jeudi 30 août 2007 par Fraternité Matin

La Cour d'assises de Daloa a rendu son verdict dans cette affaire qui a coûté la vie à plus de 100 personnes. Ouvert le 10 août dernier et après plusieurs jours de débat, le verdict a été rendu dans le procès relatif aux événements tragiques de Guitrozon, Petit Duékoué, Kazadikro et Diapahi, hier mercredi 29 août. Suite aux réquisitions du parquet général et aux plaidoiries des avocats des parties civiles et de la défense. Reconnus coupables des faits extrêmement graves d'assassinat, d'association de malfaiteurs, d'incendie volontaire d'immeuble, de coups et blessures volontaires en 2005 ayant entraîné des infirmités permanentes, les nommés Diallo Seydou, Koné Bakari, Sanogo Siaka, Koné Nadrou, Cissé Mamadou (l'imam de Diapahi), Sangara Siaka, Sanogo Abou, Kouamé Konan alias Kazadi, Nakanabo Sibiri, Coulibaly Téwatcha Antoine, Doumbia Karamoko ont été condamnés par la Cour d'assises de Daloa à 20 années d'emprisonnement ferme et à 5 ans d'interdiction de séjour dans la région de Duékoué. Quant aux dix autres, Palé Odile, Dibi Kouakou Vincent, Konan Kouakou Thomas, Konaté Dramane, Konaté Adama, Kouadio Kouakou, Kouadio Koffi Jean-Baptiste, N'Da Kouamé, Kouamé Tanoh et Fofana Yssouf, ils ont été relaxés.
Me Hamza Patricia, avocat des victimes, peut alors revenir à la barre pour se constituer partie civile. Elle estime que les faits reprochés aux différents accusés s'apparentent à un génocide. Ainsi, a-t-elle demandé la condamnation des susnommés à payer la somme de deux milliards 500 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts. La partie civile, pour sa part, a requis que la Cour d'assises fasse droit à cette demande.C'est finalement le vendredi 31 août prochain que la juridiction rendra son verdict sur l'action civile. La Cour, présidée par Patrice Yao Kouakou, se sera montrée clémente. Dans son réquisitoire, avant-hier, le parquet général avait réclamé la prison à perpétuité pour douze des accusés et l'acquittement pour neuf d'entre eux. Pour le ministère public, les chefs d'accusation contre les présumés coupables sont constitués. Me Hamza a été catégorique. Pour elle, tous les accusés ont participé aux faits qui leur sont reprochés. En outre, elle a mis à l'index l'Etat de Côte d'Ivoire par le biais des Forces de défense et de sécurité qui ont failli à leur mission de protection des personnes et de leurs biens. Quant aux avocats des accusés, Mes Henri Kouakou, Yassi Ziri et Guessend Valéry, ils ont plaidé non coupables car, en l'absence d'un certificat du genre de mort, le dossier est, selon eux, vide. C'est une espèce de rafle qui a conduit nos clients à la détention préventive. Les vrais coupables sont en fuite, a affirmé Me Guessend. Ils ne seront pas suivis par la Cour.
Emmanuel Kouadio

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