jeudi 30 août 2007 par Le Front

Plusieurs présidents de clubs, face à la presse pour échanger sur le sport en Côte d'Ivoire . Voici en substance le message reçu en fin de semaine dernière par des confrères sur leur téléphone mobile respectif, les invitant à l'hôtel Ivoire à une conférence de presse avant hier mardi.


Dans la salle Coup de fusil, les confrères se sont retrouvés en face de trois présidents de fédération seulement sur les 26 fédérations sportives ivoiriennes. Ce sont les présidents de la fédération ivoirienne de basket-ball (Fibb), Koré Moïse, de la fédération ivoirienne de boxe (Fib), du lieutenant-colonel à la retraite, Stanislas N'datchi et Ouatara Brahima dit OB, président de la fédération ivoirienne de handball (Fihb). Face aux journalistes, les conférenciers ont dénoncé la gestion de la subvention allouée aux sélections nationales dans le cadre des compétitions internationales. Selon eux, l'argent du financement de ces campagnes devrait leur être remis directement. C'est-à-dire que les présidents de fédération géreraient eux-mêmes les fonds, à la place de la tutelle qu'il accuse par ailleurs de leur ?'couper la route''. En d'autres termes, de mal gérer la subvention. Koré Moïse, OB et N'dathci se sont également opposés à la fermeture du palais des sports pour rénovation.

Danse de sorcières

A dire vrai, nous sommes quelque peu surpris par la sortie de ces trois présidents à qui nous reconnaissons la légitimité et le droit de dénoncer ce qui leur paraît injuste. Mais leur attitude s'apparente fort à une danse de sorcières. Car nous ne comprenons pas que des présidents de fédération qui disent être les utilisateurs d'une infrastructure sportive soient réfractaires à la rénovation de cet édifice. Surtout que des experts du ministère de la construction, après l'état des lieux, ont identifié clairement que la coupole du palais représentait un danger pour les usagers de cet espace. L'état de dégradation du dôme et d'autres travaux de réfection non achevés ou mal faits pose un réel problème d'insécurité dans le palais des sports. Parti donc de ce constat des experts du ministère de la Construction et saisi par ce département, le ministère de la Jeunesse, du Sport et Loisirs a donc décidé de la fermeture du palais des sports afin de le réhabiliter. Où est donc le mal si l'Etat de Côte d'Ivoire, à qui appartiennent les infrastructures sportives utilisées par les fédérations, accepte en conseil des ministres de dégager les moyens pour remettre en bon état une aire de jeu. Quel péril y a-t-il à permettre aux usagers du palais des sports d'évoluer dans un espace qui garantit plus de sécurité aux autorités et officiels qui assistent ou qui président les compétitions et rencontres qui s'y déroulent. Et puis, n'ayons pas la mémoire courte. N'est-ce pas Koré Moïse en personne qui avait dégagé les moyens pour préfinancer les travaux de finition de ce temple des sports de mains en 2005? Au moment même où l'Etat tardait à dégager les fonds additionnels que nécessitaient les travaux. Alors pourquoi s'oppose-t-il maintenant à l'achèvement des travaux pour lesquels l'Etat a déjà donné son O.K. Ou bien, pense-t-il que seul lui est mieux placé pour réaliser ces travaux ? En plus de vouloir contrôler la subvention de l'Etat aux fédérations, Koré et ses acolytes entendent peut-être se substituer à l'Etat pour réaliser les travaux de réfection à sa place. C'est peut-être de bonne guerre. Mais nous sommes un peu perplexes. Etant donné que depuis que Koré Moïse dirige le basket-ball ivoirien, il n'a pas encore construit le moindre espace de jeu pour ce sport. Il avait même promis la réalisation d'un complexe sportif modulable en vue d'accueillir la Can 2005 à Abidjan. Et depuis, rien. Koré Moïse est un homme d'affaires. Il s'est précipité pour préfinancer les travaux de finition du parc des sports en 2005, sous prétexte que la Côte d'Ivoire perdrait l'organisation de la coupe d'Afrique des Nations si rien n'était fait. Mais, non seulement les travaux ont été mal faits et sont restés inachevés, mais l'homme s'en est tiré avec un bon pactole, car l'Etat lui a remboursé plus qu'il n'avait engagé de dépenses , révèle une source qui a requis l'anonymat. La rupture de la mêlée collée est un faux problème. Il y a quelque chose de caché derrière cette décision de fermer le palais. Il y a d'autres motivations derrière cette affaire , dénonçait avant-hier le président de la Fibb. A en croire ce dernier, la tutelle est en train de man?uvrer pour orchestrer des dépenses. Qu'à cela ne tienne. Mais à raisonner de la sorte, ce serait faire injure au ministère de l'Economie et des finances qu'on accuserait d'être non regardant sur les projets qu'il finance. Ou encore même une insulte au conseil des ministres qui donnerait son OK pour le financement d'un projet qu'il n'a pas pris soin d'étudier. En tout cas, si la foi du pasteur-président lui permet de croire qu'il n'y a pas d'insécurité dans l'enceinte du palais, qu'il comprenne que tout le monde n'a pas la même foi que lui. Et qu'il n'a pas également plus la foi que ceux qui ont constaté la dégradation du dôme du palais des sports et qui ont décidé de vite le réparer afin de prévenir le pire.



Alexis Kouahio

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