jeudi 30 août 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le vice président du FDPCC et PDG de la COOPASAD était le vendredi 24 aout 2007 l'invité de la rédaction de l'intelligent d'Abidjan. M. Yéoun Michel a assené ses vérités sur plusieurs sujets de l'actualité sociopolitique et économique en Côte d'Ivoire.
Mon impression sur le journal ne peut qu'être positive. Il y a la page politique, la page de l'actualité nationale et internationale, celles de société, d'économie, de sport, de nation. Vous n'avez pas encore inséré la page nécrologie. Les Ivoiriens aiment bien ça aussi. Ils aiment bien savoir qui a passé l'âme à gauche. Autant penser mettre cette rubrique. C'est que ça fait recette. Donc, si vous voulez faire recette, introduisez cette page nécrologique. N'oubliez pas que, tout ce qui est né est appelé à mourir. Et puis à la page 12, il y a la culture. En même temps que vous mettez des articles d'événements importants à la première, deuxième et troisième page, je suggère que vous mettez des articles tout aussi poignants à la dernière page. Je ne dis pas que tout ce que vous mettez là, est de moindre importance.
La page "Intelligence", je vous félicite pour cette rubrique. J'avoue que c'est ce que les Ivoiriens aiment parce qu'il n'y a pas de discrimination dans cette rubrique que je lis beaucoup, parce qu'elle révèle tout ce qui est caché. Je voulais aussi dire que jusqu'à présent, je n'ai pas trouvé d'orientation politique à ce journal quand bien même j'y ai beaucoup d'amis. Je ne peux pas dire que ce quotidien est un journal de gauche, du centre ou de droite. C'est un journal d'information. Vous informez et qui informe, forme. Alors, c'est un bon point pour vous et je vous félicite.

DES criseS dans la filière café-cacao ne sont
pas négatives
Les crises dont on parle, sont même le succès de la filière café -cacao. C'est un des piliers du succès dans la filière café cacao. Par exemple, un journaliste qui ne fait que de la redondance, ne fait pas du journalisme. C'est-à-dire, si vous écrivez quelque chose en fonction de celui qui vous a commandité, je pense que vous ne faites pas du journalisme. Un journal qui fait 2 ou 3 ans sans être convoqué par les autorités politiques, je ne suis pas sûr qu'il soit un journal qui est réellement dans les normes. C'est la même chose avec la filière café-cacao. Dans cette filière, nous nous sommes retrouvés de divers horizons et nous sommes nombreux. Moi, qui vous parle, je suis, ex-militaire et planteur. Ayant fait des études dans les pays auxquels tout le monde rêve, j'exerce un peu et je suis producteur. Tout le monde se trouve dans la filière café-cacao. Pour peu que vous ayez un quart d'hectares de café ou de cacao, et que vous fassiez 400 kg par an de l'un des deux produits, vous êtes qualifié de producteur. Parce que le planteur est différent du producteur. Le planteur, c'est celui qui a fait la plantation. Mais, tant qu'elle n'est pas en production, vous n'êtes pas dans notre logique actuelle. Parce que ce que c'est lorsque la plantation produit qu'elle génère des ressources. L'argent n'aime pas le bruit. Justement c'est parce que il y a l'argent, qu'il y a le bruit. Il faut nécessairement faire ce bruit. Ce sont des bruits d'accaparement, d'expropriation ou de compréhension. Il y a plusieurs sortes de bruits.

Pourquoi les prix fixés ne sont pas respectés
L'opérateur qui veut bien prêter son véhicule, son camion qu'il a acquis à un prix élevé, il faut qu'il l'amortisse et en tire un bénéfice. C'est au détriment de qui ? Du producteur ! Cela veut dire, que si le producteur était lui-même transporteur, manutentionnaire, policier ou gendarme, il aurait droit au prix de 400 Fcfa ou 500 Fcfa dont on parle. Les gens nous ont imposés des mesures d'accompagnement auxquelles ils savent que nous ne pouvons pas faire face. Tout cela pour mieux nous exploiter. Un paysan qui n'a que 2, 3 voire plus de 20 hectares, toutes ces charges, où il va avoir l'argent pour les assurer ? C'est le produit qu'il a, qui hélas, subit des avaries. C'est cela la réalité. C'est pourquoi le FDPPC a acheté CIFCACOOP pour rapprocher les magasins de ramassage du producteur du bord champ. Mais, la gestion de CIFCACOOP est une question de gestion technique. Et puis, il y a nos enfants aussi qui sont allés à l'école de gestion qui nous prenaient comme des moins que rien. Ils ne pensent pas que c'est quand leurs pères gagneront quelque chose, qu'ils seront à l'aise. Ceux-là pensent d'abord à leurs poches. Ils viennent et on les paye à des millions de Fcfa. Tout cela reduit les gains des structures que nous avons mises en place. C'est là aussi un problème à résoudre. Comment faire en sorte qu'il y ait moins de pisteurs ? Voici un autre problème à régler. Vous par exemple, vous êtes allés à l'école des blancs. Vous pouvez être pisteur parce qu'il n' ya pas d'école spécial pour ce métier. Malheureusement ce qu'on constate, ce sont les fils même des paysans qui sont avec eux au village qui les grugent plus que les autres pisteurs. L'usine de la COPASAD et les magasins généraux
Quand vous avez fait un tour à l'usine COPASAD de Duékoué, (Ndlr : s'adressant à Huberson Digbeu) vous y avez vu un magasin d'une capacité de 18000 tonnes de stockages, des bureaux au nombre de 26 qui doivent servir aux opérateurs et leur interdire d'aller dans le bord champ. Ils sont du coup obligés d'aller dans les magasins généraux. Vous avez vu une très grande salle qui peut tenir 100 personnes pour venir promouvoir la politique de la criée c'est-à-dire la vente aux enchères. Et c'est cela la bourse du physique, l'avènement des magasins généraux. Moi, je l'ai fait chez moi. Vivement que les autres collègues de la filière y pensent. De sorte que si nous avons 6 ou 10 unités, les prix ne s'élèvent que par rapport à la rétention. L'exemple en Octobre 2002 est significatif. Les gens ont pensé qu'on n'allait même pas pouvoir faire sortir un grain parce qu'il y avait la guerre. Mais, le prix du kilogramme du cacao est monté à 1100 ou 1500 Fcfa. Chose jamais vue dans ce pays. Quelques deux ou trois ans plus tard, le prix est revenu progressivement à 800, 600 ou jusqu'à 400 Fcfa. Disons que la régulation dépend des opérateurs qui produisent cette marchandise. Je pense qu'au Cameroun, ils font ce qu'on appelle la vente aux enchères. Ils peuvent avoir 2000 à 3000 tonnes dans les magasins. Ceux qui sont intéressés à ce type de cacao viennent et regardent. Ils disent allons maintenant aux magasins pour faire la vente aux enchères. Et ils disent nous mettons au marché aujourd'hui 30 tonnes. Sur 3000, il dit 30 tonnes. Alors l'opérateur vient s'asseoir et cherche 200 ou 220 tonnes. Sans ce cacao sa confiserie ne marchera pas et il n'est pas seul. Il y a six ou dix personnes qui s'intéressent à la même matière. Vous avez vu physiquement, parce que le produit est là. C'est cela la bourse, vous discutez à travers les magasins généraux. Ils vont dire mais si on prend à Duekoué, on va venir encore conditionner. Moi, j'ai une unité de conditionnement chez moi. Tous les journalistes qui ont été là bas l'ont vu. C'est pourquoi j'invite les Ivoiriens planteurs à s'intéresser au secteur du prix de transformation, notamment pour le conditionnement. Parce que, quand vous conditionnez votre cacao, vous pouvez le garder 3 à 5 mois. Mais eux, leurs usines ne peuvent pas souffrir de rester 2 et même 3 mois sans cacao. Voilà la vérité. Donc, l'avènement des magasins généraux est une très bonne chose. Un des aspects qui me plait et qui va libérer les producteurs, c'est justement les magasins généraux qui seront les seules entités à transporter ce produit de ce magasin au port. Donc, il n'y aura plus de traitants, de pisteurs qui vont transporter. Ça c'est important. C'est un début d'amélioration de l'accaparement de la commercialisation intérieure par les ivoiriens et par les producteurs. Il aurait fallu commencer par là. Au lieu de chercher à se fatiguer à exporter des choses chez les blancs dont vous ne connaissez pas les langues et les coutumes. Il fallait commencer à maîtriser la commercialisation intérieure.
Comment j'ai acheté cette usine à Duékoué
C'est parce que je suis Guéré. Si je ne l'étais pas et si je n'étais pas de Duekoué, jamais, je n'aurais eu cette usine. Les blancs ont mouillé, eux qui ont fait venir la guerre dans ce pays. La même usine est installée aussi à Danané. Mais, aujourd'hui, vous n'avez que le squelette. La même usine est installée à Bouaflé et à Abidjan. Ce n'est pas une création de la COPASAG. On l'a acheté. Il n'y avait que 3 à l'intérieur. Et puis, il y avait le DAFCI en zone 4. Pour Danané, les rebelles libériens ont tout emporté. Et Duekoué ayant subit 6 attaques. A la 7ème attaque, les rebelles sont venus annoncer publiquement que ceux qui veulent partir, partent. Dans cette même vaine, un des administratifs de la filière Dago Dadié, m'a dit que les gens voulaient vendre DAFCI de Danané et de Duekoué pour des raisons de guerre. Le prix auquel nous avons acquis cette usine, je ne peux pas vous le dire parce que même le simple goudron qui est là, est 3 fois plus cher que ce que nous avons payé. Il fallait être wê comme moi, donc savoir que cette entité est installée sur mon terroir. Et que je sais qu'après la pluie, il y a toujours le beau temps. Donc, j'ai trouvé l'opportunité. Et puis la COOPASAG en 2003, après s'être essayé à l'exportation de 2777 tonnes, a engrangé une marge bénéficiaire assez substantielle. Et puis ensuite les 10 Milliards qui ont été sortis en soutien par le fonds de régulation et de contrôle, ont été retournés aux 13 coopératives qui en avaient bénéficié en ce temps. C'était 150 Millions pour chacune des structures. En tout cas, c'est ce que nous avons reçu. Et nous avons travaillé. Nous avons eu 2 ou 3 fois les 150 Millions comme marge net. Quand on a dit qu'on voulait vendre l'usine, j'ai sauté là-dessus parce que c'est mon patrimoine, c'est chez moi. Je suis allé et j'ai demandé aux gens. On s'est accordé sur le montant. Bon, nous avons acquis à un prix que je ne dirai pas mais par voie de notaire. Donc, ce ne sont pas des petits arrangements. C'est le don de Dieu au peuple meurtri wê à travers cette usine. Quel intérêt aurait eu un non wê à acquérir une usine sachant qu'après l'acquisition, les rebelles devaient prendre Duékoué. Petit à petit grâce aux ivoiriens, parce que le président Houphouet avait le nez creux de former bien de jeunes ivoiriens dans les centres mécaniques de Dimbokro, d'Odienné, Man, etc. Ces centres étaient installés. On y formait des électro-mecaniciens. C'est ceux là qui m'ont aidé, des ivoiriens. Moi, je dis que c'est l'ivoirisme. C'est vrai que ça un coût. Je vais chercher un moteur, d'ailleurs qui se faisait rare parce que la Côte d'Ivoire est en guerre. Je m'en vais voir les blancs, je m'en vais voir les magasins officiels, on me dit 8 millions. Et quand j'approche quelques ivoiriens qui me disent de toute façon on va vous trouver. Et cela à 100 mille, 150 mille 200 milles. Quand la guerre a éclaté beaucoup de sociétés ont fermé en bradant tous les machines à la ferraille. Donc à la ferraille on trouve des matériels en carton et tout. Mais, je ne dis pas la côte d'Ivoire aux ivoiriens mais, je dis que les ivoiriens aident les ivoiriens. Et moi, j'ai expérimenté cela au niveau de la Coopasag. Vous avez dit le mot venter. Vous savez ce qui veut dire venter ? C'est dire de quelque chose qui n'existe pas. Vous n'avez pas bu notre café là-bas ? Et alors, vous dites venter, je n'ai fait que la promotion. Et je suis vice-président du Fdpcc chargé de la promotion. On ne vente pas quelque chose qui n'existe pas. Je vous ai fait découvrir ce qui est la réalité, vous dites venter. Je ne fais que la promotion de ce que vous avez vu et vous êtes venus avec mon café ici. Moi, je fais du café moulu et je suis Wobè et je suis installé dans ma région. Est-ce que vous avez appris que j'ai pris des prêts aux gens. Le café est produit chez nous et le meilleur robusta du monde est produit chez nous. Donc, nous pensons déjà que nous faisons une économie d'échelle au niveau des induits en termes de transport. Et ceux qui viennent vendre leur café là sont constants. Et puis excusez-moi, je pense que cette partie de peuple wê de ce côté-là, sont heureux de voir qu'une usine leur appartienne. Nous ne sommes pas encore arrivés à la promotion. Nous ne faisons que vous annoncer ce qui a été dit. J'invite les ivoiriens à faire la même chose, ce n'est pas compliqué. Les gens ont fait croire que pour installer une usine, ce sont des sommes faramineuses. Non, il y a un problème d'exploitation de l'homme. Ce sont les ivoiriens qui fabriquent les machines qui en tout coûtent 400 mille Fcfa en coût de fabrication. Les gens les revendent à 8 million ou 12 million et payent ces ivoiriens à la fin du mois 40 mille, 80 mille Fcfa. Surexploitation. Et ils sont prêts aujourd'hui quand vous êtes ivoiriens à vous aider. Saisissez-vous de cette opportunité. C'est de ça qu'il est question. Donc, je voudrais dire simplement que l'Intelligent d'Abidjan manifeste une intelligence à promouvoir nos produits. C'est-à-dire à dégager quelques espaces dans vos journaux à coût moindre. Pour que nous puissions faire la promotion. Mais, en fait, il y a un temps pour installer les choses et un temps pour faire la promotion. Cela fait 4 ans que nous avons acquis ce secteur. Il fallait d'abord l'isoler et c'est ce qui a été fait. Maintenant, acquérir les machines. C'est un programme dont tous ceux qui en hériteront sont des ivoiriens qui vont s'intéresser au café et au cacao. Ceux d'entre vous qui écriront cela vont nous aider. Vous aujourd'hui, on vous lit sur l'Internet en France, en Suisse, etc. Il faut faire savoir aux gens qu'il y a des possibilités ici. Et, nous irons partout en Russie, en Chine, au Japon, j'ai déjà fait tout ces pays là. C'est pourquoi, je salue le partenariat avec les Chinois. Si vous réussissez à avoir une marche là-bas, ça se chiffre à un milliard de consommateurs. C'est bon, qu'ils nous fassent visiter les usines

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