jeudi 30 août 2007 par Fraternité Matin

L'homme mis en cause par le reportage de TF3, le 23 août, a réagi.
Rebondissement dans l'affaire Guy-André Kieffer ! Réagissant au reportage de la télévision française : " France 3 ", l'accusant d'être le chef du commando ayant exécuté le journaliste franco-canadien, le capitaine Jean Oulaï Tony vient de porter plainte contre trois personnes. Il s'agit du juge d'instruction français en charge du dossier, M. Patrick Ramaël, du sieur Seydou Berthé alias Méité, l'auteur des affirmations diffusées, et enfin, de M. Bernard Kieffer, frère du disparu. En date du 24 août, c'est-à-dire, au lendemain de la diffusion du reportage de la TF 3, la plainte de Tony Oulaï, a été adressée concomitamment au tribunal de grande instance de Paris et au parquet d'Abidjan-Plateau. Selon ladite plainte enregistrée par la justice ivoirienne le lundi dernier, Tony Oulaï par le biais de son avocat, Me Kadydiatou Touré, se plaint du magistrat français Patrick Ramaël pour les faits d'obstruction à la justice, d'abus de pouvoir, vice de procédure judiciaire, et enfin, violation du secret d'instruction. Quant à Bernard Kieffer, le plaignant retient à son encontre les faits de diffamation, d'atteinte à l'honneur et à l'honorabilité et de complicité de dénonciation calomnieuse. S'agissant de Seydou Berthé alias Méité, il est fait mention de dénonciation calomnieuse, d'atteinte à l'honneur et à l'honorabilité, de faux témoignage Pour rappel, la télévision française, dans son édition 19/20 h, du 23 août, a diffusé un reportage dans l'affaire de la mystérieuse disparition depuis le 16 avril 2004 du journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer. Parlant de ce qui serait arrivé à cet homme, Seydou Berthé, présenté comme le chauffeur du capitaine Tony Oulaï, dit avoir participé à son enlèvement. Avant d'ajouter : "Kieffer a été enlevé par un commando à bord d'une 4X4 de couleur blanche, puis il a été détenu pendant deux jours et deux nuits à la Présidence de la République à Abidjan, d'où il a été emmené dans une ferme aux volailles où il a été abattu. Le corps a été gardé sur place par des militaires avant d'être exhumé et transporté dans une autre villa." Face à ces graves affirmations qui avaient été largement reprises le lendemain par la presse nationale, le Procureur de la République, près le tribunal de 1ère instance d'Abidjan-Plateau, M. Tchimou Raymond Féhou, a dans une conférence de presse animée le samedi 25 août, fait une mise au point en relevant des contradictions et des incohérences dans les propos de Seydou Berthé (voir Frat-Mat du 27/08/2007 en page 4). Le chef du parquet d'Abidjan l'invitait par la même occasion à se mettre à la disposition des juges français et ivoirien s'il estime détenir des éléments autre que ceux qu'il avait déjà donnés au juge français, Patrick Ramaël en août 2006. En effet, c'est déjà sur la base des mêmes informations de Seydou Berthé que le capitaine Tony Oulaï avait été arrêté par le juge français. Et c'est après toutes les vérifications effectuées à Abidjan avec le concours des enquêteurs ivoiriens que le juge Ramaël avait trouvé non fondé les accusations portées contre Tony Oulaï qu'il a immédiatement mis en liberté. Un an plus tard, le même Seydou Berthé revient à la charge pour se positionner cette fois-ci, en témoin oculaire, alors qu'il disait tenir les informations d'un soldat proche de son patron. Dans sa plainte, Tony Oulaï parle de manipulation tout en s'interrogeant : " Comment Seydou Berthé, qui n'était que mon chauffeur de taxi, cet homme maintes fois condamné et dont j'ai été obligé de me séparer à cause de ses actes délictueux a-t-il pu se retrouver subitement en France, un pays très rigoureux en matière de politique d'immigration ? " Pour le plaignant, il s'agit d'une machination grotesque en vue d'atteindre le pouvoir d'Abidjan à travers sa personne. C'est pourquoi, il attend que justice lui soit rendue.
En attendant de savoir comment la justice française réagira à la plainte de Tony Oulaï, le procureur Raymond Tchimou du parquet d'Abidjan, a pour sa part mis en ?uvre la procédure. La police a été instruite pour entendre les mis en cause. Et cela risque de passer par une commission rogatoire étant entendu que toutes les trois personnes objet de la plainte vivent en France.

Landry Kohon

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