jeudi 30 août 2007 par Nord-Sud

La consommation du sucre va s'accroître à partir du 13 septembre avec le début du carême musulman. Les grossistes font des mains et des pieds pour satisfaire la demande .


A deux semaines du jeûne musulman, les fidèles n'ont pas de soucis à se faire. La fourniture du sucre sur l'étendue du territoire ne faillira pas. Du moins, c'est l'assurance que les grossistes donnent aux consommateurs. Dans plusieurs magasins de la capitale économique, en effet, les commerçants s'activent à répondre pleinement aux besoins des ménages. Ils multiplient les demandes auprès des industriels et même des importateurs en vue de parer à tout risque de pénurie. Certes, l'Etat a fait amende honorable à une demande des industriels en circonscrivant les importations, mais les opérateurs transnationaux ne rechignent pas à la tâche. Il s'agit, affirment ces importateurs, de permettre à tout le monde d'avoir du sucre en temps opportun et surtout d'éviter aux populations d'être tributaires d'un marché local défaillant et déficitaire. Les gens nous en veulent pour rien parce que la filière étrangère est un relais important en ces périodes de grande consommation. Il faut que les populations comprennent que c'est grâce à nous que les prix ne deviennent pas excessifs. Nous pouvons assurer qu'il n'y aura pas de problèmes d'approvisionnements en sucre cette année, indique Ousmane Baldé propriétaire d'une société d'import-export spécialisée dans le sucre et le riz. Il assure que plusieurs conteneurs en provenance des pays asiatiques et sud-américains ainsi que de l'Ile Maurice ont accosté au port d'Abidjan. Des milliers de tonnes de sucre ont ainsi été déversés sur le marché en prévision au carême. Une source au ministère du Commerce confirme l'information mais se garde de donner plus de détails. Toutefois, elle affirme que l'administration qui ne croit pas sincèrement aux capacités des industriels locaux ne peut pas être malheureuse de voir le marché être renforcé par le sucre produit ailleurs. Selon Bachirou Isaac importateur, il est irréaliste de croire que la production locale peut satisfaire le marché. Avec la demande croissante liée au Ramadan, la filière locale, explique-t-il, est devenue trop étroite. Pour les deux compagnies sucrières qui se partagent le marché ivoirien, la production n'excède pas les 170.000 tonnes. Sucaf et Sucrivoire convainquent, pour leur part, de leurs capacités à jouer leur rôle. Pour les grossistes, peu importe la provenance du sucre. Le plus important est que le sucre soit de qualité et les prix compétitifs, insiste Dioumancy N'Diaye responsable commercial des Etablissements Camara Frères. Dans son magasin à Treichville, le stock est impressionnant. Plus de 4.000 tonnes sont entreposées sur des cales et attendent d'être ventilées vers l'intérieur du pays. 27 camions chargés de sucre devraient arriver dans les tout prochains jours, révèle M. N'Diaye. Les ouvriers sollicités pour décharger les remorques reconnaissent qu'il y a bien longtemps qu'ils ont été mis à contribution de cette manière. Depuis quelques semaines, pas une seule journée de répit. On n'a même pas le temps pour souffler. Je pense que les populations auront toutes du sucre pendant ce mois de jeûne, souligne Sidy occupé à remettre un sac déchiré en état. Dans ce magasin comme dans bien d'autres, c'est le sucre roux qui domine. Pour M. Nd'Diaye, cette situation est liée aux besoins du marché. Le sucre roux est en effet plus utilisé en période de Ramadan que le sucre blanc parce qu'il est moins cher. Les commerçantes qui ne pensent qu'à faire du profit, le préfèrent au blanc dans la cuisson de la bouillie de mil et de riz. Un mets très prisé par les fidèles au moment de la rupture du jeûne. A Adjamé Extension, les employés du magasin Sako ne chôment pas non plus. Le magasin contient une bonne quantité de sucre en provenance du complexe de Ferké et la direction ne devrait pas s'arrêter de passer de nouvelles commandes. Non loin de là, à la gare d'Adjamé, les Etablissements Sylla Frères préparent aussi l'évènement. Le distributeur met les coudées franches pour répondre favorablement à la demande. Les consommateurs, eux se frottent les mains même s'il regrettent que le kilogramme de sucre ait augmenté à l'occasion des dernières hausses. Pour Adama Fanny, muezzin de la Mosquée Faissal d'Andokoi, l'essentiel dans l'immédiat est que les fidèles puissent se procurer un produit de qualité et dans tous les coins.





Lanciné Bakayoko

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