censée rapprocher les protagonistes de la crise après huit mois de tergiversation. De source diplomatique à Mogadiscio, il ressort que cette conférence n'a mené nulle part. Et, la même source d'arguer que le n?ud gordien de l'imbroglio somalien est la confiance aveugle de la communauté internationale dans le gouvernement de transition. A l'opposé, par la voix de son Premier ministre, Ali Mohamed Gedi, le gouvernement se satisfait de la conférence qu'il qualifie de conférence historique. Etant entendu, que depuis 17 ans d'une guerre civile avec une déliquescence de l'Etat somalien, c'est la première fois que la communauté internationale se penche sur ce pays de la Corne de l'Afrique au point de financer entièrement la conférence. Dans la même veine, le Président Abdullahi Yusuf Ahmed, soutient qu'en dépit de la fin de la conférence, la réconciliation reste ouverte jusqu'à ce que la Somalie devienne un pays en paix, rapporte AP. Quant au représentant spécial de l'ONU, François Fall, il a souhaité, selon l'AFP, que le gouvernement poursuive ses efforts pour inclure tous les groupes d'opposition pour de sérieuses négociations, y compris les islamistes, aux fins de juguler les violences et favoriser le déploiement d'une force panafricaine de paix qui tarde à mobiliser les troupes et les financements depuis plus de six mois. L'envers du décor est que dès samedi prochain, l'opposition, les islamistes en tête, doit tenir sa propre conférence à Asmara en Erythrée, pour exiger notamment le départ des troupes éthiopiennes ; alliées au gouvernement somalien et qui a chassé les fameux Tribunaux islamiques en début d'année sans pouvoir juguler les violences armées.
Remi Coulibaly