Le listing électoral de 2000, revu et numérisé par l'Institut national de la statistique (Ins) n'est plus du goût des partis signataires des accords de Marcoussis. Un mois, trois jours après avoir réceptionné, avec fortes réserves de suspicion le document, les marcoussistes n'en finissent plus de le constater. Le délai de dépôt est largement expiré et les partis refusent d'être mis devant le fait accompli en donnant un accord tacite à la Cei. En fait, tout retour du CD, même accompagné les plus pertinentes observations, ferait croire à l'institution électorale que les partis ont admis, au moins, le principe de repartir sur la base de la liste ?'brute'' de 2000.
Le vendredi 27 juillet 2007, lorsqu'il remettait les fameux CD aux partis politiques, Mambé Robert avait insisté sur le dead line. ?'Nous vous donnons deux semaines, avait-il dit, pour faire vos remarques et suggestions''. En théorie, ce délai est échu depuis le 11 août dernier. Et la Cei est dans l'attente de l'hypothétique retour du listing. C'est que, contrairement aux assurances qu'avaient données Meleu Mathieu en son temps, le CD est de plus en plus indéchiffrable. Ce qui a contraint les partis politiques à s'auto-saisir du prolongement du délai de consultation du fichier. Au Rhdp, la pression induite par l'analyse du document est énorme. Chacun les partis de ce mouvement veut y apporter des observations idoines. Mais, faute de repère, les difficultés se sont accrues. Les spécialistes de l'identification au Rdr, par exemple, avaient même prolongé au profit de leurs démembrements le nombre de jours nécessaires à compulser le document. D'une semaine, les commissions locales (Rdr) en charge des élections avaient bénéficié de 3 jours supplémentaires. Mais, même prorogé, le délai est apparu court. Au Pdci, les appréhensions sont identiques. On doute tout autant de la fiabilité de la liste remise par l'Ins via la Cei, que du court timing imposé. Les partis politiques, notamment ceux de l'opposition pensent avoir décelé le manège. Et, pour contrer toutes les possibilités de tripatouillage du fichier, des partis veulent se donner le temps. D'où leur auto-saisine de l'ajournement de la remise du CD. Ils espèrent ainsi déjouer les calculs de l'Ins, qu'ils soupçonnent de vouloir planifier l'exclusion de leurs militants. Ce faisant, ils misent sur le facteur temps. De sorte à fausser les calculs de l'Institut de la statistique. La Cei qui n'a aucune prise sur le fonctionnement des partis a, à l'évidence, du mal à demander la restitution des CD. Ce retard compromet ses prévisions. Mambé, certainement plus pressé que Laurent Gbagbo, devra encore attendre.
D.S.