jeudi 30 août 2007 par Le Front

Le gouvernement Guillaume Soro, formé en mars 2007, risque de connaître un grand chamboulement les jours à venir. Pour régler ses comptes à certains ministres récalcitrants , le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, a décidé de réviser sa composition. Dans le plus grand secret, le chef de la refondation prépare un remaniement qui s'apparente à une guerre ouverte contre son opposition.


La guerre des armes est certes terminée, mais, celle des coups bas et des intrigues entre le chef de l'Etat et son opposition continue. Depuis quelques jours, en effet, nos sources précisent que Laurent Gbagbo a décidé de passer à la vitesse supérieure. Il envisage donc de remanier le gouvernement Guillaume Soro, qui n'a pourtant que cinq (5) petits mois d'existence. L'information circule actuellement dans les couloirs du palais présidentiel, mais, est estampillée trop secret . Ce remaniement, à en croire nos sources, vise au moins deux objectifs. D'un, le chef de l'Etat entend régler les comptes à certains ministres jugés outrecuidants . Et de deux, il veut affaiblir ses adversaires politiques dans certaines régions, avant les futures consultations électorales. C'est

Mabri, Achi, Banzio, Bacongo sur la liste noire

que, l'ancien opposant reste convaincu que dans la nouvelle configuration politique, il lui sera difficile de battre son opposition, surtout à une élection transparente et démocratique. Il a donc décidé de prendre le taureau par les cornes, en se débarrassant de certains ministres devenus trop costauds. Le premier sur la liste noire, rapporte-t-on, demeure sans nul doute, le ministre des Transports et par ailleurs, président de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'ivoire (Udpci), le Dr Albert Toikeusse Mabri. Gbagbo, rapporte-t-on, en veut à Mabri pour deux raisons principales. Premièrement, c'est le successeur de Robert Guéi qui l'empêche, aujourd'hui, de récupérer l'ouest montagneux. Deuxièmement, Mabri, selon les partisans du chef de l'Etat, a osé faire le nettoyage dans son ministère en débarquant les hommes du président. Au palais présidentiel, l'on a du mal à comprendre l'empressement du patron de l'Udpci à changer les conseils d'administration de certaines entreprises d'Etat. Dès lors, le ministre des Transports s'est mis dans une posture de défiance vis-à-vis du locataire du palais présidentiel. Dans l'establishment socialiste, l'on considère donc que la seule solution qui vaille, est son départ du gouvernement. Le second ministre visé par le futur remaniement de Laurent Gbagbo est celui des infrastructures économiques, Patrick Achi. Depuis sa guerre contre Marcel Gossio, l'enfant d'Adzopé s'est trouvé dans le collimateur des refondateurs. Et si le chef de l'Etat n'a pu, jusque-là, le limoger, c'est surtout à cause des résolutions 1633 et 1721 qui ont pris appui sur les accords de Marcoussis. Aujourd'hui, Gbagbo estime qu'il détient tous les leviers, et donc qu'il est en droit de se séparer de lui. Surtout qu'Achi, selon le clan présidentiel, aurait lui aussi décidé de mettre de l'ordre dans son département. En se séparant notamment de certains DG réputés proches du régime Fpi. Ce qui n'est pas du goût du chef de l'Etat,

Que fera l'opposition ?

qui tient absolument à garder ses hommes avant les futures élections. Il convient aussi de préciser qu'Achi Patrick qui n'est pas un enfant de ch?ur, aurait soumis des projets de décret de nomination de certains Dg de son département à l'attention du chef de l'Etat, dont celui du fonds d'entretien routier (F.E.R). Mais malgré la résistance de Laurent Gbagbo, l'homme fort d'Adzopé, dit-on, ne veut pas lâcher prise. Pour éviter donc que l'affaire ne tourne au vinaigre, le chef de l'Etat a opté pour son futur limogeage. En le faisant, Gbagbo fait d'une pierre deux coups. Il se débarrasse d'un ministre certes bosseur, mais gênant au sein du gouvernement, mais aussi au niveau politique à Adzopé, où il a fait mordre la poussière à Léon Emmanuel Monnet. Le troisième ministre récusé par l'ancien opposant est celui de la jeunesse et des sports, Banzio Dagobert, issu aussi du Pdci-Rda. Là encore, deux raisons justifient l'attitude de l'ancien opposant. Il considère, d'une part, que Banzio, à la différence de ses prédécesseurs, ne ménage pas du tout son poulain Jacques Bernard Anouma, ci-devant, président de la Fif. En plus de cela, il oppose une résistance farouche à la percée du Fpi à Guiglo, où il mène la vie dure à Oulaye Hubert. Le chef de l'Etat estime donc que s'il est limogé du gouvernement, il n'aura plus de moyens pour défendre son parti dans cette région. D'autres ministres dont Cissé Ibrahim Bacongo, du Rdr, figurent également sur la liste noire de Laurent Gbagbo. La question qu'on se pose donc, est de savoir ce que fera l'opposition, si d'aventure le chef de l'Etat venait à mettre son plan à exécution. On se rappelle d'ailleurs qu'avant la formation du gouvernement Guillaume Soro, le Rhdp avait menacé de se retirer si certains de ses ministres étaient récusés par Laurent Gbagbo. Qu'en sera-t-il alors du futur remaniement à buts électoralistes qu'il prépare ? Assurément, qui vivra, verra !



J.J.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023