vendredi 31 août 2007 par L'intelligent d'Abidjan

De retour de Diabo où il a organisé avec succès la journée de la réconciliation et de la paix, le ''général'' Watchard Kédjébo, dans l'entretien qu'il nous a accordé, a expliqué le sens de cette manifestation. Il en a profité pour apporter un démenti au sujet du financement de cette fête, que certaines personnes attribuent au Président de la République. Est-ce vrai que la journée de la réconciliation et de la paix que vous venez d'organiser à Diabo a été financée par le Président de la République ?
J'ai lu à la Une d'un journal que ''L'argent de Gbagbo crée l'émeute en pays baoulé, les dessous de la grand-messe réussie par Watchard Kédjébo à Diabo''. Ça me fait marrer, parce qu'on voit l'argent partout. Mais c'est la différence entre Laurent Gbagbo et les autres hommes politiques de ce pays, parce que Laurent Gbagbo ne met pas l'argent au devant de la politique, mais plutôt les idées. Je ne suis ni un robot ni un mercenaire du camp présidentiel pour détruire qui que ce soit. Je suis comme un incrédule qui a reçu l'évangile parce que je considère la parole de Laurent Gbagbo comme la parole de la vérité. C'est pourquoi je me suis inscrit dans cette vérité pour mener un combat avec ma propre conviction et ma propre opinion. Je ne suis pas un militant du FPI, mais je dis que Laurent Gbagbo est l'homme de la situation, il est le président qu'il faut à la Côte d'Ivoire aujourd'hui.
Vous parlez de conviction, pourtant il fut un temps où vous vous plaigniez d'un traitement défavorable par rapport à certains leaders de jeunes. Qu'en est-il ?
Nous nous sommes plains et nous continuons de le faire. En son temps, la première Dame, Mme Simone Gbagbo, nous a reçu et nous a déconseillé la manière que nous avions utilisée pour exprimer notre mécontentement, à savoir la presse. Mais, dans le fond, nous n'avons pas été condamnés parce qu'effectivement, il y avait des problèmes. Lorsque Watchard demande un véhicule, ce n'est pas pour faire du commerce à Abidjan, mais plutôt pour sillonner les villes et villages, afin d'expliquer aux populations le rôle du Président Laurent Gbagbo dans la crise ivoirienne et leur dire pourquoi elles doivent le suivre. C'est une démarche légitime, juste et fondée. Mais, aujourd'hui, il y a des questions qui ne sont pas encore réglées, mais je fais confiance à Laurent Gbagbo comme je fais confiance à Dieu. C'est pourquoi, j'ai décidé de travailler sur le terrain, parce que lorsqu'un homme politique a une grande capacité de mobilisation, il est respecté. C'est en cela que j'ai opté pour cette méthode, afin d'amener les uns et les autres à comprendre et corriger l'injustice. Que deviennent alors les combattants du ''général'' Watchard ?
Je n'ai jamais dis que je ne suis plus militaire, mais j'ai seulement décidé de ne plus porter la tenue militaire. Nous avons combattu, la liste de nos combattants est prête, mais nous entamons une autre phase. Nous n'allons pas jeter ces combattants dans les rues avec des tenues militaires. Nous sommes résolument engagés pour la paix, ce qui fait qu'il y a des actes que nous ne pouvons plus poser. Nous attendons donc que les autorités nous donnent une date pour non seulement présenter nos éléments mais aussi pour leur remettre ce que nous avons sur nous et que nous ne devons pas garder. Je crois qu'au niveau du service civique national, on nous réserve quelque chose, c'est pourquoi nous avons sensibilisé nos éléments. Nous leur avons demandé de garder leur calme et ils nous ont compris, au nom de l'intérêt supérieur de la Côte d'Ivoire. Pour être plus opérationnel sur le terrain, on ne peut plus parler de Comité national pour la libération de Bouaké. Et comme je le dis souvent, la libération de Bouaké se fera aussi au plan psychologique. Je pense que nous l'avons obtenu, parce que je vais à Bouaké sans escorte. On s'adapte donc à la nouvelle donne, mais le CNLB existe toujours.
Le processus de paix est en cours, est-ce que vous y croyez vraiment, surtout avec l'attentat contre le Premier ministre, la grogne dans les casernes
Je crois en la paix et je lance un appel à tous les Ivoiriens. Je leur demande de se départir de tous les mauvais sentiments, de tout esprit de vengeance. La guerre a montré ses limites et nous avons décidé de faire la paix. Laurent Gbagbo a accepté de parler avec son fils Soro. Tous les Ivoiriens, main da ns la main doivent former un bouclier humain autour de ces deux personnalités, pour avancer. Notre mobilisation est irréversible, notre détermination n'est pas à négocier. La paix doit s'obtenir et elle s'obtiendra, n'en déplaise à ceux qui prêchent le chaos, l'apocalypse. Depuis Paris, on annonce qu'on va occuper le fauteuil présidentiel, mais il faut venir en Côte d'Ivoire pour aider les dirigeants de ce pays et surtout le Premier ministre à conduire le processus à son terme. Avez-vous des ambitions politiques?
J'étais déjà un homme politique avant la crise. J'avais beaucoup de responsabilités au PDCI-RDA. Le patriotisme n'est pas une profession, nous sommes descendus dans la rue pour défendre une cause noble. Je n'ai jamais cessé d'être un homme politique.
C'est Dieu qui met l'ambition en l'homme et chacun doit être ambitieux dans la vie. C'est pourquoi j'ai des ambitions pour le développement de ma région, pour le progrès de mon peuple et pour la Côte d'Ivoire. Et je veux partager mon rêve avec tout le peuple GBRO. C'est pour cette raison que nous avons mis sur pied la Coordination pour le renouveau GBRO (CR-GBRO), afin de créer une véritable entraide entre les populations et soutenir les parents.
Propos recueillis par
Dosso Villard

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