vendredi 31 août 2007 par Fraternité Matin

Dès que nous rentrons, les premiers dossiers, ce sera le service civique et puis tous les textes concernant les élections. Voilà les deux grands chantiers qui nous restent. Le service civique pour l'accompagnement social des élections et les textes juridiques concernant les audiences foraines, les listes électorales, avait affirmé le Président de la République, Laurent Gbagbo, le 10 août, au dernier Conseil des ministres. Il donnait ainsi le contenu du programme d'activité du gouvernement dès sa rentrée, après trois semaines de vacances (10-31 août). Des sources proches des négociateurs indiquent justement que ces deux questions seront, nul doute, sur la table de discussion à Ouaga le mardi 4 septembre sous la présidence du facilitateur. 40.000 jeunes sont concernés par le service civique. Un programme qui prendra en compte, a précisé le Président, le 7 mai, face aux militaires du sud comme du nord, les ex-combattants issus des deux forces ex-belligérantes (FDS-CI, FAFN-CI), des groupes d'autodéfense et les jeunes marcheurs. Mais ce programme sera déployé progressivement, à commencer par 4.000 jeunes qui seront formés durant 18 mois dans des centres identifiés dans les grandes régions du pays et réinsérés dans le tissu social pour certains quand d'autres seront invités à s'installer à leur propre compte avec l'appui des encadreurs. En somme, un projet pour leur permettre de retrouver leur dignité. L'un des négociateurs est même convaincu que le service civique sera lancé dès ce mois de septembre parce que le principal bailleur de fonds qui est l'Etat est pratiquement prêt. Après la signature des décrets par le Chef de l'Etat et l'affectation des préfets, sous-préfets ainsi que les élus locaux considérés comme les hauts fonctionnaires de l'administration civile par le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, toutes les conditions sont aujourd'hui réunies pour le démarrage des audiences foraines. En attendant l'affectation du personnel d'exécution. Notamment, le décret n° 2007-503 du 5 juin 2007 portant nomination des préfets de région, des préfets de département et des secrétaires généraux de préfecture ; le décret n° 2007-504 du 5 juin 2007 portant affectation de magistrats et le décret n° 2007-574 du 15 août 2007 portant nomination de sous-préfets. Des actes qui sont le fruit de la concertation permanente entre le Président et son Premier ministre en vue de la mise en oeuvre du point V de l'Accord. Il s'agit de la restauration de l'autorité de l'Etat et du redéploiement de l'administration sur l'ensemble du territoire national.
Contrairement aux deux précédentes rencontres, celle qui se tient 5 mois exactement après la signature de l'Accord de Ouaga le 4 mars enregistre donc de grandes avancées, estime l'un des négociateurs et membre du CEA qui a requis l'anonymat.
La méthode de travail qui sera adoptée le 4 septembre au Centre de conférence international de Ouagadougou, comprendra deux phases, selon nos sources. D'abord une rencontre à huis clos regroupant le facilitateur, Blaise Compoaré et les six membres des deux délégations. Suivra par la suite une plénière qui sera ouverte aux observateurs conformément au point IX de la résolution 1765 du 16 juillet qui a pris acte de la recommandation de la première réunion du CEA le 11 mai. Ce sera l'occasion d'échanger sur le résultat des travaux de ce comité. Le CEA pourra alors demander l'avis des observateurs et leur demander au besoin des explications sur leurs engagements dans le cadre de l'appui promis ainsi que sur leur stratégie. De même, les représentants de l'ONUCI, de la BM, du FMI, de la BAD, de l'UA, de la CEDEAO et de la France seront amenés à demander des garanties sur l'irréversibilité du processus de paix, le respect du chronogramme actualiséPuisque le chronogramme initial qui devait prendre fin en décembre par l'organisation des élections a été prolongé à fin mars depuis la réunion du Cadre permanent de concertation tenue le 12 juin à Yamoussoukro. La population cible du service civique étant pratiquement identique à celle du DDR, les négociateurs seront amenés à harmoniser leurs vues avec la communauté internationale qui a ses propres critères d'évaluation en matière de désarmement. Ainsi, après le début du démantèlement des groupes d'auto défense de l'Ouest le 19 mai et la Flamme de la paix à Bouaké le 30 juillet, deux opération ayant permis la collecte de plus de 3.000 armes, il faudra passer à la phase du regroupement des ex-combattants et le stockage des armes ainsi que la consolidation de l'opération de démantèlement des groupes d'autodéfense. Et c'est là que le Centre de commandement intégré (CCI) est attendu tout comme il est attendu pour l'unification des deux forces. Même si la question de la suppression du poste de Haut Représentant pour les élections n'est pas au programme, il n'est pas exclu que le facilitateur qui a été saisi par l'opposition, mécontente, prenne des avis. Ce, dans la perspective de la prochaine réunion du Cadre permanent de concertation.

Paulin N. Zobo

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